Fiscalité lourde, transports onéreux, formation professionnelle inadaptée, coûts de production exorbitants, indisponibilité de l’énergie. Bref, les faiblesses du dynamisme interne nécessaire aux investissements sont nombreuses. Mais les obstacles liés au code des investissements, aux aspects institutionnels notamment les procédures bureaucratiques pesantes et surtout le rôle de la justice sont plus problématiques. Il faut sortir des sentiers battus pour déterminer les mesures et stratégies qui conviennent afin d’impulser les investissements privés. Ce sont-là les préoccupations auxquelles le ministère de la Justice voudrait apporter des solutions à travers un séminaire qu’il envisage d’organiser les 4 et 5 novembre prochains, à Yamoussoukro. Selon le président du comité scientifique, Marturin Kouakou Brou, ce séminaire s’inscrit dans le cadre des activités du projet d’amélioration du climat des affaires économiques. Il vise à renforcer la confiance entre la justice et les opérateurs économiques, à examiner les questions relatives au travail des opérateurs. «Ces assises font suite aux ambitions des acteurs de la justice, des institutions impliquées dans la gestion de l’investissement privé », observe M. Brou. En effet, explique-t-il, la justice représente l’institution garante de la stabilité des investissements et responsable du règlement des litiges y afférents et, le secteur privé constitue un outil essentiel du développement économique, précisant que cela requiert la mise en place des conditions adéquates dans le respect des textes en vigueur. Pour lui, l’existence d’un système judiciaire moderne et transparent constitue une garantie indispensable pour la protection des investisseurs et la préservation de leurs intérêts légitimes dans le cadre de la force de la justice et de la loi. Les opérateurs économiques devraient saisir l’occasion pour poser tous les problèmes qui freinent l’essor de leurs entreprises. En attendant, des enquêtes ont permis de constater que la corruption était un des obstacles majeurs d’autant que les entreprises se plaignent de réglementations interprétées de façon aléatoire. Au demeurant, elles estiment que le système judiciaire national ne garantit pas l’application des droits de propriété. Cette rencontre offre une réelle tribune d’échanges et de partage d’informations dans l’objectif de consolider le partenariat existant et de favoriser une meilleure implication du secteur privé dans le développement du pays. Le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Jean-Louis Billon et l’avocat général près la Cour suprême, René Aphing Kouassi seront les conférenciers. Le président Alassane Ouattara rehaussera la manifestation de sa présence.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko