Djédjé Zady, le président de la coalition des mouvements patriotiques de Côte d’Ivoire et ses lieutenants se sont fait entendre le samedi dernier au Baron de Yopougon. «Nous avons décidé de rentrer en Côte d’Ivoire pour continuer le combat de la démocratie. On ne peut pas nous diriger comme au parti unique. On dit que le Président Gbagbo ne représente plus rien. Mais s’il ne représente plus rien, qu’on le libère». Le samedi dernier, le jeune Djédjé Zady, président de la coalition des mouvements patriotiques de Côte d’Ivoire a bien voulu se faire entendre au Baron de Yopougon, après un long moment d’exil à l’étranger. Pour l’occasion, il était entouré de ses lieutenants les plus proches. «Nous sommes venus participer à la réconciliation nationale», a-t-il déterminé. Mais Zady ne s’est pas empêché de porter son regard sur le processus de réconciliation tel qu’il est mené. Pour lui, tout est bien clair. La réconciliation passe par la libération du Président Gbagbo et les autres détenus avec la levée des poursuites judiciaires contre Blé Goudé, l’annulation pure et simple du mandat d’arrêt international qui a été lancé contre lui. «Blé Goudé nous a enseigné beaucoup de choses. Il nous a appris à résister les mains nues. Dans un pays de droit, il faut qu’il y ait une armée. C’est pourquoi Blé Goudé a demandé aux jeunes de se faire enrôler légalement dans l’armée. Il a fait des propositions, mais il n’a jamais été écouté. Il a initié une caravane de la paix. C’est encore lui qui a tendu la main à la jeunesse de l’opposition. Il a toujours dit qu’il ne veut pas de guerre civile en Côte d’Ivoire. Pour une vraie réconciliation, il faut annuler le mandat d’arrêt contre lui», précise le président de la coalition des mouvements patriotiques de Côte d’Ivoire. Tout comme la levée du mandat d’arrêt contre Blé Goudé, la réconciliation tant prônée par le pouvoir passe aussi par la libération de Gbagbo et les autres. «Le Président qui a été élu par le peuple de Côte d’Ivoire est en prison dans le nord. Si on veut une réconciliation vraie, on doit libérer Gbagbo. Le mensonge n’a jamais eu raison de la vérité. Nous allons mener le combat de la démocratie pour sa libération. Et cette libération n’est plus loin», tranche, optimiste, Djédjé Zady. Il ne manque d’ailleurs pas de lancer un appel aux autres mouvements patriotiques qui se sont enfermés dans un silence après le coup de force de la France contre les institutions de la République de Côte d’Ivoire. «Nous demandons aux autres mouvements patriotiques de nous rejoindre dans la coalition. Je demande à tous les leaders des autres mouvements patriotiques de braver la peur. C’est sur le terrain que la vérité va triompher. Et ce n’est plus loin», lâche t-il avec foi. La rencontre a en plus été l’occasion pour le président de la coalition des mouvements patriotiques de porter un regard critique et très lucide sur la justice actuelle de la Côte d’Ivoire. «La justice ivoirienne a une feuille de route qui ne dépend pas d’elle. Elle est aux ordres de l’étranger. Le gouvernement ivoirien a aussi une feuille de route qui ne dépend pas de lui. C’est un gouvernement qui est aux ordres de l’étranger». En tout cas, c’est bien dit, connaissant le fonctionnement de l’Etat ivoirien. Ce qui le pousse alors à relever l’un des faits les plus importants de tout le mandat du Président Gbagbo. «On ne nous a pas enseigné la violence. Gbagbo nous a enseigné l’expression de la démocratie. Et je répète que sa libération n’est plus loin», a-t-il martelé.
Guéhi Brence
Guéhi Brence
