En raison de la faiblesse des législations et règlementations de certains pays, les délinquants financiers pour dissimuler l’origine illicite de leurs avoirs ont de plus en plus recours à l’immobilier. C’est cette épineuse question de blanchiment d’argent qui concourt au financement du terrorisme que la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières de Côte d’Ivoire (Centifci), s’emploie à résoudre à travers un séminaire de formation. C’est le salon Ebène de l’hôtel Tiama du Plateau qui a abrité le 23 novembre 2011, la cérémonie d’ouverture de ces assises qui se poursuivront jusqu’au 25 novembre. Aux dires du directeur adjoint du ministre de l’Economie et des Finances, Kalou Emmanuel, la rapidité, la discrétion et surtout le caractère privé qui entourent les transactions immobilières sont les caractéristiques majeures qui attirent les criminels. Selon lui, des études menées ont démontré que le secteur de l’immobilier constitue pour les criminels financiers, l’un des canaux privilégiés pour la conversion facile du produit du crime. «La mise en place au plan national d’un dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme par la création d’organismes dont le Centifci, consacre la volonté de la Côte d’Ivoire d’adhérer à la communauté des nations engagées dans la lutte contre les fléaux» a-t-il déclaré. Le représentant du Centifci, Coulibaly Drissa, a signalé que ce séminaire sensibilisera les professionnels de l’immobilier sur les vulnérabilités et les risques de blanchiment de capitaux inhérents à leur secteur d’activité, en vue de proposer des mesures visant à renforcer le dispositif. Et ce, en familiarisant les professionnels de l’immobilier et de professions juridiques aux notions de blanchiment de capitaux et au terrorisme, en identifiant les vulnérabilités du secteur, les mécanismes et en proposant des textes régissant le secteur de l’immobilier. Au terme de ces travaux, les experts statueront sur les notions de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme, les obligations des agents immobiliers et sensibiliseront sur les risques liés à l’utilisation sans limitation de l’argent liquide dans les transactions immobilières.
Larissa G