Préparez-vous à des émeutes lors de l’effondrement de l’euro: les diplomates ont reçu l’instruction de se préparer au pire! Les nouvelles ne sont pas bonnes dans l’Union européenne au moment où le chef de l’Etat ivoirien en a aveuglement fait son partenaire privilégié.
Alassane Dramane Ouattara a bouclé, dimanche, son périple belge, et regagné Abidjan avant celui annoncé, jeudi prochain, en guinée Conakry. Trois jours de «visite de travail» dit-on avec les autorités du Benelux (Belgique, Nederland, Luxembourg). Environ quinze ministres, chacun avec des membres – environ trois parfois cinq - de leurs cabinets respectifs, le président lui-même et son cabinet fort d’une cinquantaine de membres pour l’occasion. Le tout assorti d’une flotte présidentielle qui déchire l’air en même temps qu’il brûle le kérosène. Environ un milliard et quelques poussières du contribuable ivoirien ont été mobilisés pour «le succès» de ce voyage. Dépenser beaucoup pour gagner beaucoup. Des journaux, ceux que les Ouattaraïstes appellent «les contempteurs», bons pour la prison, ont été mis à l’écart pour faire de la place aux laudateurs. La bonne fontaine se définissant à abreuver les militants sur «les retombées» après plusieurs rencontres fructueuses. Le chef de la délégation ivoirienne, Alassane Dramane Ouattara a eu des rencontres de travail avec le gotha des finances européennes. Les représentatifs, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, le président de la Commission européenne, José Manuel Baroso, les symboliques, le Premier ministre belge Yves Leterne et les accessoires, ses trois vice- premiers ministres et quelques opérateurs économiques. Ces derniers, des strapontins pour lesquels un déplacement à Abidjan aurait suffi. Mais le président ivoirien peut surtout se vanter de la ferme promesse qui sanctionne la rencontre avec l’Union européenne et qui a abouti à la signature d’une convention de financements de plusieurs projets d’un montant total de plus de 82 milliards de Fcfa. La sempiternelle question de la dette justement au moment où son pays négocie la réduction de sa dette, environ dix mille milliards de Francs cfa, dans la catégorie des Ppte (pays pauvres très endettés)
Ce sont précisément 125 millions d’euros soit 81.250.000 Fcfa de dette contractée auprès du 10e Fonds européen de développement (Fed), et qui contribuera à améliorer le «chantier bateau» de la sécurité en Côté d’Ivoire. Mais en attendant la cagnotte promise, des pays membres de l’Union européenne, non des moindres, ont leurs problèmes à régler. L’Italie et l’Espagne sont au bord de la faillite, une situation qui ébranle le vieux continent. Au point que des ministres britanniques croient que l’effondrement de l’euro est de plus en plus plausible. Les diplomates se préparent à aider les Britanniques à l’étranger dans l’éventualité d’un effondrement bancaire et d’émeutes liées à la crise de la dette. Le gouvernement, le Trésor, a d’ailleurs confirmé plus tôt ce mois-ci que «la planification d’urgence pour un effondrement est actuellement en cours». Un ministre important a révélé l’ampleur de la préoccupation du gouvernement affirmant que «la Grande-Bretagne est en train de planifier la chute de la zone euro et que ce n’est qu’une question de temps!». Le British Foreign & Commonwealth Office a donné des instructions récentes aux ambassades et aux consulats concernant la planification d’urgence, leur demandant de «se préparer à des scénarii extrêmes, à des émeutes et à des graves troubles sociaux». Les diplomates doivent se préparer à aider des dizaines de milliers de citoyens britanniques dans les pays en zone euro, à envisager «les conséquences lorsque les gens ne pourront plus accéder à leurs comptes bancaires, à leurs argents».
Les traités de l’Union européenne, qui ont défini les règles d’adhésion, ne contiennent aucune disposition pour que les membres puissent en sortir. Si les gouvernements de la zone euro n’arrivent plus à s’acquitter de leurs dettes, les banques européennes qui détiennent leurs obligations risquent l’effondrement.
Certains analystes croient que ce genre d’évènement pourrait provoquer l’effondrement global du système, «laissant les banques incapables de redonner l’argent aux épargnants et par le fait même, mettre des milliers d’entreprises dépendantes du crédit bancaire à la rue».
D’autres économistes estiment que dans le pire des cas, l’effondrement de l’euro produira la réduction du Pib de ses États-membres jusqu’à créer le chômage de plus de la moitié de la population, ce qui reviendrait à dire que «les pays n'auront même plus d'argent pour mettre les gens en chômage» s’alarme un autre analyste financier. C’est dans cette condition trouble que le nouveau chef d’Etat ivoirien s’emploie à trouver de l’argent frais. Alassane Dramane Ouattara a privilégié le partenariat Côte d’Ivoire – Union européenne. C’est une option pendant que le continent noir est sous le charme du dragon chinois et d’autres pays émergents comme le Brésil, l’Inde… moins risqués sous l’angle de la dette pour des investissements lourds. Doit-on pour autant dire que le président Ouattara n’a pas frappé à la bonne porte ? Ses résultats dépendent en grande partie de l’avenir de l’euro. En tout état de cause, il est à retenir que le nouvel homme fort en Côte d’Ivoire arrive au mauvais moment : là où les trésoreries se rétrécissent comme peau de chagrin et où le clash économico financier est prévisible sur le vieux continent qui l’a toujours adoubé dans le combat fratricide contre l’ancien président ivoirien. La vision panafricaniste de Laurent Gbagbo aura-t-elle le dessus sur les méthodes globalisantes de son rival Alassane Dramane Ouattara, seulement huit mois après son arrestation ? Le débat reste ouvert…
Simplice Allard
Alassane Dramane Ouattara a bouclé, dimanche, son périple belge, et regagné Abidjan avant celui annoncé, jeudi prochain, en guinée Conakry. Trois jours de «visite de travail» dit-on avec les autorités du Benelux (Belgique, Nederland, Luxembourg). Environ quinze ministres, chacun avec des membres – environ trois parfois cinq - de leurs cabinets respectifs, le président lui-même et son cabinet fort d’une cinquantaine de membres pour l’occasion. Le tout assorti d’une flotte présidentielle qui déchire l’air en même temps qu’il brûle le kérosène. Environ un milliard et quelques poussières du contribuable ivoirien ont été mobilisés pour «le succès» de ce voyage. Dépenser beaucoup pour gagner beaucoup. Des journaux, ceux que les Ouattaraïstes appellent «les contempteurs», bons pour la prison, ont été mis à l’écart pour faire de la place aux laudateurs. La bonne fontaine se définissant à abreuver les militants sur «les retombées» après plusieurs rencontres fructueuses. Le chef de la délégation ivoirienne, Alassane Dramane Ouattara a eu des rencontres de travail avec le gotha des finances européennes. Les représentatifs, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, le président de la Commission européenne, José Manuel Baroso, les symboliques, le Premier ministre belge Yves Leterne et les accessoires, ses trois vice- premiers ministres et quelques opérateurs économiques. Ces derniers, des strapontins pour lesquels un déplacement à Abidjan aurait suffi. Mais le président ivoirien peut surtout se vanter de la ferme promesse qui sanctionne la rencontre avec l’Union européenne et qui a abouti à la signature d’une convention de financements de plusieurs projets d’un montant total de plus de 82 milliards de Fcfa. La sempiternelle question de la dette justement au moment où son pays négocie la réduction de sa dette, environ dix mille milliards de Francs cfa, dans la catégorie des Ppte (pays pauvres très endettés)
Ce sont précisément 125 millions d’euros soit 81.250.000 Fcfa de dette contractée auprès du 10e Fonds européen de développement (Fed), et qui contribuera à améliorer le «chantier bateau» de la sécurité en Côté d’Ivoire. Mais en attendant la cagnotte promise, des pays membres de l’Union européenne, non des moindres, ont leurs problèmes à régler. L’Italie et l’Espagne sont au bord de la faillite, une situation qui ébranle le vieux continent. Au point que des ministres britanniques croient que l’effondrement de l’euro est de plus en plus plausible. Les diplomates se préparent à aider les Britanniques à l’étranger dans l’éventualité d’un effondrement bancaire et d’émeutes liées à la crise de la dette. Le gouvernement, le Trésor, a d’ailleurs confirmé plus tôt ce mois-ci que «la planification d’urgence pour un effondrement est actuellement en cours». Un ministre important a révélé l’ampleur de la préoccupation du gouvernement affirmant que «la Grande-Bretagne est en train de planifier la chute de la zone euro et que ce n’est qu’une question de temps!». Le British Foreign & Commonwealth Office a donné des instructions récentes aux ambassades et aux consulats concernant la planification d’urgence, leur demandant de «se préparer à des scénarii extrêmes, à des émeutes et à des graves troubles sociaux». Les diplomates doivent se préparer à aider des dizaines de milliers de citoyens britanniques dans les pays en zone euro, à envisager «les conséquences lorsque les gens ne pourront plus accéder à leurs comptes bancaires, à leurs argents».
Les traités de l’Union européenne, qui ont défini les règles d’adhésion, ne contiennent aucune disposition pour que les membres puissent en sortir. Si les gouvernements de la zone euro n’arrivent plus à s’acquitter de leurs dettes, les banques européennes qui détiennent leurs obligations risquent l’effondrement.
Certains analystes croient que ce genre d’évènement pourrait provoquer l’effondrement global du système, «laissant les banques incapables de redonner l’argent aux épargnants et par le fait même, mettre des milliers d’entreprises dépendantes du crédit bancaire à la rue».
D’autres économistes estiment que dans le pire des cas, l’effondrement de l’euro produira la réduction du Pib de ses États-membres jusqu’à créer le chômage de plus de la moitié de la population, ce qui reviendrait à dire que «les pays n'auront même plus d'argent pour mettre les gens en chômage» s’alarme un autre analyste financier. C’est dans cette condition trouble que le nouveau chef d’Etat ivoirien s’emploie à trouver de l’argent frais. Alassane Dramane Ouattara a privilégié le partenariat Côte d’Ivoire – Union européenne. C’est une option pendant que le continent noir est sous le charme du dragon chinois et d’autres pays émergents comme le Brésil, l’Inde… moins risqués sous l’angle de la dette pour des investissements lourds. Doit-on pour autant dire que le président Ouattara n’a pas frappé à la bonne porte ? Ses résultats dépendent en grande partie de l’avenir de l’euro. En tout état de cause, il est à retenir que le nouvel homme fort en Côte d’Ivoire arrive au mauvais moment : là où les trésoreries se rétrécissent comme peau de chagrin et où le clash économico financier est prévisible sur le vieux continent qui l’a toujours adoubé dans le combat fratricide contre l’ancien président ivoirien. La vision panafricaniste de Laurent Gbagbo aura-t-elle le dessus sur les méthodes globalisantes de son rival Alassane Dramane Ouattara, seulement huit mois après son arrestation ? Le débat reste ouvert…
Simplice Allard