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Économie Publié le vendredi 30 décembre 2011 | Le Temps

Après le tapage sur le «séminaire gouvernemental» de relance : Le Bilan négatif du gouvernement Soro

Quel bilan pour Soro et ses ministres, après le «séminaire gouvernemental» de relance de l’économie ivoirienne ? Si la réalité du quotidien des populations qui broient du noir après 8 mois de pouvoir Ouattara suffit largement pour répondre à la question, on aurait tout de même aimé que le Premier ministre sortant et son équipe nous fassent le point de ce qu’ils ont fait de l’argent du contribuable ivoirien depuis le mois de juillet 2011. Date à laquelle Ouattara, avouant son incapacité à mettre en œuvre un projet de société et un programme de gouvernement dignes de ce nom, a demandé au chef de l’ex-rébellion de conduire «les axes prioritaires d’un plan de relance par secteur, sur six (6) mois». Pour se donner de la contenance, le dictateur d’Abidjan avait promis de «noter» ses ministres et de sanctionner les «incompétents» qui échoueraient. L’objectif du gouvernement Soro étant, selon les promesses faites par Ouattara, de reconstruire le pays en quelques mois, pour en faire un Eldorado où il suffit de se baisser pour ramasser autant d’argent qu’on veut. Du moment que les milliards devaient tomber en paquets sur la Côte d’Ivoire. Hélas, tout ce bruit n’aura été que de la mystification. La vie n’a été aussi chère en Côte d’Ivoire qu’aujourd’hui. Les prix grimpent chaque jour sur le marché. Les «trois repas copieux» promis aux Ivoiriens par Ouattara se résument aujourd’hui à un hypothétique bol de riz au quotidien pour les familles que la guerre déclenchée par la France et les rebelles a totalement ruinées. Les coûts des denrées alimentaires de première nécessité ont quadruplé. C’est laborieusement que le pouvoir en place parvient à payer les fonctionnaires et agents de l’Etat, toujours avec l’aide du Trésor français, après avoir réalisé des coupes dans les salaires. Dans certaines structures, les travailleurs sont sans salaires depuis juin 2011, soit 9 mois. Sur le plan agricole, la déception est grande chez les planteurs. Pendant la campagne de la présidentielle, on a entendu certains promettre que Ouattara paierait le Kg de cacao à 3000 Cfa! Aujourd’hui, la réalité est que le gouvernement a beau annoncer à grand bruit que le prix du Kg de cacao est à 1000 F, le prix bord champ du Kg cacao, imposé par les spéculateurs et autres escrocs, ne dépasse pas les 250 Cfa. Au niveau sécuritaire, le ministre en charge des affaires avait assuré que tout rentrerait dans l’ordre en un temps record. Mais, 8 mois après, il reconnaît lui-même que tout reste à faire. La police ivoirienne n’existe plus que de nom. Dans le commissariat de police, les Frci sans formation, voire les Dozos, sont devenus les chefs qui donnent des ordres aux vrais agents et officiers assermentés. On retrouve des prisonniers évadés et des repris de justice en tenue de la Bae et de la Crs. Rien ne fonctionne. Si bien qu’il est même hasardeux d’aller déposer une plainte à la police. Les brigades de gendarmerie ont été transformées en fourre-tout où on rencontre n’importe quel ex-combattant rebelle. Les Frci et des partisans du pouvoir se baladent impunément dans des véhicules volés à d’honnêtes citoyens pendant les pillages, au nez et à la barbe du gouvernement qui avait pourtant juré de les retrouver pour les rendre à leurs vrais propriétaires. La Justice ? N’en parlons pas. Elle a foutu le camp depuis les pillages qui ont suivi le bombardement du pays par la France et l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, par l’armée française. Sur le terrain, les forces régulières de sécurité, soupçonnées être toujours proches du Président Gbagbo, sont réduites à ne faire que de la figuration. Ce sont le «Forces pro Ouattara» rebaptisées Frci qui tiennent les armes et continuent de massacrer les populations innocentes. Pendant que les générations d’élèves et d’étudiants sont sacrifiées par le pouvoir. Après une année scolaire bâclée du fait de la crise postélectorale provoquée par la France et ses alliés, les examens de fin d’année, tirés par les cheveux, se sont soldés par des mauvais résultats que le ministère de l’Education nationale a minimisés. Pis, alors que Ouattara a promis de construire dès son arrivée au pouvoir une université par an dans toutes les régions, des promotions successives de bacheliers sont bloquées aux portes de l’université existante qui reste toujours fermée. A la place des milliers d’emplois que Ouattara a fait miroiter aux jeunes, c’est le taux de chômage qui est monté en flèche. On ne compte plus les Ivoiriens qui ont perdu leurs emplois du fait de la guerre. Des dizaines d’entreprises ont dû mettre la clé sous le paillasson. Jetant leurs travailleurs à la rue. Elles ne se sont pas remises des effets désastreux de la crise postélectorale. Car elles ont attendu en vain l’indemnisation que le gouvernement a promise lors de ce séminaire de complaisance qui a pris l’allure d’une vaine villégiature à Yamoussoukro, aux frais du contribuable. Mais, le nouveau maître des lieux, toujours égal à lui-même, n’est pas fatigué de faire des promesses. Il s’est engagé, lors d’une sortie à l’extérieur, à «faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent…», au même niveau que la Chine par exemple, dans quelques années. D’ici 2020, dit-il. Ce qui fait sourire les observateurs. Quand on sait que les investisseurs refusent de se hasarder dans «un pays qui n’est pas sûr». Mais, plutôt que de se soucier du sort de la population qui souffre, le gouvernement a passé son temps à s’offrir des vacances dorées et à accompagner inutilement le chef dans ses incessants et voyages onéreux à l’extérieur, pour faire du tourisme en quémandant. Le dictateur d’Abidjan n’a pas encore trouvé les «13.000 milliards» de Fcfa de prêts qu’il attendait de cette année. En outre, l’initiative Ppte que Laurent Gbagbo était en train d’achever pour permettre à la Côte d’Ivoire de sortir définitivement de la dette a été compromise, hypothéquée par le régime en place. Et les prévisions annoncent des jours ombres, des restrictions qui vont faire souffrir davantage les populations. En dehors de la récupération honteuse des projets de réhabilitation des voies publiques que le Président Laurent Gbagbo a lancés en 2008, voici esquissé, en quelques traits, le malheureux bilan du gouvernement sortant, au moment où Soro doit quitter la Primature. Il ne reste peut-être qu’à y inscrire le seul «exploit» réalisé par le pouvoir Ouattara en 8 mois de piétinement: le transfèrement de Laurent Gbagbo à la Haye. Pendant que l’année 2011 s’achève sur une triste note pour les Ivoiriens.
K. Kouassi Maurice
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