Comme cela est désormais de coutume à Nord-Sud Quotidien, nous avons procédé à la notation des ministres du gouvernement du 1er juin 2011. Les notes attribuées par l’ensemble de la Rédaction, sont sous-tendues par des explications. Mais, à la différence des fois passées, la présente notation intervient à quelques semaines d’un probable remaniement de l’équipe gouvernementale.
Jeannot Ahoussou Kouadio, Justice 7/10
Indéniablement, Me Jeannot Ahoussou Kouadio est l’un des hommes forts du gouvernement du 1er juin 2011. Il ne doit pas forcément son statut au gouvernement à ses entrées chez Henri Konan Bédié ou chez Alassane Ouattara. Dès le déclenchement de la crise post-électorale, le directeur national de campagne d’Alassane Ouattara lors du second tour de la présidentielle de novembre 2010, a fait partie des cadres sur lesquels le nouveau président Ouattara a placé toute sa confiance, pour assurer la contre-offensive contre le clan Gbagbo. Quand vint la chute de l’ancien régime, il était toujours au front, pour assurer la justice transitionnelle. Il a donc joué un rôle important dans le compte à rebours judiciaire contre les anciens dirigeants. Seulement, sans doute occupé par ce challenge, une réaction appropriée à ceux qui réclament un équilibre dans les poursuites contre les auteurs d’excès lors de la crise post-électorale tarde à venir. Pis, l’assainissement et la restructuration de la justice ivoirienne se font toujours attendre.
Hamed Bakayoko, Intérieur 7/10
Il a redynamisé la police nationale. Grâce à lui, les policiers exilés ou déplacés sont rentrés et ont repris du service. Le redressement des grades, visant à « corriger une injustice », est également une réalité. La police particulièrement démunie après la crise post-électorale, a été récemment dotée d’une logistique adéquate. La restitution par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) des commissariats est chose faite. Un redéploiement national des policiers est effectif. Le corps préfectoral a été un relais sûr d’appel à la réconciliation. Le ministre a poursuivi avec brio le dialogue républicain avec l’opposition. En fin d’année, Hamed Bakayoko et ses hommes ont été « sans pitié » pour les bandits. Que de bons points, mais des policiers affectés à l’intérieur du pays peinent à trouver des logements.
Daniel Kablan Duncan, Affaires étrangères 6/10
La touche Duncan sur la diplomatie ivoirienne se fait attendre. Sans vouloir se substituer à son ministre des Affaires étrangères, Alassane Ouattara a dû jouer sur son carnet d’adresses personnel pour repositionner rapidement son pays sur la scène internationale.
Ce qui serait dans les cordes de Daniel Kablan Duncan mais l’opération prendrait beaucoup plus de temps. Néanmoins, le patron de la diplomatie ivoirienne a pu obtenir la signature du statut des diplomates ivoiriens (longtemps réclamé). Il a lancé récemment la réduction des effectifs des représentations diplomatiques à l’étranger. Pour la conduite de sa mission, il joue la carte de l’éco-diplomatie, c’est-à-dire la diplomatie au service de l’économie. L’ancien Premier ministre de 1993 à 1999 se lance le défi de "faire en sorte que la croissance qui a été négative cette année (- 5%) et qui sera positive l`année prochaine (8,5%) puisse atteindre 10% en 2015".
Gilbert Kafana Koné, Emploi, affaires sociales et solidarité 6/10
Outre la remise en marche d’instruments de promotion de l’emploi comme l’Agepe, il n’a pas ménagé d’efforts dans la recherche de moyens pour la réinsertion sociale des déplacés internes. Le reste, ce sont essentiellement des réformes comme l’adoption d’un nouveau code du travail. Les chômeurs, eux, n’ont senti aucun changement puisqu’ils continuent de manger leur pain noir.
Albert Toikeusse Mabri, Plan et développement 4/10
L’on attendait d’Albert Mabri Toikeusse l’élaboration d’un véritable plan national de développement pour le pays en pleine reconstruction. Des séminaires ont été initiés pour adopter ce document de référence qui devrait pouvoir servir de boussole à l’activité du gouvernement. Malheureusement, il n’est pas encore disponible, même si le ministre se réjouit de l’accélération du processus. D’ailleurs, il avait annoncé, la semaine dernière, mettre les premiers résultats à la disposition du comité interministériel. Mais visiblement, rien n’a été fait.
Charles Koffi Diby, Economie et Finances 8/10
Le ministre de l`Economie et des Finances a insisté sur deux points : la recherche de fonds de sortie de crise et la transparence des dépenses publiques, conditions sine qua non au bon rétablissement de la situation ivoirienne. Charles Diby a réussi à renouer avec toutes les institutions bilatérales et multilatérales. En plus, pour la première fois depuis près de 10 années, le budget a été élaboré dans les délais. On n’attend plus que le PPTE.
Moussa Dosso, Industrie 6/10
Durement frappée par les effets de la crise post-électorale, l’industrie ivoirienne reprend dans un environnement des affaires qui retrouve les couleurs. Surtout que le ministre Moussa Dosso a ramené rapidement la confiance chez les opérateurs économiques en réactivant le Comité de concertation Etat/Secteur privé (Ccesp). La dernière réunion de cette structure, le 22 décembre dernier, a planché sur des points importants tels que les innovations dans le projet du nouveau Code des investissements en élaboration ; l’ouverture imminente du Centre de facilitation des formalités des entreprises (Cfe). Moussa Dosso a lancé également son programme de réhabilitation et surtout de création de nouvelles zones industrielles avec l’identification de sites propres. Pour 2012, ses ambitions resteront celles de la transformation.
Patrick Achi, Infrastructures économiques 8/10
La Côte d’Ivoire est en chantier comme l’avait promis le chef de l’Etat. A Abidjan tout comme à l’intérieur du pays, l’on assiste depuis plusieurs mois à un vaste programme de réhabilitation de routes et de construction de nouvelles voies. Aujourd’hui, la capitale économique a fière allure. Le maître d’ouvrage de ces différents travaux n’est autre que le ministère des Infrastructures économiques avec son patron, Patrick Achi. Mieux, par la volonté du président Ouattara, il a procédé au lancement de projets d’envergure pendant 6 mois de présence au gouvernement. Il s’agit entre autres du 3ème pont Riviéra-Marcory, de l’échangeur de la Riviéra 2, de l’aérogare charter à l’aéroport international Félix Houphouet-Boigny d’Abidjan… Le défi qui attend surtout M. Achi pour la nouvelle année, c’est le respect des délais d’exécution de ces importants chantiers.
Adama Toungara, Mines, pétrole et énergie 5/10
La grande innovation, c’est la transparence que le ministre joue dans la gestion pétrolière.
Adama Toungara a choisi effectivement de jouer sous la lumière contrairement à ses prédecesseurs du Fpi qui préféraient l`ombre. En dehors de la mine de Tongon qui a été inaugurée, il a lancé la construction de la troisième phase d’Azito, ainsi que de Ciprel pour l’électricité. La fausse note, ce sont les prix des carburants qui restent toujours haut.
Thérèse N’dri-Yoman, Santé et Lutte contre le Sida 6/10
Une bonne volonté d’améliorer la qualité des prestations dans les centres de santé publics. Mais il se creuse un large fossé entre les déclarations de bonne intention et la réalité du terrain. Elle n’aura pas réussi à faire adopter par le gouvernement une réadaptation de la politique de gratuité des soins aux moyens de l’Etat. Conséquence : au lieu d’attirer, les hôpitaux publics, faute de médicaments et de personnels motivés, sont de plus en plus fuis par les malades qui n’y trouvent plus de satisfaction.
Kandia Camara, Education nationale 6/10
Des réformes courageuses et utiles comme la réinstauration de l’uniforme scolaire ou la suppression du syndicalisme à l’école. Des examens scolaires et une rentrée scolaire 2011-2012 réalisés malgré les incertitudes. Elle aura surtout réussi à obtenir des partenaires extérieurs un financement de plus 21 milliards Fcfa pour corriger l’insuffisance des infrastructures scolaires. Mais elle reste un peu trop silencieuse face à la persistance du racket sur les parents d’élèves et les recrutements parallèles qui se poursuivent malgré le projet d’inscription en ligne.
Gnamien Konan, Fonction publique et réforme administrative 5/10
Son système du pointage a renforcé la conscience professionnelle de nos concitoyens. L’informatisation du recensement des fonctionnaires et l’apologie (orale) de la « méritocratie » sont de belles initiatives. Mais vous n’avez pas honoré la promesse du traitement rapide des actes administratifs. Une « opération tiroir » éclair et puis, plus rien. La lourdeur dans la délivrance des actes persiste. Un autre désenchantement : le rendez-vous manqué de la réforme de la retraite.
Sidiki Konaté, Artisanat et promotion des PME 5/10
Rien n`a vraiment changé au ministère de l`Artisanat et des PME. Ces deux secteurs, mis à mal par la crise, continuent de vivre des jours sombres. La volonté du ministre Konaté de faire des deux activités le moteur du développement est restée un voeu pieux. Les réformes annoncées tardent à être réalisées. En effet, la restructuration de la chambre des métiers, le recensement des artisans n`ont jamais été réalisés. Malgré les 96 milliards débloqués, l`artisanat reste dans l`informel, et le fonds d`appui et de promotion des Pme se fait attendre.
Cissé Ibrahima, Enseignement supérieur et recherche scientifique 6/10
Il est très actif sur le terrain. Ses visites régulières sur les chantiers de réhabilitation d’universités à Abidjan sont de nature à booster les travaux. Parallèlement, il multiplie les recherches de solutions pour l’insertion des multiples générations de nouveaux bacheliers en s’appuyant principalement sur l’enseignement privé. Cependant, le retour de l’université de Bouaké sur son site tarde à être effectif. L’Unité régionale de l’enseignement supérieur (Ures) de Korhogo ne fonctionne pratiquement pas.
Kobenan Adjoumani, Ressources animales et halieutiques 5/10
Seule action significative, il a fait signer au président Alassane Ouattara, une ordonnance qui baisse de moitié la taxe sur les importations de volailles mortes de basse cour et leurs abats frais réfrigérés ou congelés provenant des Etats autres que ceux de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (Cedeao). Cette taxe est fixée désormais à 400 Fcfa par kilogramme, contre 1.000 Fcfa auparavant. Pour le reste, était-il libre comme un poisson dans l’eau.
Sangafowa Coulibaly, Agriculture 6/10
Outre la réforme du café-cacao en cours qui postule que le prix payé au producteur ne doit pas être en deçà de 50 % du prix Caf (Coûts, assurance et fret), il a réussi à augmenter la part du budget consacrée au secteur, passant de 1,7 % à 15 %. La gouvernance, a été améliorée via un programme national d’investissement agricole, négocié dans un cadre régional et sous-régional. Ce programme de 1 000 milliards de Fcfa sur 5 ans devrait être mis en œuvre à partir de 2012.
Dagobert Banzio, Commerce 4/10
Les entreprises commerciales se relèvent difficilement d`une situation presque comateuse dans laquelle les a plongées la crise postélectorale. Dagobert Banzio à la tête du ministère du Commerce avait suscité beaucoup d`espoirs. Malheureusement aujourd’hui, il serait complaisant de dire que M. Banzio a tenu ses promesses. Il n’a jamais réussi à obtenir la baisse des prix. Mais là où il semble avoir excellé, ce sont les voyages interminables et sans résultats visibles à travers les 4 coins du monde comme à Ho chimin ville, à Bruxelles, à Paris, à Genève, etc.
Albert Flindé, Enseignement technique et de la formation professionnelle 5/10
Une grande peur de l’échec l’a aidé à remettre en marche plusieurs écoles techniques ou professionnelles fermées à Abidjan et à l’intérieur du pays. Comme son homologue de l’Education, il a, lui aussi, le mérite d’avoir organisé des examens de fin d’année qui étaient incertains après la guerre qu’a connue le pays. Il manque cependant de grandes initiatives pour la promotion de l’enseignement technique et professionnel notamment auprès de la jeunesse et dans la recherche de moyens extérieurs comme l’ont fait certains de ses prédécesseurs.
Gnénéma Coulibaly, Droits de l’Homme et libertés publiques 5/10
Dans un pays, ce sont les organisations de défense des droits de l’Homme qui donnent la température du respect ou non des droits humains. Raison pour laquelle le gouvernement a instruit le ministère en charge de cette question de « renforcer les relations avec les organisations des droits de l’Homme ». Coulibaly Gnénéma a donc reçu, le 23 juin, les organisations de défense des droits humains. Il a initié des rencontres périodiques pour défendre l’image de l’Etat face à ceux qui l’accusent de violer notamment les droits de pro-Gbagbo. Sa faiblesse vient justement de là : certains le voient plus comme le défenseur de l’Etat que des populations. Et, dans la balance, ça pèse lourd !
Maurice Bandama, Culture et Francophonie 5/10
Le ministre de la Culture et de la francophonie, Maurice Kouakou Bandaman, a initié la Caravane de la réconciliation par la culture, le Salon international des arts plastiques (Siapa). Il a aussi permis la signature de la Convention cinématographique et a sauvé le concours Clap Ivoire (même si la dernière édition a été terne). Le ministère a tant bien que mal donné une image reluisante à la culture nationale. Pour 2012, les artistes et les écrivains, en l’occurrence attendent mieux de lui. D’autres chantiers sont encore entiers. A savoir la lutte contre la piraterie, l’activation du fonds d’aide au cinéma, la redynamisation du Marché des arts et spectacle africains (Masa)…
Raymonde Goudou-Coffie, Famille, femme et enfant 5/10
Elle s’est battue pour que la Côte d’Ivoire ratifie plusieurs lois internationales protégeant la femme et l’enfant. Elle est aussi active dans l’assistance des couches femmes et enfants victimes de la crise et dans l’insertion professionnelle des jeunes filles. Sa récente distribution de vivres à des familles pauvres pour bien fêter Noël est également salutaire. Mais son bilan manque de révolution. Elle aurait certainement connu la même célébrité que sa collègue de la salubrité urbaine si elle avait organisé des descentes musclées sur des sites comme le grand marché d’Adjamé où des fillettes de 8 ans font encore les frais du proxénétisme. La mère qu’elle est, aurait sans doute obtenu un soutien national si elle donnait un signal fort en traquant jusqu’à leurs domiciles les parents qui, au lieu de scolariser leurs enfants, continuent de les envoyer sur des voies de grande circulation pour vendre des kleenex…
Souleïmane Coty Diakité, Communication 6/10
Le ministre de la communication, pendant l’année 2011, a mené plusieurs actions sur le terrain en vue de faire du secteur de la communication un exemple. Après avoir équipé l’Agence ivoirienne de presse (Aip) en outil informatique, il a été déployé récemment des experts pour une étude du terrain en ce qui concerne la libéralisation de l’audiovisuel, et l’ouverture de Radio-Bouaké. Il a également engagé les chantiers qui devraient faire passer le secteur audiovisuel au numérique. C’est déjà un grand pas ce qu’il a pu faire quand l’on sait que l’année 2011 n’a pas été du tout facile. Pour l’année 2012, le vœu le plus cher des Ivoiriens quant au secteur de la communication, c’est la libéralisation de l’audiovisuel.
Rémi Kouadio Allah, Environnement et développement durable 4/10
Comme son collègue des Eaux et forêts, il a été souvent sur le terrain et a présidé des séminaires, mais sans encore répondre aux attentes concrètes des populations. Certes, chaque ministre se devait d’exécuter une matrice d’actions adoptée par le gouvernement et portant généralement sur des réformes structurelles, mais cela n’empêche pas, comme l’ont fait certains ministres, de prendre des initiatives ponctuelles pour résorber certains problèmes pressants. Ainsi, malgré l’existence de textes réprimant des actes comme la pollution lagunaire, la pollution de l’air surtout par les gaz d’échappement, les nuisances sonores…aucune initiative palpable n’a été prise contre ces pratiques.
Charles Aké Atchimon, Tourisme 5/10
On peut le dire, le repositionnement du tourisme ivoirien est en marche. Le ministre Charles Aké Atchimon est en train d’insuffler un nouveau dynamisme à la destination Côte d’Ivoire. Après avoir représenté le pays à la 33ème édition du Salon Top resa du 20 au 23 septembre 2011 à Paris (France) et à la 8ème édition du Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (Burkina Faso) du 29 septembre au 2 octobre 2011, le ministre, sous la houlette du Premier ministre a lancé en une semaine, à Abidjan, deux grands chantiers pour la construction des hôtels quatre étoiles de deux opérateurs (Teylium, 18 milliards de Fcfa et Azalaï, 13 milliards de Fcfa). L’Etat prévoit un autre investissement du genre à Yamoussoukro. Pour les villes (Daoukro, Séguéla, Daloa,…) de l’intérieur, M. Aké Atchimon a déjà entrepris des visites sur les différents sites. Et des financements sont annoncés. Mais la finalisation des travaux de l’hôtel Ivoire et le nouveau code du tourisme restent un défi.
Mamadou Sanogo, Construction, Assainissement et urbanisme 6/10
Il s’est pleinement investi dans l’assainissement de son ministère et dans des opérations de terrains. Ainsi, grâce à des projets conduits par son département, de sérieux problèmes comme l’inondation du carrefour de l’Indénié sont en train de connaître des solutions définitives. Mais, il n’est pas allé jusqu’au bout dans sa fermeté contre l’occupation des sites à risques où des morts sont enregistrés toutes les saisons de pluie. Ces quartiers précaires et dangereux pullulent encore à travers la capitale économique.
Philippe Dakpa Légré, Sports et loisirs 5/10
Philippe Légré a été nommé le 1er juin 2011. Sa matrice d’actions était claire pour un délai relativement réduit. Mais il a respecté ses engagements. D’abord, au niveau du renforcement des capacités de son personnel à travers un séminaire à Daoukro destiné aux directeurs départementaux et régionaux. Ensuite au niveau de la vie fédérale où ses décisions fermes ont évité des crises inutiles dans les Fédérations de karaté, de boxe, de basket-ball ou encore de lutte. Enfin, Philippe Légré peut être fier de sa contribution au processus de réconciliation nationale initié par le président de la République. En lançant la Caravane de la réconciliation, le Tournoi des villes et récemment la Semaine nationale de la femme, avec une mobilisation populaire, il a gagné son pari. Que dire de la vaste opération de réhabilitation des infrastructures sportives et surtout la création du Stade Alassane Ouattara à Bassam… ?
Bruno Koné, Poste et Tic : 5/10
Hormis l’obtention du décret autorisant les licences de 3ème génération dans la téléphonie mobile, le projet e-gouv et la reprise progressive des activités du Village des technologies de l’information et de la biotechnologie (Vitib), l’on attend encore beaucoup du ministre Bruno Koné dans son département. Le plan de restructuration de la Poste de Côte d’Ivoire tarde à se finaliser pour redonner une nouvelle âme à cette société. La réforme du Code des télécoms n’est pas encore concrétisée. L’accès accrû à internet, les problèmes d’interconnexion, la télécommunication rurale et la réduction du coût des ordinateurs sont restés à l’étape de projets. La transformation de la Côte d’Ivoire en une économie numérique passe par le règlement de ces questions.
Gaoussou Touré, Transports 6/10
Il a hérité d’un secteur quasiment sinistré. Cependant, en sept mois de présence dans le gouvernement, le ministre des Transports, Gaoussou Touré, a marqué surtout l’esprit des opérateurs avec le vaste programme de renouvellement du parc-automobile. Ce contrat que l’Etat a passé avec la Société ivoirienne de banque (Sib) et la Cfao (spécialisée dans la distribution automobile et pharmaceutique) a permis de mettre à la disposition des transporteurs 112 véhicules pour un coût de 5 milliards de Fcfa. L’ambition du ministre est d’arriver à 300.000 véhicules neufs. Si ce chantier reste donc ouvert pour 2012, l’inorganisation dans ce secteur reste un vrai problème. M. Touré s’est fortement impliqué dans la lutte contre le racket. Au niveau du transport aérien, les Ivoiriens attendent encore la nouvelle compagnie nationale Air Côte d’Ivoire.
Nabo Clément Bouéka, Eaux et forêts 4/10
A côté de ses nombreuses visites de terrain et de tournées à travers le pays, il a le mérite d’avoir posé le problème du déclassement de certaines superficies forestières par le régime précédent à des fins mercantiles. C’est le cas de la forêt d’Anguédédou qui abrite la nappe phréatique, source de l’eau courante distribuée à Abidjan. Mais son exercice se résume, pour le moment, à l’annonce de mesures « énergiques ». Pas d’actes ayant conduit à des changements concrets.
Adama Bictogo, Intégration africaine 5/10
On peut le dire, le ministre Bictogo a la chance de travailler avec Alassane Ouattara car sa tâche se trouve relativement simplifiée. Avec le chef de l’Etat ivoirien qui est, lui-même, sur tous les fronts diplomatiques (un département de souveraineté), les chantiers de remise sur les rails de la coopération entre la Côte d’Ivoire et ses voisins sont plus aisément conduits par le ministre de l’Intégration africaine. En gros, Adama Bictogo n’a pas eu grand’chose à faire de lui-même quoiqu’on peut le féliciter pour avoir su éviter de se marcher sur les pieds avec le ministre des Affaires étrangères.
Alain Lobognon, Jeunesse et promotion du service civique 6/10
La principale directive que la matrice d’action gouvernementale a donnée au ministère d’Alain Lobognon a été de prendre en charge la question de l’emploi-jeunes. On le sait, le président Alassane Ouattara promet un million d’emplois sur cinq ans. Alain Lobognon a pris plusieurs initiatives pour aider les jeunes, cibles principales, à avoir des financements à leurs projets. Des institutions comme le Fonds national de solidarité sont sorties de leur torpeur. Des partenariats ont été signés notamment avec des banques pour faciliter le financement. Des journées du civisme ont été organisées. Cependant, les réelles aspirations des jeunes en termes de projets semblent n’avoir pas été prises en compte. Les actions du ministère ont l’air plus théorique que pratique.
Kaba Nialé, Promotion du logement 6/10
Comme l’indique la dénomination de son ministère, sa mission première est l’accroissement de l’offre en logements pour réduire les coûts. Dès sa prise de fonction, elle a entrepris une série d’actions qui lui ont permis d’obtenir l’engagement de plusieurs opérateurs qui vont réaliser des maisons à moindres coûts à Abidjan dans le moyen et le long termes. Mais d’ici-là, les Ivoiriens avaient besoin d’un signal fort sur l’épineuse question des conditions de location de maisons. Certes, il s’agit d’une activité commerciale dans un système libéral, mais il aurait fallu un début de réglementation pour soulager les locataires souvent trop éprouvés par le bon vouloir des propriétaires. Cela aurait été une mesure très populaire aussi bien pour la ministre que pour le chef de l’Etat.
Mathieu Babaud Darret, Ex-Combattants et victimes de guerre 5/10
Moins en vue, Badaud Darret donne rendez-vous en janvier à ses ‘’administrés‘’. L’« expertise » en matière de démobilisation des ex-combattants de l’opération onusienne, est sa boussole. D’intenses activités de réinsertion post-crise attendent. Le recensement des victimes de guerre est en cours. La prise en charge de leurs familles est une promesse. Il faut achever ces chantiers entamés par le secrétariat national aux victimes de guerre. Le ministre est encore au stade de l’information et de la sensibilisation.
Anne Désirée Ouloto, Salubrité urbaine 5/10
Bien que diversement appréciées, ses opérations de déguerpissement ont permis d’aérer des voies publiques à Abidjan et dans quelques villes de l’intérieur. Elle s’est aussi engagée dans la recherche de solutions durables à la gestion des ordures ménagères. Malheureusement, le projet d’assainissement s’est arrêté en chemin. Pis, faute de suivi, les installations anarchiques reviennent sur des sites assainis, surtout dans la commune d’Adjamé. A Abidjan comme à l’intérieur du pays, il y a encore trop de cassures dans l’acheminement des ordures ménagères vers les décharges. Des centres de groupage ou des ravins transformés en dépotoirs continuent de nuire dans plusieurs quartiers. Au total, le problème crucial des ordures ménagères est toujours à la case-départ.
Paul Koffi Koffi, Délégué à la Défense 6/10
Conformément à la matrice d’actions gouvernementale, le ministère de la Défense a considérablement enrayé le racket. Sur le plan sécuritaire, force est de reconnaître, qu’aujourd’hui, la situation est bien meilleure que celle du lendemain d’avril 2011. L’armée existe dans ses différentes composantes et elle collabore étroitement avec les forces de première et deuxième catégories que sont la police et la gendarmerie. Le retour en caserne des militaires se fait progressivement. Malheureusement, ce travail d’organisation de la grande muette est terni par les actions d’éléments incontrôlés qui ont pris les armes pour lutter contre le braquage électoral de Laurent Gbagbo.
La Rédaction
Jeannot Ahoussou Kouadio, Justice 7/10
Indéniablement, Me Jeannot Ahoussou Kouadio est l’un des hommes forts du gouvernement du 1er juin 2011. Il ne doit pas forcément son statut au gouvernement à ses entrées chez Henri Konan Bédié ou chez Alassane Ouattara. Dès le déclenchement de la crise post-électorale, le directeur national de campagne d’Alassane Ouattara lors du second tour de la présidentielle de novembre 2010, a fait partie des cadres sur lesquels le nouveau président Ouattara a placé toute sa confiance, pour assurer la contre-offensive contre le clan Gbagbo. Quand vint la chute de l’ancien régime, il était toujours au front, pour assurer la justice transitionnelle. Il a donc joué un rôle important dans le compte à rebours judiciaire contre les anciens dirigeants. Seulement, sans doute occupé par ce challenge, une réaction appropriée à ceux qui réclament un équilibre dans les poursuites contre les auteurs d’excès lors de la crise post-électorale tarde à venir. Pis, l’assainissement et la restructuration de la justice ivoirienne se font toujours attendre.
Hamed Bakayoko, Intérieur 7/10
Il a redynamisé la police nationale. Grâce à lui, les policiers exilés ou déplacés sont rentrés et ont repris du service. Le redressement des grades, visant à « corriger une injustice », est également une réalité. La police particulièrement démunie après la crise post-électorale, a été récemment dotée d’une logistique adéquate. La restitution par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) des commissariats est chose faite. Un redéploiement national des policiers est effectif. Le corps préfectoral a été un relais sûr d’appel à la réconciliation. Le ministre a poursuivi avec brio le dialogue républicain avec l’opposition. En fin d’année, Hamed Bakayoko et ses hommes ont été « sans pitié » pour les bandits. Que de bons points, mais des policiers affectés à l’intérieur du pays peinent à trouver des logements.
Daniel Kablan Duncan, Affaires étrangères 6/10
La touche Duncan sur la diplomatie ivoirienne se fait attendre. Sans vouloir se substituer à son ministre des Affaires étrangères, Alassane Ouattara a dû jouer sur son carnet d’adresses personnel pour repositionner rapidement son pays sur la scène internationale.
Ce qui serait dans les cordes de Daniel Kablan Duncan mais l’opération prendrait beaucoup plus de temps. Néanmoins, le patron de la diplomatie ivoirienne a pu obtenir la signature du statut des diplomates ivoiriens (longtemps réclamé). Il a lancé récemment la réduction des effectifs des représentations diplomatiques à l’étranger. Pour la conduite de sa mission, il joue la carte de l’éco-diplomatie, c’est-à-dire la diplomatie au service de l’économie. L’ancien Premier ministre de 1993 à 1999 se lance le défi de "faire en sorte que la croissance qui a été négative cette année (- 5%) et qui sera positive l`année prochaine (8,5%) puisse atteindre 10% en 2015".
Gilbert Kafana Koné, Emploi, affaires sociales et solidarité 6/10
Outre la remise en marche d’instruments de promotion de l’emploi comme l’Agepe, il n’a pas ménagé d’efforts dans la recherche de moyens pour la réinsertion sociale des déplacés internes. Le reste, ce sont essentiellement des réformes comme l’adoption d’un nouveau code du travail. Les chômeurs, eux, n’ont senti aucun changement puisqu’ils continuent de manger leur pain noir.
Albert Toikeusse Mabri, Plan et développement 4/10
L’on attendait d’Albert Mabri Toikeusse l’élaboration d’un véritable plan national de développement pour le pays en pleine reconstruction. Des séminaires ont été initiés pour adopter ce document de référence qui devrait pouvoir servir de boussole à l’activité du gouvernement. Malheureusement, il n’est pas encore disponible, même si le ministre se réjouit de l’accélération du processus. D’ailleurs, il avait annoncé, la semaine dernière, mettre les premiers résultats à la disposition du comité interministériel. Mais visiblement, rien n’a été fait.
Charles Koffi Diby, Economie et Finances 8/10
Le ministre de l`Economie et des Finances a insisté sur deux points : la recherche de fonds de sortie de crise et la transparence des dépenses publiques, conditions sine qua non au bon rétablissement de la situation ivoirienne. Charles Diby a réussi à renouer avec toutes les institutions bilatérales et multilatérales. En plus, pour la première fois depuis près de 10 années, le budget a été élaboré dans les délais. On n’attend plus que le PPTE.
Moussa Dosso, Industrie 6/10
Durement frappée par les effets de la crise post-électorale, l’industrie ivoirienne reprend dans un environnement des affaires qui retrouve les couleurs. Surtout que le ministre Moussa Dosso a ramené rapidement la confiance chez les opérateurs économiques en réactivant le Comité de concertation Etat/Secteur privé (Ccesp). La dernière réunion de cette structure, le 22 décembre dernier, a planché sur des points importants tels que les innovations dans le projet du nouveau Code des investissements en élaboration ; l’ouverture imminente du Centre de facilitation des formalités des entreprises (Cfe). Moussa Dosso a lancé également son programme de réhabilitation et surtout de création de nouvelles zones industrielles avec l’identification de sites propres. Pour 2012, ses ambitions resteront celles de la transformation.
Patrick Achi, Infrastructures économiques 8/10
La Côte d’Ivoire est en chantier comme l’avait promis le chef de l’Etat. A Abidjan tout comme à l’intérieur du pays, l’on assiste depuis plusieurs mois à un vaste programme de réhabilitation de routes et de construction de nouvelles voies. Aujourd’hui, la capitale économique a fière allure. Le maître d’ouvrage de ces différents travaux n’est autre que le ministère des Infrastructures économiques avec son patron, Patrick Achi. Mieux, par la volonté du président Ouattara, il a procédé au lancement de projets d’envergure pendant 6 mois de présence au gouvernement. Il s’agit entre autres du 3ème pont Riviéra-Marcory, de l’échangeur de la Riviéra 2, de l’aérogare charter à l’aéroport international Félix Houphouet-Boigny d’Abidjan… Le défi qui attend surtout M. Achi pour la nouvelle année, c’est le respect des délais d’exécution de ces importants chantiers.
Adama Toungara, Mines, pétrole et énergie 5/10
La grande innovation, c’est la transparence que le ministre joue dans la gestion pétrolière.
Adama Toungara a choisi effectivement de jouer sous la lumière contrairement à ses prédecesseurs du Fpi qui préféraient l`ombre. En dehors de la mine de Tongon qui a été inaugurée, il a lancé la construction de la troisième phase d’Azito, ainsi que de Ciprel pour l’électricité. La fausse note, ce sont les prix des carburants qui restent toujours haut.
Thérèse N’dri-Yoman, Santé et Lutte contre le Sida 6/10
Une bonne volonté d’améliorer la qualité des prestations dans les centres de santé publics. Mais il se creuse un large fossé entre les déclarations de bonne intention et la réalité du terrain. Elle n’aura pas réussi à faire adopter par le gouvernement une réadaptation de la politique de gratuité des soins aux moyens de l’Etat. Conséquence : au lieu d’attirer, les hôpitaux publics, faute de médicaments et de personnels motivés, sont de plus en plus fuis par les malades qui n’y trouvent plus de satisfaction.
Kandia Camara, Education nationale 6/10
Des réformes courageuses et utiles comme la réinstauration de l’uniforme scolaire ou la suppression du syndicalisme à l’école. Des examens scolaires et une rentrée scolaire 2011-2012 réalisés malgré les incertitudes. Elle aura surtout réussi à obtenir des partenaires extérieurs un financement de plus 21 milliards Fcfa pour corriger l’insuffisance des infrastructures scolaires. Mais elle reste un peu trop silencieuse face à la persistance du racket sur les parents d’élèves et les recrutements parallèles qui se poursuivent malgré le projet d’inscription en ligne.
Gnamien Konan, Fonction publique et réforme administrative 5/10
Son système du pointage a renforcé la conscience professionnelle de nos concitoyens. L’informatisation du recensement des fonctionnaires et l’apologie (orale) de la « méritocratie » sont de belles initiatives. Mais vous n’avez pas honoré la promesse du traitement rapide des actes administratifs. Une « opération tiroir » éclair et puis, plus rien. La lourdeur dans la délivrance des actes persiste. Un autre désenchantement : le rendez-vous manqué de la réforme de la retraite.
Sidiki Konaté, Artisanat et promotion des PME 5/10
Rien n`a vraiment changé au ministère de l`Artisanat et des PME. Ces deux secteurs, mis à mal par la crise, continuent de vivre des jours sombres. La volonté du ministre Konaté de faire des deux activités le moteur du développement est restée un voeu pieux. Les réformes annoncées tardent à être réalisées. En effet, la restructuration de la chambre des métiers, le recensement des artisans n`ont jamais été réalisés. Malgré les 96 milliards débloqués, l`artisanat reste dans l`informel, et le fonds d`appui et de promotion des Pme se fait attendre.
Cissé Ibrahima, Enseignement supérieur et recherche scientifique 6/10
Il est très actif sur le terrain. Ses visites régulières sur les chantiers de réhabilitation d’universités à Abidjan sont de nature à booster les travaux. Parallèlement, il multiplie les recherches de solutions pour l’insertion des multiples générations de nouveaux bacheliers en s’appuyant principalement sur l’enseignement privé. Cependant, le retour de l’université de Bouaké sur son site tarde à être effectif. L’Unité régionale de l’enseignement supérieur (Ures) de Korhogo ne fonctionne pratiquement pas.
Kobenan Adjoumani, Ressources animales et halieutiques 5/10
Seule action significative, il a fait signer au président Alassane Ouattara, une ordonnance qui baisse de moitié la taxe sur les importations de volailles mortes de basse cour et leurs abats frais réfrigérés ou congelés provenant des Etats autres que ceux de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (Cedeao). Cette taxe est fixée désormais à 400 Fcfa par kilogramme, contre 1.000 Fcfa auparavant. Pour le reste, était-il libre comme un poisson dans l’eau.
Sangafowa Coulibaly, Agriculture 6/10
Outre la réforme du café-cacao en cours qui postule que le prix payé au producteur ne doit pas être en deçà de 50 % du prix Caf (Coûts, assurance et fret), il a réussi à augmenter la part du budget consacrée au secteur, passant de 1,7 % à 15 %. La gouvernance, a été améliorée via un programme national d’investissement agricole, négocié dans un cadre régional et sous-régional. Ce programme de 1 000 milliards de Fcfa sur 5 ans devrait être mis en œuvre à partir de 2012.
Dagobert Banzio, Commerce 4/10
Les entreprises commerciales se relèvent difficilement d`une situation presque comateuse dans laquelle les a plongées la crise postélectorale. Dagobert Banzio à la tête du ministère du Commerce avait suscité beaucoup d`espoirs. Malheureusement aujourd’hui, il serait complaisant de dire que M. Banzio a tenu ses promesses. Il n’a jamais réussi à obtenir la baisse des prix. Mais là où il semble avoir excellé, ce sont les voyages interminables et sans résultats visibles à travers les 4 coins du monde comme à Ho chimin ville, à Bruxelles, à Paris, à Genève, etc.
Albert Flindé, Enseignement technique et de la formation professionnelle 5/10
Une grande peur de l’échec l’a aidé à remettre en marche plusieurs écoles techniques ou professionnelles fermées à Abidjan et à l’intérieur du pays. Comme son homologue de l’Education, il a, lui aussi, le mérite d’avoir organisé des examens de fin d’année qui étaient incertains après la guerre qu’a connue le pays. Il manque cependant de grandes initiatives pour la promotion de l’enseignement technique et professionnel notamment auprès de la jeunesse et dans la recherche de moyens extérieurs comme l’ont fait certains de ses prédécesseurs.
Gnénéma Coulibaly, Droits de l’Homme et libertés publiques 5/10
Dans un pays, ce sont les organisations de défense des droits de l’Homme qui donnent la température du respect ou non des droits humains. Raison pour laquelle le gouvernement a instruit le ministère en charge de cette question de « renforcer les relations avec les organisations des droits de l’Homme ». Coulibaly Gnénéma a donc reçu, le 23 juin, les organisations de défense des droits humains. Il a initié des rencontres périodiques pour défendre l’image de l’Etat face à ceux qui l’accusent de violer notamment les droits de pro-Gbagbo. Sa faiblesse vient justement de là : certains le voient plus comme le défenseur de l’Etat que des populations. Et, dans la balance, ça pèse lourd !
Maurice Bandama, Culture et Francophonie 5/10
Le ministre de la Culture et de la francophonie, Maurice Kouakou Bandaman, a initié la Caravane de la réconciliation par la culture, le Salon international des arts plastiques (Siapa). Il a aussi permis la signature de la Convention cinématographique et a sauvé le concours Clap Ivoire (même si la dernière édition a été terne). Le ministère a tant bien que mal donné une image reluisante à la culture nationale. Pour 2012, les artistes et les écrivains, en l’occurrence attendent mieux de lui. D’autres chantiers sont encore entiers. A savoir la lutte contre la piraterie, l’activation du fonds d’aide au cinéma, la redynamisation du Marché des arts et spectacle africains (Masa)…
Raymonde Goudou-Coffie, Famille, femme et enfant 5/10
Elle s’est battue pour que la Côte d’Ivoire ratifie plusieurs lois internationales protégeant la femme et l’enfant. Elle est aussi active dans l’assistance des couches femmes et enfants victimes de la crise et dans l’insertion professionnelle des jeunes filles. Sa récente distribution de vivres à des familles pauvres pour bien fêter Noël est également salutaire. Mais son bilan manque de révolution. Elle aurait certainement connu la même célébrité que sa collègue de la salubrité urbaine si elle avait organisé des descentes musclées sur des sites comme le grand marché d’Adjamé où des fillettes de 8 ans font encore les frais du proxénétisme. La mère qu’elle est, aurait sans doute obtenu un soutien national si elle donnait un signal fort en traquant jusqu’à leurs domiciles les parents qui, au lieu de scolariser leurs enfants, continuent de les envoyer sur des voies de grande circulation pour vendre des kleenex…
Souleïmane Coty Diakité, Communication 6/10
Le ministre de la communication, pendant l’année 2011, a mené plusieurs actions sur le terrain en vue de faire du secteur de la communication un exemple. Après avoir équipé l’Agence ivoirienne de presse (Aip) en outil informatique, il a été déployé récemment des experts pour une étude du terrain en ce qui concerne la libéralisation de l’audiovisuel, et l’ouverture de Radio-Bouaké. Il a également engagé les chantiers qui devraient faire passer le secteur audiovisuel au numérique. C’est déjà un grand pas ce qu’il a pu faire quand l’on sait que l’année 2011 n’a pas été du tout facile. Pour l’année 2012, le vœu le plus cher des Ivoiriens quant au secteur de la communication, c’est la libéralisation de l’audiovisuel.
Rémi Kouadio Allah, Environnement et développement durable 4/10
Comme son collègue des Eaux et forêts, il a été souvent sur le terrain et a présidé des séminaires, mais sans encore répondre aux attentes concrètes des populations. Certes, chaque ministre se devait d’exécuter une matrice d’actions adoptée par le gouvernement et portant généralement sur des réformes structurelles, mais cela n’empêche pas, comme l’ont fait certains ministres, de prendre des initiatives ponctuelles pour résorber certains problèmes pressants. Ainsi, malgré l’existence de textes réprimant des actes comme la pollution lagunaire, la pollution de l’air surtout par les gaz d’échappement, les nuisances sonores…aucune initiative palpable n’a été prise contre ces pratiques.
Charles Aké Atchimon, Tourisme 5/10
On peut le dire, le repositionnement du tourisme ivoirien est en marche. Le ministre Charles Aké Atchimon est en train d’insuffler un nouveau dynamisme à la destination Côte d’Ivoire. Après avoir représenté le pays à la 33ème édition du Salon Top resa du 20 au 23 septembre 2011 à Paris (France) et à la 8ème édition du Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (Burkina Faso) du 29 septembre au 2 octobre 2011, le ministre, sous la houlette du Premier ministre a lancé en une semaine, à Abidjan, deux grands chantiers pour la construction des hôtels quatre étoiles de deux opérateurs (Teylium, 18 milliards de Fcfa et Azalaï, 13 milliards de Fcfa). L’Etat prévoit un autre investissement du genre à Yamoussoukro. Pour les villes (Daoukro, Séguéla, Daloa,…) de l’intérieur, M. Aké Atchimon a déjà entrepris des visites sur les différents sites. Et des financements sont annoncés. Mais la finalisation des travaux de l’hôtel Ivoire et le nouveau code du tourisme restent un défi.
Mamadou Sanogo, Construction, Assainissement et urbanisme 6/10
Il s’est pleinement investi dans l’assainissement de son ministère et dans des opérations de terrains. Ainsi, grâce à des projets conduits par son département, de sérieux problèmes comme l’inondation du carrefour de l’Indénié sont en train de connaître des solutions définitives. Mais, il n’est pas allé jusqu’au bout dans sa fermeté contre l’occupation des sites à risques où des morts sont enregistrés toutes les saisons de pluie. Ces quartiers précaires et dangereux pullulent encore à travers la capitale économique.
Philippe Dakpa Légré, Sports et loisirs 5/10
Philippe Légré a été nommé le 1er juin 2011. Sa matrice d’actions était claire pour un délai relativement réduit. Mais il a respecté ses engagements. D’abord, au niveau du renforcement des capacités de son personnel à travers un séminaire à Daoukro destiné aux directeurs départementaux et régionaux. Ensuite au niveau de la vie fédérale où ses décisions fermes ont évité des crises inutiles dans les Fédérations de karaté, de boxe, de basket-ball ou encore de lutte. Enfin, Philippe Légré peut être fier de sa contribution au processus de réconciliation nationale initié par le président de la République. En lançant la Caravane de la réconciliation, le Tournoi des villes et récemment la Semaine nationale de la femme, avec une mobilisation populaire, il a gagné son pari. Que dire de la vaste opération de réhabilitation des infrastructures sportives et surtout la création du Stade Alassane Ouattara à Bassam… ?
Bruno Koné, Poste et Tic : 5/10
Hormis l’obtention du décret autorisant les licences de 3ème génération dans la téléphonie mobile, le projet e-gouv et la reprise progressive des activités du Village des technologies de l’information et de la biotechnologie (Vitib), l’on attend encore beaucoup du ministre Bruno Koné dans son département. Le plan de restructuration de la Poste de Côte d’Ivoire tarde à se finaliser pour redonner une nouvelle âme à cette société. La réforme du Code des télécoms n’est pas encore concrétisée. L’accès accrû à internet, les problèmes d’interconnexion, la télécommunication rurale et la réduction du coût des ordinateurs sont restés à l’étape de projets. La transformation de la Côte d’Ivoire en une économie numérique passe par le règlement de ces questions.
Gaoussou Touré, Transports 6/10
Il a hérité d’un secteur quasiment sinistré. Cependant, en sept mois de présence dans le gouvernement, le ministre des Transports, Gaoussou Touré, a marqué surtout l’esprit des opérateurs avec le vaste programme de renouvellement du parc-automobile. Ce contrat que l’Etat a passé avec la Société ivoirienne de banque (Sib) et la Cfao (spécialisée dans la distribution automobile et pharmaceutique) a permis de mettre à la disposition des transporteurs 112 véhicules pour un coût de 5 milliards de Fcfa. L’ambition du ministre est d’arriver à 300.000 véhicules neufs. Si ce chantier reste donc ouvert pour 2012, l’inorganisation dans ce secteur reste un vrai problème. M. Touré s’est fortement impliqué dans la lutte contre le racket. Au niveau du transport aérien, les Ivoiriens attendent encore la nouvelle compagnie nationale Air Côte d’Ivoire.
Nabo Clément Bouéka, Eaux et forêts 4/10
A côté de ses nombreuses visites de terrain et de tournées à travers le pays, il a le mérite d’avoir posé le problème du déclassement de certaines superficies forestières par le régime précédent à des fins mercantiles. C’est le cas de la forêt d’Anguédédou qui abrite la nappe phréatique, source de l’eau courante distribuée à Abidjan. Mais son exercice se résume, pour le moment, à l’annonce de mesures « énergiques ». Pas d’actes ayant conduit à des changements concrets.
Adama Bictogo, Intégration africaine 5/10
On peut le dire, le ministre Bictogo a la chance de travailler avec Alassane Ouattara car sa tâche se trouve relativement simplifiée. Avec le chef de l’Etat ivoirien qui est, lui-même, sur tous les fronts diplomatiques (un département de souveraineté), les chantiers de remise sur les rails de la coopération entre la Côte d’Ivoire et ses voisins sont plus aisément conduits par le ministre de l’Intégration africaine. En gros, Adama Bictogo n’a pas eu grand’chose à faire de lui-même quoiqu’on peut le féliciter pour avoir su éviter de se marcher sur les pieds avec le ministre des Affaires étrangères.
Alain Lobognon, Jeunesse et promotion du service civique 6/10
La principale directive que la matrice d’action gouvernementale a donnée au ministère d’Alain Lobognon a été de prendre en charge la question de l’emploi-jeunes. On le sait, le président Alassane Ouattara promet un million d’emplois sur cinq ans. Alain Lobognon a pris plusieurs initiatives pour aider les jeunes, cibles principales, à avoir des financements à leurs projets. Des institutions comme le Fonds national de solidarité sont sorties de leur torpeur. Des partenariats ont été signés notamment avec des banques pour faciliter le financement. Des journées du civisme ont été organisées. Cependant, les réelles aspirations des jeunes en termes de projets semblent n’avoir pas été prises en compte. Les actions du ministère ont l’air plus théorique que pratique.
Kaba Nialé, Promotion du logement 6/10
Comme l’indique la dénomination de son ministère, sa mission première est l’accroissement de l’offre en logements pour réduire les coûts. Dès sa prise de fonction, elle a entrepris une série d’actions qui lui ont permis d’obtenir l’engagement de plusieurs opérateurs qui vont réaliser des maisons à moindres coûts à Abidjan dans le moyen et le long termes. Mais d’ici-là, les Ivoiriens avaient besoin d’un signal fort sur l’épineuse question des conditions de location de maisons. Certes, il s’agit d’une activité commerciale dans un système libéral, mais il aurait fallu un début de réglementation pour soulager les locataires souvent trop éprouvés par le bon vouloir des propriétaires. Cela aurait été une mesure très populaire aussi bien pour la ministre que pour le chef de l’Etat.
Mathieu Babaud Darret, Ex-Combattants et victimes de guerre 5/10
Moins en vue, Badaud Darret donne rendez-vous en janvier à ses ‘’administrés‘’. L’« expertise » en matière de démobilisation des ex-combattants de l’opération onusienne, est sa boussole. D’intenses activités de réinsertion post-crise attendent. Le recensement des victimes de guerre est en cours. La prise en charge de leurs familles est une promesse. Il faut achever ces chantiers entamés par le secrétariat national aux victimes de guerre. Le ministre est encore au stade de l’information et de la sensibilisation.
Anne Désirée Ouloto, Salubrité urbaine 5/10
Bien que diversement appréciées, ses opérations de déguerpissement ont permis d’aérer des voies publiques à Abidjan et dans quelques villes de l’intérieur. Elle s’est aussi engagée dans la recherche de solutions durables à la gestion des ordures ménagères. Malheureusement, le projet d’assainissement s’est arrêté en chemin. Pis, faute de suivi, les installations anarchiques reviennent sur des sites assainis, surtout dans la commune d’Adjamé. A Abidjan comme à l’intérieur du pays, il y a encore trop de cassures dans l’acheminement des ordures ménagères vers les décharges. Des centres de groupage ou des ravins transformés en dépotoirs continuent de nuire dans plusieurs quartiers. Au total, le problème crucial des ordures ménagères est toujours à la case-départ.
Paul Koffi Koffi, Délégué à la Défense 6/10
Conformément à la matrice d’actions gouvernementale, le ministère de la Défense a considérablement enrayé le racket. Sur le plan sécuritaire, force est de reconnaître, qu’aujourd’hui, la situation est bien meilleure que celle du lendemain d’avril 2011. L’armée existe dans ses différentes composantes et elle collabore étroitement avec les forces de première et deuxième catégories que sont la police et la gendarmerie. Le retour en caserne des militaires se fait progressivement. Malheureusement, ce travail d’organisation de la grande muette est terni par les actions d’éléments incontrôlés qui ont pris les armes pour lutter contre le braquage électoral de Laurent Gbagbo.
La Rédaction