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Politique Publié le samedi 14 janvier 2012 | L’Inter

Chaude journée, hier, à Ayamé : Le ministre Adjoumani séquestré par les jeunes ; Les officiels exfiltrés par la gendarmerie ; Des jeunes attaquent les ``Bosso``, plusieurs blessés

© L’Inter Par Nathan Kone
Activités gouvernementales : Les ministres en séminaire
Mardi 5 juillet 2011. Abidjan, palais présidentiel du Plateau. Le chef de l`Etat ouvre les travaux du séminaire gouvernemental. Photo: le ministre des Ressources Animales et Halieutiques, Kobena Kouassi Adjoumani
L'exploitation du lac d'Ayamé a donné lieu à des échauffourées entre la jeunesse villageoise et les pêcheurs «Bosso», le 07 janvier 2012. Pour mieux comprendre ce conflit, le gouvernement ivoirien a instruit le ministre des Ressources animales et halieutiques, Kouassi Adjoumani, de conduire une mission dans la localité, hier vendredi 13 janvier. Et ce, pour concilier les parties antagonistes et leur faire connaître les exigences de la pêche. Malheureusement, cette rencontre qui s'est déroulée vers 11 heures ce jour-là a basculé dans une défiance totale. Étant entendu que certains jeunes autochtones réunis au sein d'une plate-forme dénommée Coopérative des pêcheurs d'Ayamé (COPA), qui voulaient voir le ministre ''décréter'' le départ définitif des pêcheurs « Bosso » de la région, se sont vu servir un autre plat. ''Je ne suis pas venu chasser les Bosso. D'ailleurs, une telle mesure ne relève pas de ma compétence. Il faut que je fasse une communication en conseil des ministres ; et seul le président de la République peut décider...'', a introduit le ministre qui a rappelé que, déjà ministre de la Production animale et des ressources halieutiques dans le régime précédent, il a donné une enveloppe de 60 millions de Fcfa à cette coopérative qui n'existe aujourd'hui que de nom. Il n'en fallait pas plus pour que certains jeunes visiblement sous l'effet d'excitants, demandent à leurs camarades de quitter l'enceinte de l'Hôtel de ville qui a servi de cadre de rencontre. ''Dire à quelqu'un de partir chez lui n'est pas une injure ! Toi même Adjoumani, tu ne me moyen pas, tu es même mon esclave(...) Nous, on ne veut pas de Bosso ici'', a réagi publiquement un jeune excité qui a insisté pour prendre la parole. Face à cette désobéissance de l'émissaire du gouvernement, les ministres Adjoumani et Aka Aoulé ainsi que le corps préfectoral, sont restés sans voix. Dès lors, la notabilité avec sa tête les garants de la tradition (les chefs de village), vont initier une médiation qui aboutira à la présentation d'excuses publiques. Quatre bouteilles de liqueur sont offertes au ministre Adjoumani et sa suite pour laver l'affront. ''Quand je suis venu ici, je n'ai insulté personne. C'est sur la base d'un rapport que les services compétents de mon ministère m'ont produit que je vous ai parlé des exigences de la pêche. J'accepte votre pardon, mais sachez que de toute ma carrière politique, c'est la première fois que je suis désavoué en public ; et c'est bien à Ayamé...'', a professé le ministre qui a rappelé les jeux d'alliance séculaires entre peuples Abron et Agni. Avec cette réaction du ministre, qui a marqué la fin de la cérémonie, on croyait cet incident définitivement clos. Que non ! Retirée chez le maire Blaise Aka Brou pour partager un repas, la délégation est encerclée par des jeunes gens très excités qui s'adonnent à des jets de pierre. ''C'est le maire qui a fait venir les Bosso ici lorsque nous les avons chassés une première fois de notre localité'', ont justifié les assaillants qui voulaient en découdre, cette fois, avec le premier magistrat de la commune. Face à la menace, les forces de l'ordre ont formé une sorte de conglomérat pour sécuriser les officiels, non sans inviter tous les membres de la délégation à parquer leurs différents véhicules à l'intérieur de la villa. Après une longue médiation menée par le commandant de brigade, les hôtes du maire sont autorisés à quitter la résidence à 17 heures. Mais en ville, une marrée humaine les y attendait. Tandis que certains applaudissaient le passage du cortège, d'autres le huaient tout simplement. Au moment où nous mettions sous presse, il nous a été signalé une chasse aux Bosso à Ayamé qui s'est soldée par plusieurs blessés. Mais, apprend-on, le renfort de la gendarmerie est intervenu énergiquement pour disperser les insurgés. Nous y reviendrons !

G. DE GNAMIEN
(De retour d'Ayamé)
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