En pompier, le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani s’est rendu, hier, à Ayamé pour tenter d’éteindre le feu qui couve entre les populations autochtones Agni et leurs hôtes, les pêcheurs Bozos. Non seulement la mission a échoué mais, l’émissaire du gouvernement a été pris à partie par des jeunes survoltés.
Le ministre des Ressources animales et halieutiques a eu de la veine. Il a échappé à des jets de pierres de la part des jeunes d’Ayamé. Qu’a fait Kobenan Adjoumani pour subir un tel sort ? « Dans notre conflit avec les Bozos, nous pensions qu’il allait prendre faits et cause pour nous en nous aidant à les chasser de notre région. Malheureusement, il n’a pas répondu à nos attentes », s’écriaient-ils. Qu’avaient bu ces jeunes pour être aussi violents ? Kobenan Adjoumani lui-même répondra qu’ils ont bu du koutoukou (une eau de vie locale). Mais, à voir la violence, d’aucuns n’ont pas hésité à parler de drogue. « C’est la première fois que je suis ainsi humilié en public. J’ai mal », se lamentait M. Adjoumani. « Moi-même, en trente-deux ans de carrière, je n’ai jamais vu ça », a renchéri le préfet. Kobenan Kouassi Adjoumani, objet de tout ce cafouillage, cite invariablement le nouveau député indépendant, Jérôme Anoh, par ailleurs cadre du Front populaire ivoirien (Fpi). « C’est lui qui nous a dit que s’il était élu, il allait chasser tous les pêchers étrangers du lac. Ce sont ses promesses qui sont en train d’être exécutées », confesse Richard Koléa, secrétaire général de la coopérative des jeunes pêcheurs. Devant la furia des jeunes, ivres de colère, Kobenan Kouassi Adjoumani a été contraint d’arrêter sa médiation. Chez le maire où il est allé se réfugier, les mêmes jeunes ont tenté de s’y introduire. A coups de bâtons et de pierres, ils ont semé le désordre dans la zone. Il a fallu des rafales de l’arme d’un élément des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) dans la zone pour les dissuader à pénétrer dans la résidence qu’ils se proposaient d’incendier. « Nous ne voulons plus du maire Aka Brou parce qu’il a hébergé Kobenan Adjoumani », criaient les jeunes manifestants. Malgré les tirs de dissuasion, ils ont barricadé et brûlé des pneus à tous les accès permettant de sortir de la ville. Finalement, un cordon impressionnant d’éléments de la gendarmerie et de la police a permis d’évacuer les lieux. « Aboisso est gâté », a commenté, Aka Aoulé le président du Conseil général. Kobenan Kouassi Adjoumani se contentera de psalmodier des incantations traditionnelles. « Il y a une alliance entre les Abron et les Agni. Comme vous avez choisi de m’insulter et de me traîner dans la boue comme vous l’avez fait, nos ancêtres se chargeront de vous sanctionner », a-t-il averti. En attendant, le ministre Adjoumani a expliqué qu’il portera l’affaire devant le gouvernement. Pour l’heure, la situation reste extrêmement tendue entre les autochtones Agni et les pêcheurs bozos. Il est bon de noter que c’est seulement un groupuscule identifié comme étant des militants du Fpi qui est à la base des manifestations qui auraient fait quelques blessés légers.
Lanciné Bakayoko, envoyé spécial à Ayamé
Le ministre des Ressources animales et halieutiques a eu de la veine. Il a échappé à des jets de pierres de la part des jeunes d’Ayamé. Qu’a fait Kobenan Adjoumani pour subir un tel sort ? « Dans notre conflit avec les Bozos, nous pensions qu’il allait prendre faits et cause pour nous en nous aidant à les chasser de notre région. Malheureusement, il n’a pas répondu à nos attentes », s’écriaient-ils. Qu’avaient bu ces jeunes pour être aussi violents ? Kobenan Adjoumani lui-même répondra qu’ils ont bu du koutoukou (une eau de vie locale). Mais, à voir la violence, d’aucuns n’ont pas hésité à parler de drogue. « C’est la première fois que je suis ainsi humilié en public. J’ai mal », se lamentait M. Adjoumani. « Moi-même, en trente-deux ans de carrière, je n’ai jamais vu ça », a renchéri le préfet. Kobenan Kouassi Adjoumani, objet de tout ce cafouillage, cite invariablement le nouveau député indépendant, Jérôme Anoh, par ailleurs cadre du Front populaire ivoirien (Fpi). « C’est lui qui nous a dit que s’il était élu, il allait chasser tous les pêchers étrangers du lac. Ce sont ses promesses qui sont en train d’être exécutées », confesse Richard Koléa, secrétaire général de la coopérative des jeunes pêcheurs. Devant la furia des jeunes, ivres de colère, Kobenan Kouassi Adjoumani a été contraint d’arrêter sa médiation. Chez le maire où il est allé se réfugier, les mêmes jeunes ont tenté de s’y introduire. A coups de bâtons et de pierres, ils ont semé le désordre dans la zone. Il a fallu des rafales de l’arme d’un élément des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) dans la zone pour les dissuader à pénétrer dans la résidence qu’ils se proposaient d’incendier. « Nous ne voulons plus du maire Aka Brou parce qu’il a hébergé Kobenan Adjoumani », criaient les jeunes manifestants. Malgré les tirs de dissuasion, ils ont barricadé et brûlé des pneus à tous les accès permettant de sortir de la ville. Finalement, un cordon impressionnant d’éléments de la gendarmerie et de la police a permis d’évacuer les lieux. « Aboisso est gâté », a commenté, Aka Aoulé le président du Conseil général. Kobenan Kouassi Adjoumani se contentera de psalmodier des incantations traditionnelles. « Il y a une alliance entre les Abron et les Agni. Comme vous avez choisi de m’insulter et de me traîner dans la boue comme vous l’avez fait, nos ancêtres se chargeront de vous sanctionner », a-t-il averti. En attendant, le ministre Adjoumani a expliqué qu’il portera l’affaire devant le gouvernement. Pour l’heure, la situation reste extrêmement tendue entre les autochtones Agni et les pêcheurs bozos. Il est bon de noter que c’est seulement un groupuscule identifié comme étant des militants du Fpi qui est à la base des manifestations qui auraient fait quelques blessés légers.
Lanciné Bakayoko, envoyé spécial à Ayamé