Au moment où vous revenez en Côte d’Ivoire après un séjour très fructueux, n’en déplaise aux oiseaux de mauvais augure, permettez que nous vous donnions quelques nouvelles fraiches d’Abidjan.
En votre absence, la rumeur a fait florès dans le pays. Il a été indiqué qu’entre votre Premier ministre, Guillaume Soro, et vous, c’est désormais la lune de fuel. Le bruit a également couru qu’il était en route pour la Cpi et que vous auriez donné votre caution pour son transfèrement. Il a même été donné pour mort par certaines officines du mal. Naturellement, tout ceci n’est que du vent, mais cela permet de connaître l’état d’esprit de vos adversaires politiques. D’autre part, Président, votre équipe nationale de football marche au super à la Can 2012. Aussi insensé que cela puisse paraître, une partie des Ivoiriens n’est pas contente des victoires que glanent Didier Drogba et ses camarades. Ces ennemis des Eléphants se comptent parmi les partisans de l’ancien président de la République. Ils ne se cachent pas pour jeter le mauvais sort aux Eléphants. Ils sont très actifs sur les réseaux sociaux. De même, le succès de votre première visite d’Etat en France les a rendus amers et très malheureux. Que le drapeau ivoirien flotte sur les Champs-Elysées pendant une semaine ne les a pas non plus enchantés. Que vous ayez reçu à Paris des honneurs dont très peu de chefs d’Etat africains peuvent s’en vanter les a rendus tristes et aigris. On le voit, en face de vous, il y a une opposition désemparée qui ne sait plus à quel saint se vouer. Elle donne le sentiment de ne même plus savoir ce qui est bon pour sa patrie. Malgré cette haine viscérale, nous avons l’intime conviction que parmi ces gens, une frange importante a décidé de s’inscrire dans le processus de réconciliation. Nous étions récemment à Accra où certains exilés, au-delà des tapages devant les cameras et micros de journalistes, nous ont exprimé leur volonté sécrète de rentrer. Mais, ils nous ont posé une question fort embarrassante : «Comment voulez-vous qu’on se réconcilie pendant que nos comptes sont gelés et que nous n’avons pas les moyens de scolariser nos enfants et de les soigner ?» Pour certains pontes de l’ancien régime qui ont planqué des fortunes colossales à l’extérieur, le gel des avoirs ne signifie rien. Mais pour le refondateur lambda, le gel des comptes est devenu insupportable. C’est carrément la croix et la bannière.
Neuf mois après votre arrivée au pouvoir, vous ne courez aucun risque à faire dégeler les avoirs de toutes ces petites gens. Il est temps de le faire pour booster le processus de réconciliation. Si des activistes notoires comme Amani N’Guessan, Laurent Akoun, Alphonse Douati et Marie Odette Lourougnon n’ont pas leurs comptes gelés, c’est incompréhensible que des petits poucets comme Eloi Oulaï, Jean Baptiste Akrou et autres ne puissent pas accéder à leurs comptes bancaires. Pour la réconciliation, il faut le faire rapidement. Président, le 2 février, une importante délégation du Fpi a été reçue par l’ambassadeur de France. Ce jour-là, les frontistes ont exprimé le vœu de participer aux élections municipales et d’entrer au gouvernement si vous consentez à faire encore quelques gestes d’apaisement en leur faveur. D’ailleurs, Miaka Oureto séjourne actuellement à La Haye en vue de convaincre Gbagbo et ses ultras d’aller à la réconciliation. Il faut aider Miaka à ramener le Fpi sur le droit chemin, celui de la démocratie civilisée, et d’abandonner la voie de la défiance permanente. Comme quoi, la réconciliation a un prix à payer.
Traoré M. Ahmed
En votre absence, la rumeur a fait florès dans le pays. Il a été indiqué qu’entre votre Premier ministre, Guillaume Soro, et vous, c’est désormais la lune de fuel. Le bruit a également couru qu’il était en route pour la Cpi et que vous auriez donné votre caution pour son transfèrement. Il a même été donné pour mort par certaines officines du mal. Naturellement, tout ceci n’est que du vent, mais cela permet de connaître l’état d’esprit de vos adversaires politiques. D’autre part, Président, votre équipe nationale de football marche au super à la Can 2012. Aussi insensé que cela puisse paraître, une partie des Ivoiriens n’est pas contente des victoires que glanent Didier Drogba et ses camarades. Ces ennemis des Eléphants se comptent parmi les partisans de l’ancien président de la République. Ils ne se cachent pas pour jeter le mauvais sort aux Eléphants. Ils sont très actifs sur les réseaux sociaux. De même, le succès de votre première visite d’Etat en France les a rendus amers et très malheureux. Que le drapeau ivoirien flotte sur les Champs-Elysées pendant une semaine ne les a pas non plus enchantés. Que vous ayez reçu à Paris des honneurs dont très peu de chefs d’Etat africains peuvent s’en vanter les a rendus tristes et aigris. On le voit, en face de vous, il y a une opposition désemparée qui ne sait plus à quel saint se vouer. Elle donne le sentiment de ne même plus savoir ce qui est bon pour sa patrie. Malgré cette haine viscérale, nous avons l’intime conviction que parmi ces gens, une frange importante a décidé de s’inscrire dans le processus de réconciliation. Nous étions récemment à Accra où certains exilés, au-delà des tapages devant les cameras et micros de journalistes, nous ont exprimé leur volonté sécrète de rentrer. Mais, ils nous ont posé une question fort embarrassante : «Comment voulez-vous qu’on se réconcilie pendant que nos comptes sont gelés et que nous n’avons pas les moyens de scolariser nos enfants et de les soigner ?» Pour certains pontes de l’ancien régime qui ont planqué des fortunes colossales à l’extérieur, le gel des avoirs ne signifie rien. Mais pour le refondateur lambda, le gel des comptes est devenu insupportable. C’est carrément la croix et la bannière.
Neuf mois après votre arrivée au pouvoir, vous ne courez aucun risque à faire dégeler les avoirs de toutes ces petites gens. Il est temps de le faire pour booster le processus de réconciliation. Si des activistes notoires comme Amani N’Guessan, Laurent Akoun, Alphonse Douati et Marie Odette Lourougnon n’ont pas leurs comptes gelés, c’est incompréhensible que des petits poucets comme Eloi Oulaï, Jean Baptiste Akrou et autres ne puissent pas accéder à leurs comptes bancaires. Pour la réconciliation, il faut le faire rapidement. Président, le 2 février, une importante délégation du Fpi a été reçue par l’ambassadeur de France. Ce jour-là, les frontistes ont exprimé le vœu de participer aux élections municipales et d’entrer au gouvernement si vous consentez à faire encore quelques gestes d’apaisement en leur faveur. D’ailleurs, Miaka Oureto séjourne actuellement à La Haye en vue de convaincre Gbagbo et ses ultras d’aller à la réconciliation. Il faut aider Miaka à ramener le Fpi sur le droit chemin, celui de la démocratie civilisée, et d’abandonner la voie de la défiance permanente. Comme quoi, la réconciliation a un prix à payer.
Traoré M. Ahmed
