Le ton du sommet extraordinaire de la CEDEAO est déjà donné. Il a été donné hier par le président de la République du Bénin, Yayi Boni. Dès son arrivée à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët, le président en exercice de l’Union africaine a été, on ne peut plus clair, sur l’objectif du sommet de ce matin. « Il s’agit d’examiner un retour à l’ordre constitutionnel. Il faut absolument au Mali que nous puissions régler cette question, à retour à la démocratie. C’est-à-dire rétablir le président (NDLR : Amadou Toumani Touré), il n’y a rien à faire, par tous les moyens et faire en sorte que le processus électoral qui a été lancé, soit consolidé et poursuivi », a martelé le président Yayi Boni dans le salon d’honneur au cours de sa conférence de presse. Le président de la République du Bénin a profité de l’occasion pour donner des pistes de réflexion au règlement de la crise politique qui secoue en ce moment le Mali. Pour lui, les choses sont simples. La crise malienne doit être réglée politiquement et non militairement. « Il appartient donc aux partis politiques, en fonction de la situation au nord du Mali, de décider avec l’aide des pays membres de notre communauté et de la communauté internationale. Ce qu’il faut faire aujourd’hui à mon avis, c’est de faire en sorte que nos frères maliens qui, aujourd’hui, ont décidé de prendre le pouvoir par les armes de revenir à la raison pour que nous puissions par un dialogue dans un premier temps faire en sorte que la vie constitutionnelle soit rétablie », a-t-il précisé. Avant de faire cette mise au point : « Le président du Mali, c’est bel et bien Amadou Toumani Touré. Et donc de ce point de vue, au cours de nos échanges, nous verrons par le dialogue avec les putschistes, comment nous pouvons régler cette question constitutionnelle, renforcer et accélérer le processus électoral qui a été lancé. Tout en tenant compte de la situation difficile dans le nord du Mali et restauré l’Etat malien démocratique de manière à ce qu’il se trouve dans une position qui soit compatible au dialogue dans le respect des limites du territoire malien ». Pour l’ancien président en exercice de la CEDEAO, il n’y a pas d’autre solution en dehors celle-ci pour mettre fin bouleversement politique que vit actuellement le pays de Soundjata Kéita. Le président Boni justifie cette position par le fait les Etats du continent africain, singulièrement ceux de la sous régionale ont besoin, selon lui, « de paix, de stabilité et de sécurité » pour faire la promotion des investissements et entreprendre des réformes en vue d’amorcer leur développement et connaitre la prospérité. « Ce sommet n’est pas un sommet de trop. Nous trouverons une solution avec le président (NDLR : Alassane Ouattara) et avec mes chers collègues également pour qu’une fois la question réglée, notre espace communautaire soit véritablement stable, pacifié et sécurisé de manière à promouvoir des investissements et entreprendre des réformes indispensables dans notre marche vers la prospérité de nos peuples dans notre espace communautaire », a-t-il tranché. Avant lui, le président de la République du Burkina Faso, Blaise Compaoré, arrivé vers le cours de 17 heures, a abondé dans le même sens. « J’espère bien que nos échanges vont permettre de prendre des dispositions pour le Mali afin que soit préservée l’intégrité du territoire, que soit rétabli dans ce pays l’ordre constitutionnel et que soit préservé les valeurs républicaines de la Nation », a-t-il souhaité dans le pavillon d’honneur en compagnie du président de la République, Alassane Dramane Ouattara. A leur arrivée, les deux chefs d’Etat, venus participer au sommet extraordinaire de la CEDEAO sur le Mali, ont eu droit aux honneurs militaires. C’est dans un concert de sirènes et dans un halo de gyrophares que les deux hôtes de marque ont regagné leur hôtel. Hormis, les présidents Blaise Compaoré et Yayi Boni, le ministre nigérian délégué aux Affaires étrangères, Nourrédine Mohamed est arrivé également pour représenter le président Goodluck Jonathan à ce sommet de la CEDEAO. Les représentants du Sénégal et de la Guinée Bissau étaient aussi attendus hier dans la soirée. Le reste des invités arrivent ce matin.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly