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Politique Publié le vendredi 30 mars 2012 | Le Patriote

Face à la fermeté de Ouattara et de la CEDEAO, La junte prend peur et panique

© Le Patriote Par DR
Bamako (Mali) : Manifestation a l`aéroport par des partisans des auteurs du coup d`Etat
Jeudi 29 mars 2012. Bamako (Mali) . La manifestation pro-junte déroulée dans la matinée sur le tarmac de l`aéroport. Photo : Amadou Sanogo chef de la junte
Un régime aux abois ! C’est le cas de la junte militaire qui a pris le pouvoir à Bamako. Hier, la délégation des chefs d’Etat de la CEDEAO, conduite par le président en exercice de l’organisation, le président Alassane Ouattara, n’a pas pu arriver dans la capitale malienne comme annoncé. Les avions du groupe de haut niveau de la CEDEAO dépêché au Mali pour dialoguer avec le capitaine Amidou Sanogo, chef de la junte et ses amis, n’ont pu atterrir à l’aéroport international de Bamako. La piste d’atterrissage tôt le matin, a été envahi par de centaines de manifestants qui s’opposaient à l’arrivée des cinq chefs d’Etat chargés par le sommet extraordinaire de la CEDEAO de prendre langue avec les putschistes. Le tarmac de l’aéroport a été pris en otage par des activistes, sans doute, manipulés par les membres de la CNDRE. En dépit des nombreux appels du chef de la junte aux manifestants de libérer la piste d’atterrissage, l’accès à l’aéroport de Bamako a été refusé aux présidents Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Yayi Boni du Bénin, Ellen Sirleaf Johnson du Liberia. Les chefs d’Etat, après l’acte malheureux et irresponsable posé à Bamako, ont replié sur Abidjan où ils ont tenu une réunion d’urgence pour adopter l’attitude à tenir face la junte au pouvoir à Bamako. Au-delà de son caractère irrévérencieux et maladroit, il faut révéler que la scène qui a eu lieu dans la capitale malienne hier matin s’apparente à un acte désespéré qui démontre un manque de sérénité qui s’est emparé des auteurs du coup d’Etat du 22 mars dernier, depuis la fermeté affichée par la CEDEAO au sujet du rétablissement de l’ordre constitutionnel. A l’issue des travaux du sommet extraordinaire de la CEDEAO qui a eu lieu à Abidjan le mardi dernier, la Conférence des Chefs d’Etat avait sommé les putschistes de quitter le pouvoir. Ce message clair et sans ambigüité a été transmis aux émissaires envoyés par le capitaine Amadou Sanogo à Abidjan. Apparemment, la fermeté et la célérité avec laquelle les dirigeants de la sous-région tentent de gérer le dossier, gênent énormément les hommes de Bamako qui au lieu de régler la question avec beaucoup de tact et de diplomatie, ont décidé de rentrer dans une logique de défiance outrancière à l’égard de la CEDEAO. Mais cette attitude va-t-elle amener l’organisation sous-régionale à faire machine arrière ? Rien n’est moins sûr. Car, lors du sommet d’Abidjan, le mardi dernier, le président en exercice de l’organisation avait prévenu : « L’Afrique de l’Ouest ne peut pas abandonner le Mali et les Maliens. Nous ne pouvons nous permettre d’hésiter au risque de laisser ce pays, qui s’est doté d’instruments démocratiques précieux depuis plus de deux décennies, sortir de l’Histoire à reculons. C’est pourquoi le Mali doit retrouver immédiatement le fonctionnement normal de ses institutions démocratiques. Cette position n’est pas négociable. La stabilité est le gage du développement de nos pays qui n’ont que trop souffert de situations anachroniques et anti-démocratiques ». Le sommet extraordinaire d’Abidjan sur le Mali est allé même plus loin en brandissant le spectre de l’utilisation de la force en cas de refus de la junte. « La Conférence des chefs d’Etat autorise la montée en puissance de la Force en attente de la CEDEAO pour parer à toutes éventualités en cas de non respect des décisions par le CNRDRE », avertit le communiqué final du sommet extraordinaire d’Abidjan. Sans oublier les « interdictions de voyager ainsi qu’un embargo diplomatique et financier sur les membres du CNRDRE et leurs proches collaborateurs ». La junte, en agissant donc ainsi à l’égard de la délégation de haut niveau de la CEDEAO, ne fait qu’empirer les choses. Il est clair que les jours à venir, la situation risque d’être intenable pour le capitaine Sanogo et ses camarades.
Jean-Claude Coulibaly
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