Au Mali, il n’y qu’un seul à plaindre. Il ne s’agit ni du capitaine Sanogo ni du Président Toumani. Mais juste l’innocent peuple du ‘‘Malibâ’’. Il a cru avoir déjà tout fait en 1991. Il a donné sa poitrine. Il a donné son sang. Mais hélas ! Vraisemblablement, ce n’est pas suffisant. Aux yeux du capitaine Amadou Sanogo en tout cas. Aujourd’hui plus que sa prise de pouvoir, sa radicalisation expose les maliens à des difficultés certaines. La CEDEAO qui avait déjà pris des sanctions contre la junte les a corsées au regard de sa déconvenue de jeudi. En attendant l’option militaire qui ne sera que l’ultime recours. Les sanctions sont de tous ordres. Des sanctions économiques, financières, culturelles, sportives, politiques et diplomatiques (Voir communiqué). Fini la coopération, les financements des projets, les aides économiques, les exportations, les importations. Les frontières des pays voisins sont fermées, les ambassadeurs sont rappelés, les banques seront fermées etc. Et vue l’efficacité de ces sanctions en Côte d’Ivoire, il est fort à parier que le Mali sera asphyxié. Il s’agit de mesures vraiment drastiques avec pour objectif de faire fléchir la junte. Et, elles ne sont pas sans conséquences sur le quotidien des habitants notamment la difficulté d’honorer le salaire des fonctionnaires. Les Ivoiriens dont le pays représente tout de même 40% de l’économie de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) peuvent en témoigner. Il est donc indéniable que si la junte continue dans sa logique, la situation sociale des Maliens ne va pas s’améliorer. Bien sûr, nul ne souhaite cela à cet hospitalier peuple du Mali. C’est pourquoi, les citoyens maliens qui défilent dans les rues de Bamako pour apporter soutien à Sanogo devraient se raviser. Il ne s’agit guère d’un jeu pour s’attirer les phares du monde entier. Le panafricanisme de N’Krumah, Sékou Touré, Sankara etc. a fait long feu. Comment vouloir les réinventer en ce troisième millénaire ? En ces temps de mondialisation. Il faut au peuple malien encourager la junte à discuter et à laisser la main à un civil pour conduire une transition. Autrement, c’est le peuple du Mali qui va le plus en pâtir. Il faut que l’intérêt des malien et du Mali l’emporte sur la déraison.
KI
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