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Société Publié le vendredi 18 mai 2012 | Le Patriote

Carrefour de l’Indénié / Anzoumana Bamba (Directeur général de la Construction, de l’Assainissement) : “Ce qui a changé au niveau du Carrefour de l’Indénié”

Du temps de l’ancien régime, le bassin du Gourou, communément appelé Carrefour de l’Indénié, a fait l’objet de plusieurs travaux d’assainissement, sans succès. Sous Alassane Ouattara, des travaux d’envergure sont menés. A quoi servent-ils ? Pourra-t-on éviter les inondations à ce carrefour malgré les travaux ? Où en sommes-nous aujourd’hui et que reste-t-il à faire ? Nous avons interrogé à cet effet, M. Anzoumana Bamba, Directeur général de la Construction, de l’Assainissement, de la Maintenance et de l’Architecture au ministère de la Construction, de l’Assainissement et de l’Urbanisme. Entretien.
Le Patriote. : Comment avancent les travaux de l’Indénié communément appelé le Bassin du Gourou ?
Anzoumana Bamba : Les travaux avancent bien. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y a deux types de financement au niveau du Carrefour de l’Indénié pour des travaux bien précis. Il y a le Bassin du Gourou qui a une longueur de 9 kilomètres sur une largeur de 3 kilomètres. Il y a le financement de la Banque Mondiale et celui de la Banque Africaine de Développement (Bad). Ce qui a été fait pour le moment, au niveau de la Banque mondiale tourne autour de 3 à 4 milliards de FCFA. Le financement de la Bad est de l’ordre de 17 milliards FCFA, disons presque 18 milliards de FCFA. C’est ce montant que cette Institution financière doit investir dans la réhabilitation du ‘’Bassin du Gourou’’.’ Les travaux ont trait à la réhabilitation des canaux, la construction des canaux, la réhabilitation des barrages et la construction de barrages.

L.P. Concrètement, à quoi servent les différents bassins en construction ?
A.B. : Les trois nouveaux bassins que nous sommes en train de réaliser permettent de réguler la vitesse de l’eau, comme c’est le rôle de tout barrage. Mais spécialement, ces trois bassins servent à arrêter le sable, les déchets solides, tels que les bouteilles, chiffons, plastiques pour que cela n’arrive pas à la Lagune. Ces bassins en général, sont faits de deux parties. Une partie où stagne l’eau et l’autre où se trouvent les déchets.

L.P. : Quel est le moyen d’évacuation de ces déchets ?
A.B. : Ces barrages sont faits pour être nettoyés. Et il sera procédé à l’enlèvement de tous ces déchets retenus afin qu’ils ne se retrouvent pas dans la Lagune. Car ce sont ces déchets qui bouchent les dalots (Ndlr : Passages sous voie qui emmènent toutes ces eaux à la lagune). et généralement, empêchent l’eau de circuler.

L.P. : Qui sera habilité à procéder à l’enlèvement des déchets des bassins ?
A.B. : Un service sera affecté à cette tâche et sera articulé autour de la protection de ces bassins car il faut les entretenir régulièrement. Etant donné que les travaux ne sont pas encore réceptionnés, ce n’est pas notre rôle pour le moment de les entretenir. Une fois réceptionné, ils seront sous la supervision de l’Etat.

L.P. : Vous évoquiez récemment, sur les antennes de la Rti 1, un problème global de plus de 800 millions FCFA relatifs à l’enlèvement d’un câble électrique et le désensablement. Où en sommes-nous aujourd’hui avec cette opération ?

A.B. : L’enlèvement du câble seul fait 230 millions de Fcfa. A l’indénié, le câble traverse le grand bassin sur sa longueur et c’est un câble qui transporte 90.000 volts. C’est très dangereux ! C’est la Compagnie Ivoirienne de l’Electricité (CIE), seule, qui peut déplacer ce câble. On a pensé au début que l’on pouvait mettre un fourreau, recouvrer avec du béton et poursuivre tranquillement la construction du bassin, Mais ce n’était pas possible. Il faut déplacer carrément le câble électrique. Ce qui fait que le travail au niveau de ce bassin traîne. Pire, il n’a pu s’achever car tout le monde a peur de ce câble. Ainsi, sur les 800 millions FCFA, 618 millions FCFA seront consacrés à déboucher les passages sous voie. (Ndlr : Les différents dalots et les canaux de ces barrages) Si on réussi à le faire, on aura plus de crainte pour cette saison pluvieuse et pour l’inondation de l’Indénié. Pour l’heure, le travail n’est pas encore achevé. Mais cela se passe assez bien car les trois dalots ne sont pas complètement fermés. Mais à la longue et si l’on ne fait pas les dépenses avec célérité ; ils peuvent se fermer et occasionner des inondations…

L.P. : Justement qu’est ce qui s’est passé le vendredi dernier ? L’Indénié était sous les eaux ?
A.B. : C’est cela que j’évoquais plus haut. Cependant il faut préciser que ce n’est pas tout le Carrefour de l’Indénié qui était sous l’eau. Ce qui prouve qu’un travail a été fait. Il y a quelques années, ce carrefour serait totalement inondé et la circulation bloquée durant des jours. Mais ce ne fut pas le cas car quelques heures après, l’eau s’est écoulée. Et là, sachez que le travail n’est pas totalement terminé. Il prendra fin avec les décaissements attendus et tout se passera pour le mieux. Ce qui s’est passé le vendredi dernier et je vous avais prévenu vient du fait que le travail n’est pas totalement achevé au niveau du Bassin se trouvant vers le Carrefour de l’Indénié. Les canaux et dalots reliés à la lagune ont été obstrués. Des travaux ont été faits. Il restait à ouvrir les dalots qui étaient bouchés. Mais avec la forte pluie, l’eau est passée par-dessus bord. D’où l’importance et l’imminence des financements. L’accord de principe a été déjà trouvé et le ministère de l’Economie et des Finances a donné son accord. Il est vrai que pour le moment il n’y a pas de visibilité mais nous avons bon espoir. Nous avons besoin de 618 millions de Fcfa. Vu l’urgence, des appels d’offres restreints avaient été lancés pour résorber certains travaux. Mais la procédure n’ayant pas été respectée, cela a été annulé. Nous n’avons pas d’autres solutions que d’attendre pour le moment mais nous avons bon espoir vu la délicatesse du problème et son urgence. Les choses semblent avancer. Lorsque tout sera réglé, l’on terminera le peu de travail qu’il reste à faire au niveau du bassin de l’Indénié. Nous devons terminer avec la grille qui retient les déchets solides et nous serons plus tranquilles.

L.P. Si tous ces paramètres sont réglés les usagers pourront-ils circuler tranquillement ?
A.B. : On peut le dire aisément parce qu’il y aura très peu d’eau à l’Indénié. Les usagers pourront ainsi circuler librement. Je me réjoui que le Ministère de l’Economie et des Finances sois en train de s’exécuter. Nous osons espérer que cela pourra se faire rapidement pour que nous puissions dépêcher sur le terrain, les entrepreneurs, pour faire le travail qu’il faut. Ce financement est du ressort de la partie ivoirienne.

L.P. : Les travaux pourront-ils alors s’achever avant la fin de ce mois ?
A.B. : Si cela pouvait se faire avant la fin de ce mois, ce sera une bonne chose. En effet, nous avons associé la Direction de la Météorologie à nos différentes rencontres. Je pense que les vraies pluies tomberont après le 15 mai. J’espère que le Gouvernement mettra rapidement les moyens à notre disposition.

L.P. : Mais qu’est-ce qui n’avait pas été fait sous l’ancien régime pour régler le problème de l’Indénié ?
A.B. : Les bassins. C’est tout une surface qui draine les eaux et les déchets de l’Indénié. Et donc le problème devait être résolu en amont et en aval. Mais à ma connaissance, ceux qui nous ont précédés se sont contentés d’aménager seulement l’espace. Ce qui a changé aujourd’hui, c’est la réhabilitation des dalots que nous avons bétonnés. Les terres qui venaient en quantité ont été réduites. Nous avons également construit trois bassins. En fait, dans le projet du bassin du Gourou, il n’y a non seulement ces trois bassins, mais il y a également quatre autres bassins à construire. Pour le moment, nous avons réussi à construire trois bassins qui retiennent les déchets et le sable. Désormais, c’est l’eau seulement qui arrive. Les déchets sont mis de côté. C’est cela la différence !

L.P. : Quelle est la localisation des trois bassins et leur rôle ?
A.B. : Le premier bassin se trouve au niveau de Washington, en dessous du lycée technique. Le deuxième est en face de Fraternité Matin et le troisième est à l’Indénié. Les quatre autres barrages qui doivent être construits, se situent au niveau du Plateau Dokui, de Williamsville. Ces barrages (bassins) nous permettent de canaliser les eaux qui viennent de partout : Abobo, Deux Plateaux, Angré, Adjamé et du Plateau. Ils ont pour rôle de retenir et de faire couler doucement l’eau, en réduisant sa vitesse afin qu’elle ne puisse pas causer de dégâts.

L.P. : Peut-on avoir une idée de l’argent englouti par l’ancien régime pour régler le problème du Bassin du Gourou ?
A.B. : Je ne peux pas vous donner exactement le montant décaissé par l’ancien régime parce que je n’étais pas là. Mais je crois que le travail a été sous-estimé le travail. C’est ce qui a fait qu’ils n’ont pas réussi à régler le problème de l’Indénié. Nous, nous avons mené des études et trouvé la solution. Nous avons ensuite recherché les financements. Voilà qu’aujourd’hui, le travail est en train de se réaliser. Nous sommes au stade de la phase d’urgence. Après nous devrions nous asseoir, réfléchir, pour trouver la vraie solution. Car ce n’est pas seulement une affaire d’eau de pluie. Il y a également les eaux usées qui sont branchées sur ces canaux-là, les ordures qui partent de la rue pour se retrouver à l’Indénié. C’est donc pour toutes ces raisons que l’on parle du Projet de gestion intégrée du Bassin du Gourou. Ce sont tous ces aspects qu’il faut prendre en compte pour résoudre définitivement ce problème.

L.P. : Peut- on avoir le coût total?
A.B. : Souffrez que l’on ne puisse pas vous donner pour le moment le coût total du projet. Sachez cependant que la phase d’urgence sera financée par la BAD à hauteur de 17 milliards de Fcfa, y compris les études. La Banque mondiale a injecté pour le moment, 3 à 4 milliards de FCFA. L’heure de l’évaluation globale interviendra plus tard pour définir le montant exact du projet.

L.P. : Que pouvez-vous dire pour rassurer les populations en cette saison pluvieuse ?
A.B. : Qu’ils se tranquillisent. Ils pourront circuler au niveau de l’Indénié en toute quiétude. Il y aura moins d’inondation que les années précédentes.

Réalisé par Anzoumane CISSE & Jean Eric ADINGRA
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