Bonjour M. le ministre d’Etat, ministre de la Sécurité de Côte d’Ivoire. Permettez-moi de rappeler aux lecteurs votre sobriquet du show, Hambak le Golden boy qui a presque fait le tour du monde, grâce aux Congolais qui l’ont véritablement répandu dans leurs ‘’atalaku’’. Je rappelle tout cela juste pour dire que vous connaissez bien la belle vie, sinon la vie où chacun s’offre le plaisir qu’il veut, quand il veut, où il veut et comme il veut. Vous avez connu cette vie, parce que le pays était paisible du point de vue sécurité des personnes et de leurs biens. Paisible, parce qu’il y avait en place un système de sécurisation, qui laissait peu de chance aux malfrats de prospérer dans leurs lugubres entreprises. On se souvient encore d’un certain Blanchard qui a marqué les esprits au sein de la PJ, pour sa détermination à traquer les criminels. Les flics de cette trempe, il y en a toujours dans les rangs de notre police. Il faut donc les motiver, les inciter à aller plus loin dans la guerre contre la pègre. C’est vrai, nous sortons d’une longue et destructrice crise, beaucoup d’armes circulent dans le pays, les bandits disposent de vrais arsenaux de combats. Mais que valent-ils face à une force entrainée, officielle, dopée et rigoureuse? En regardant la détermination avec laquelle les opérations de sécurisation sont menées, en termes de contrôles nocturnes, on se convainc rapidement que la police ivoirienne peut lutter efficacement contre le grand gangstérisme. Pour y parvenir, M le ministre, vous pourriez, par exemple, reprendre la méthode Dibona et l’améliorer. Au début des années 90, on se rappelle, le ministre de la Sécurité de l’époque, le ministre Dibona Koné, en accord avec le Premier ministre d’alors, Alassane Ouattara, avait lancé l’opération ‘’50.000fcfa pour un bandit éliminé’’. Cela avait provoqué des polémiques. Mais au bout du compte, au-delà des quelques bavures que cette stratégie a pu causer, c’était une bonne motivation. Vu le déchainement des flics à travers la société anti vol et action criminelle (SAVAC), nombre de bandits ont changé de métier. C’est cela, M. le ministre, qui vous permettait de sortir, sans crainte de vous faire agresser et de bourlinguer dans des night prestigieux de la capitale, au rythme du ‘’N’dombolo’’. Cher ministre d’Etat, la génération qui vous suit, qui est fière de votre fulgurante ascension sociale et qui apprécie bien le travail que vous faites au sein du gouvernement est aujourd’hui traumatisée par l’insécurité. Déjà blasée par la situation morose du pays, elle vit dans une vraie psychose d’agression violente et cela l’empêche de donner libre cours à ses ambitions et autres hobbies. Revisitez, s’il vous plait, la trouvaille du ministre Dibona et vous m’en donnerez certainement des nouvelles. Aux grands maux, les grands remèdes, dit-on. Si vous engagez cette lutte, il y aura forcément des gens pour la décrier. C’est légitime comme réaction naturelle. Mais, le plus important, c’est le résultat qui sera obtenu. Rappelez-vous aussi ce qui s’est passé au temps du Général Robert Guéi. Tous les Ivoiriens ont vu comment, en un mois, la junte a fait reculer drastiquement le banditisme. Sans état d’âme, engagez la police et les autres corps de sécurisation. La Côte d’Ivoire et tous vos concitoyens vous en seront très reconnaissants. Bon week-end ‘’le Golden…’’, eh, pardon, M le ministre d’Etat!
Editorial Publié le samedi 19 mai 2012 | Le Mandat