x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Editorial Publié le samedi 30 juin 2012 | Boigny Express

Payer avec le représentant du peuple pour servir le peuple

Le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire s’est déplacé d’Abidjan à Yamoussoukro depuis une semaine. Il s’y est d’abord réuni en séminaire avant d’éditer au Conseil des ministres. Bravo à nos ministres qui, au nom de l’Etat, donc de la République, donc du peuple ivoirien, ont accompli le sacrifice suprême de se séparer de leurs femmes et enfants pour le bien-être national. Là- bas aussi, des journalistes dont la mission est de rapporter cette actualité politique aux Ivoiriens et aux amis de la Côte d’Ivoire dans leurs différents organes.

Boigny Express y est représenté par son correspondant permanent pour sa représentation régionale basée dans la capitale politique. Si cette rencontre gouvernementale avait eu lieu ailleurs qu’à Yamoussoukro, c'est-à-dire à Daloa ou à Bouaké, Boigny Express n’aurait pas été présent. Tout simplement parce que nous avons bien lu en fin de page de la note d’invitation à la presse, le nota béné qui stipule que nous devions prendre toutes dispositions pour le séjour des envoyés spéciaux. Ce qui dit exactement ceci : « Les frais de déplacement et de séjour des reporters à Yamoussoukro restent à la charge de leurs rédactions respectives».

En clair, nous devons débourser des moyens pour le séjour de nos journalistes. Pour dire au peuple que son gouvernement est au travail. Si cette décision du gouvernement n’est pas l’expression d’un mépris à la presse, elle y ressemble fortement et traduit tout au moins ‘’un je m’enfoutisme’’ vis-à-vis de celle-ci. Et pourtant, la presse, quoi qu’on en dise est un support essentiel à la fois en faveur des gouvernants et du peuple. Pour preuve, je rappelle qu’en 1991, votre serviteur et cinq autres journalistes dont Kébé Yacouba, Degny Maixent, Diégou Bailly… avec à notre tête le ministre Auguste Sévérin Miremont, avions pris part à Dakar, au Sénégal, à un important séminaire entre des journalistes des 15 pays membres de la Cedeao. Justement, le thème du séminaire était intitulé : ‘’La communication de la Cedeao par la presse’’. Dans le traitement de ce thème, les différentes commissions ont planché sur les conditions à satisfaire pour soutenir la presse et l’inviter à contribuer au rapprochement des peuples de la Cedeao en produisant des informations dans ce sens. Les belles résolutions définies ont trouvé malheureusement de confortables places dans les tiroirs ministériels et peut-être présidentiels. Quelques années auparavant, jeune journaliste en mission dans un pays d’Afrique du nord, j’étais descendu de ma chambre d’hôtel pour régler les frais de mes trois jours. ‘’C’est vous le journaliste de Jeune Afrique ?’’ me demande le réceptionniste ‘’Oui, et je veux régler ma note’’. Et celui-ci de me dire, ‘’votre note est déjà réglée’’. ‘’Par qui’’, ai-je repris. ‘’Vous avez eu la grâce de la cour royale et c’est comme ça’’, m’a-t-il dit.

C’est vrai que c’est une formule et c’est un choix qui a le mérite d’exprimer l’intérêt qu’un pouvoir peut porter à la presse. Le peuple de Côte d’Ivoire est en droit d’attendre des informations justes et fiables de sa presse sur les activités de son gouvernement. Si celui-ci croit qu’il suffit d’installer un fonds de soutien à la presse et attendre que les organes s’endettent pour porter l’écho de ses activités, ce serait une lecture erronée du soutien étatique à la presse.

G.A
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ