Le 19e Sommet de l’Union africaine se tient à compter d’aujourd’hui 9 juillet jusqu’au 16 juillet 2012 prochain à Addis-Abeba. C’est la veillée d’armes pour l’élection du président de la Commission qui oppose le président sortant Jean Ping à N’Kosazana Dlamini-Zuma, candidate de l’Afrique du Sud.
Promouvoir le commerce intra-africain, tel est le thème de cette 19e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement prévue initialement à Lilongué au Malawi et qui se déroule ce matin à son siège d’Addis-Abeba en Ethiopie du 9 au 16 juillet. En effet, le dossier du Président soudanais Oumar El Béchir, poursuivie par la Cour pénale internationale ayant constitué la pomme de discorde, a contraint, la présidente Joyce Banda du Malwi à désister pour son organisation.
Veillée d’armes pour la présidence de la Commission
Mais à quelques jours de la conférence de la Commission de l’Union africaine, l’instance principale de l’Ua qui se tient les 15 et 16 juillet, c’est presque l’impasse. On ne connaît toujours pas qui du président sortant, le gabonais Jean Ping et de la ministre sud-africaine de l’Intérieur, N’Kosazana Dlamini-Zuma, dirigera les travaux. La bataille du perchoir fait rage entre les deux personnalités. Depuis le 18e sommet de janvier dernier où le Président béninois, Yayi Boni a été désigné par ses pairs, Président en exercice de l’Union africaine pour l’année en cours, les chefs d’Etat du continent n’avaient pas réussi à accorder leur violon et choisir un président pour l’organe clé qu’est la Commission. Après plusieurs tours de scrutin, aucun candidat n’avait réussi à obtenir les deux tiers du suffrage exigés. Toute la Commission a été maintenue et Jean Ping conduit la destinée de celle-ci jusqu’à ce 19e Sommet. Les efforts de médiation intra-africains n’ont pas eu de résultat, y compris ceux de l’actuel président de l’Union africaine (Ua), Thomas Boni Yayi, qui a réuni un comité présidé par son pays, le Bénin, et qui comprend huit membres dont l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Angola, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Gabon et le Tchad. Les Présidents sud-africain, Jacob Zuma, et gabonais, Ali Bongo Odimba, ont été invités par leurs pairs à engager des consultations bilabérales en vue de parvenir, par la voie du dialogue, à une solution concertée dans « l’intérêt supérieur de l’Union africaine et du continent ». Peine perdue. C’est finalement à qui réussira à convaincre le plus de pays qui conduira la destinée de la Commission. Mais cela risque d’être difficile puisqu’aucun des pays qui soutiennent la candidate de l’Afrique Australe où le président sortant ne paraît prêt à faire de concessions. L’Afrique du Sud dont ce sera une grande première si sa candidate était élue, mène une campagne très agressive et ne veut rater ce rendez-vous avec l’histoire. Le profil de sa candidate s’y prête. Femme d’expérience ayant occupé ces fonctions des affaires étrangères, Mme Zuma serait la première femme qui assumerait les fonctions à l’Union africaine. Et cela n’est pas impossible, vu que Durban a accueilli la naissance de l’Ua en 2002 et le rôle africain de Pretoria n’est pas à négliger. Le Gabon met aussi en exergue l’expérience de son candidat, et intensifie ses contacts avec Pretoria en vue d’obtenir le retrait de la candidature de la sud-africaine. Selon des sources bien introduites, au vu des difficultés, l’Ua peut envisager de supprimer le vote des deux tiers qui paraît difficile, soit le retrait des deux candidats afin de permettre de nouvelles candidatures.
Deux blocs s’affrontent
Toutes les tentatives de retrait sous-tendu par les différentes opérations de conciliation dirigées par le Président Yayi Boni, Président en exercice de l’Ua, se sont régulièrement heurtées au refus de l’Afrique du sud de ranger son ambition de libérer totalement l’Afrique au profit d’un dirigeant de la Commission dont le bilan du mandat écoulé est des plus controversés. Jean Ping n’a pas pour autant perdu espoir de rempiler. Soutenu par la plupart des pays de l’Afrique francophone, il court de réunion en réunion, parcourt les allées des palais présidentiels en vu de se maintenir en place. Depuis le dernier sommet, qui devait logiquement enregistrer son nom à sa propre succession, il a compris, au vue des positions inconciliable qui ont rythmé les débats et les choix, que l’épreuve pour lui consiste à redoubler d’effort. Cela est d’autant plus vrai que l’ancien ministre des Affaires étrangères de feu Oumar Bongo est le premier à réussir la prouesse d’échouer à se faire élire dans une élection où, au dernier tout du scrutin, il restait seul en liste et, de ne pas susciter de consensus autour de sa candidature à la veille de la rencontre fatidique des 15 et 16 juillet prochain. Les sud-africains et tous ceux qui partagent leur volonté de rendre l’instrument continental plus opérationnel, efficace et respectable ne sont pas prêts à la moindre concession qui contrarierait cette ambition. Cette détermination est résumée par Mme Nkoana-Mashabane, ministre sud-africaine de la Coopération et de relations internationales qui dit « nous sommes maintenant prêts à faire face aux problèmes africains ».
Jean Louis Kobrissa
Promouvoir le commerce intra-africain, tel est le thème de cette 19e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement prévue initialement à Lilongué au Malawi et qui se déroule ce matin à son siège d’Addis-Abeba en Ethiopie du 9 au 16 juillet. En effet, le dossier du Président soudanais Oumar El Béchir, poursuivie par la Cour pénale internationale ayant constitué la pomme de discorde, a contraint, la présidente Joyce Banda du Malwi à désister pour son organisation.
Veillée d’armes pour la présidence de la Commission
Mais à quelques jours de la conférence de la Commission de l’Union africaine, l’instance principale de l’Ua qui se tient les 15 et 16 juillet, c’est presque l’impasse. On ne connaît toujours pas qui du président sortant, le gabonais Jean Ping et de la ministre sud-africaine de l’Intérieur, N’Kosazana Dlamini-Zuma, dirigera les travaux. La bataille du perchoir fait rage entre les deux personnalités. Depuis le 18e sommet de janvier dernier où le Président béninois, Yayi Boni a été désigné par ses pairs, Président en exercice de l’Union africaine pour l’année en cours, les chefs d’Etat du continent n’avaient pas réussi à accorder leur violon et choisir un président pour l’organe clé qu’est la Commission. Après plusieurs tours de scrutin, aucun candidat n’avait réussi à obtenir les deux tiers du suffrage exigés. Toute la Commission a été maintenue et Jean Ping conduit la destinée de celle-ci jusqu’à ce 19e Sommet. Les efforts de médiation intra-africains n’ont pas eu de résultat, y compris ceux de l’actuel président de l’Union africaine (Ua), Thomas Boni Yayi, qui a réuni un comité présidé par son pays, le Bénin, et qui comprend huit membres dont l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Angola, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Gabon et le Tchad. Les Présidents sud-africain, Jacob Zuma, et gabonais, Ali Bongo Odimba, ont été invités par leurs pairs à engager des consultations bilabérales en vue de parvenir, par la voie du dialogue, à une solution concertée dans « l’intérêt supérieur de l’Union africaine et du continent ». Peine perdue. C’est finalement à qui réussira à convaincre le plus de pays qui conduira la destinée de la Commission. Mais cela risque d’être difficile puisqu’aucun des pays qui soutiennent la candidate de l’Afrique Australe où le président sortant ne paraît prêt à faire de concessions. L’Afrique du Sud dont ce sera une grande première si sa candidate était élue, mène une campagne très agressive et ne veut rater ce rendez-vous avec l’histoire. Le profil de sa candidate s’y prête. Femme d’expérience ayant occupé ces fonctions des affaires étrangères, Mme Zuma serait la première femme qui assumerait les fonctions à l’Union africaine. Et cela n’est pas impossible, vu que Durban a accueilli la naissance de l’Ua en 2002 et le rôle africain de Pretoria n’est pas à négliger. Le Gabon met aussi en exergue l’expérience de son candidat, et intensifie ses contacts avec Pretoria en vue d’obtenir le retrait de la candidature de la sud-africaine. Selon des sources bien introduites, au vu des difficultés, l’Ua peut envisager de supprimer le vote des deux tiers qui paraît difficile, soit le retrait des deux candidats afin de permettre de nouvelles candidatures.
Deux blocs s’affrontent
Toutes les tentatives de retrait sous-tendu par les différentes opérations de conciliation dirigées par le Président Yayi Boni, Président en exercice de l’Ua, se sont régulièrement heurtées au refus de l’Afrique du sud de ranger son ambition de libérer totalement l’Afrique au profit d’un dirigeant de la Commission dont le bilan du mandat écoulé est des plus controversés. Jean Ping n’a pas pour autant perdu espoir de rempiler. Soutenu par la plupart des pays de l’Afrique francophone, il court de réunion en réunion, parcourt les allées des palais présidentiels en vu de se maintenir en place. Depuis le dernier sommet, qui devait logiquement enregistrer son nom à sa propre succession, il a compris, au vue des positions inconciliable qui ont rythmé les débats et les choix, que l’épreuve pour lui consiste à redoubler d’effort. Cela est d’autant plus vrai que l’ancien ministre des Affaires étrangères de feu Oumar Bongo est le premier à réussir la prouesse d’échouer à se faire élire dans une élection où, au dernier tout du scrutin, il restait seul en liste et, de ne pas susciter de consensus autour de sa candidature à la veille de la rencontre fatidique des 15 et 16 juillet prochain. Les sud-africains et tous ceux qui partagent leur volonté de rendre l’instrument continental plus opérationnel, efficace et respectable ne sont pas prêts à la moindre concession qui contrarierait cette ambition. Cette détermination est résumée par Mme Nkoana-Mashabane, ministre sud-africaine de la Coopération et de relations internationales qui dit « nous sommes maintenant prêts à faire face aux problèmes africains ».
Jean Louis Kobrissa