Selon les sergents Léon Jean Noël Lagaud, Noël Touali et Ferdinand Toh, ils ont bien reçu des instructions du général Dogbo Blé pour enlever et assassiner le colonel-major Adama Dosso.
Il est 10h50 lorsque l’audience reprend ce mardi. Mathurin Kanga, le président du tribunal militaire appelle de nouveau le général Dogbo Blé à la barre. Vêtu d’un costume noir, il se lève puis avance. Le juge lui demande s’il maintient sa déclaration de la veille selon laquelle il n’a pas donné d’ordre aux quatre soldats de sa garde rapprochée pour aller prendre et exécuter le colonel-major Adama Dosso le 12 mars 2011. « Oui M. le président, je confirme que je n’ai pas donné d’ordre», soutient-il. Nouvelle question de Mathurin Kanga : « est-ce que vous reconnaissez que les sergents-chefs Léon Jean Noël Lagaud, Lobé Lobé, Yapi Yapo et Ferdinand Toh sont des éléments de votre garde rapprochée ?» «Oui mais, je n’ai pas donné d’ordre». Les échanges se poursuivent. «Sur les 13 soldats qui composent votre garde rapprochée, comment se fait-il que 4 éléments sortent avec un véhicule d’escorte à votre insu ?» «M. le président, je ne suis au courant de rien. Ce que Lagaud dit n’est que sa vérité à lui. Moi, je n’ai jamais donné d’ordre». A la question du tribunal : «est-ce que le 12 mars 2011, vous avez appelé le sergent Noël Touali ?». L’ex-commandant de la Garde républicaine répond : « je n’ai jamais appelé Touali ». Le sous-officier, habillé dans un survêtement de couleur noire, est appelé à la barre : « avez-vous arrêté le colonel-major Adama Dosso au blocus du Golf ? » « Oui, c’est moi qui l’ai reçu. Il m’a dit qu’il voulait rencontrer le général Dogbo ». « Qui avez-vous appelé ? » « J’ai appelé au téléphone le sergent-chef Zamblé Bi Zamblé pour l’informer que j’ai en ma compagnie le colonel-major Dosso. Il m’a répondu pour dire qu’il se trouvait au village pour les funérailles de sa mère et qu’il va rentrer en contact téléphonique avec le général. C’est 10 minutes après que le général m’a appelé », relate-il. « Qu’est-ce qu’il vous a dit ? », insiste le tribunal. « Il s’est présenté en disant que c’est lui le général Dogbo Blé. Je lui ai dit : à mes devoirs mon général. Il m’a demandé de lui donner ma position exacte. Je lui ai dit que je me trouvais au blocus du Golf. Et que j’étais à 100 mètres de l’ambassade des Etats-Unis et à 3 mètres de la résidence du ministre René Amani. Il m’a dit qu’il allait envoyer un équipage vers moi pour chercher le colonel-major. Environ une heure après, il était 19h, les éléments sont arrivés ».
La constance des sous-officiers
Touali n’a pas le temps de poursuivre que le général demande la parole. « M. le président, je persiste et je signe pour dire que je n’ai jamais appelé Touali ». Le tribunal interroge le général pour savoir pourquoi tout se ramène à lui bien qu’il soutient qu’il n’a jamais donné d’instruction ? « Je ne sais pas. Cependant, je voudrais faire remarquer que ce n’est pas tout le monde qui m’accuse. Hier (lundi, ndlr), le sergent Kalou Bi a affirmé que je n’ai reçu personne à mon bureau ce 12 mars 2011 pour me rendre compte d’une mission ». « Le cdt Kipré Yagba souligne qu’il a entendu Lobé Lobé dire que vous avez donné des instructions pour aller chercher le colonel Dosso… », insiste le tribunal. « C’est lui (le cdt Kipré, ndlr) qui le dit », répond le prévenu. Le parquet ‘’attaque’’ le sergent Noël Touali. « Lorsque vous avez appelé le sergent-chef Zamblé Bi Zamblé, qu’est-ce que vous lui avez dit exactement ? » Réponse de Noël Touali : « je lui ai dit que j’avais en ma compagnie, au blocus le colonel-major Dosso.
Et il m’a dit qu’il va joindre le général Dogbo Blé pour l’en informer. Ce qui a été fait. Puisse qu’au bout de 10 min, le général m’a appelé pour que je lui donne ma position. Et vers 19h, l’équipage est arrivé pour prendre le colonel Dosso. J’ai dit au colonel que l’escorte du général était en route. Dans la mesure où c’est lui qui a insisté auprès de moi pour rencontrer le général». «Comment saviez-vous que l’escorte arrivait ?», interroge le président du tribunal. «C’est le général lui-même qui me l’a dit. Je confirme ma déclaration». «Que s’est-il passé lorsque l’escorte est arrivée au blocus ? » « Je signale que 20 minutes après l’appel du général, c’est le sergent-chef Yapi Yapo qui m’a joint pour me demander de lui indiquer ma position. C’est ainsi qu’ils sont arrivés. Lagaud et Lobé Lobé sont descendus du véhicule 4x4 double cabine. Ils se sont dirigés vers moi. Je leur ai présenté le colonel-major Dosso. Celui-ci s’est levé de sa chaise pour nous suivre jusqu’au véhicule. C’est dans ces conditions que je leur remis le colonel Dosso sur instruction du général Dogbo Blé ». Le sergent-chef Léon Jean Noël Lagaud s’invite alors au débat. Il lève la main pour, dit-il, apporter un additif. Le président du tribunal lui demande de venir à la barre. « M. le président, l’ordre était clair. Le cdt Kipré m’a dit sur instruction du général Dogbo Blé : vous allez au blocus du Golf pour prendre le colonel-major Dosso et vous l’exécutez sur le chemin du retour entre l’école de gendarmerie et l’école de police. Et vous venez rendre compte. C’est ce que nous avons fait », répète le sous-officier. Me Coulibaly Soungalo, avocat de la partie civile rebondit sur la question : « qui a commandé l’ordre ? » « C’est le général Dogbo Blé par le canal du cdt Kipré », réitère le sergent-chef Léon Jean Noël Lagaud. Parmi les 10 témoins qui ont comparu, les sergents-chefs Zamblé Bi Zamblé (responsable des chauffeurs du général Dogbo) et Kouadio Kouadio (chef de sécurité de l’ex-patron de la Gr) se sont convaincus que ces éléments de la garde rapprochée ont agi «sur le dos du général Dogbo Blé » sans que ce dernier ne soit au courant de « la mission du colonel Dosso ». Dans la mesure où, soutiennent-ils, « tout le monde pouvait se lever pour aller commettre des actes pour faire porter le chapeau au général Dogbo Blé ».
Ouattara Moussa
Il est 10h50 lorsque l’audience reprend ce mardi. Mathurin Kanga, le président du tribunal militaire appelle de nouveau le général Dogbo Blé à la barre. Vêtu d’un costume noir, il se lève puis avance. Le juge lui demande s’il maintient sa déclaration de la veille selon laquelle il n’a pas donné d’ordre aux quatre soldats de sa garde rapprochée pour aller prendre et exécuter le colonel-major Adama Dosso le 12 mars 2011. « Oui M. le président, je confirme que je n’ai pas donné d’ordre», soutient-il. Nouvelle question de Mathurin Kanga : « est-ce que vous reconnaissez que les sergents-chefs Léon Jean Noël Lagaud, Lobé Lobé, Yapi Yapo et Ferdinand Toh sont des éléments de votre garde rapprochée ?» «Oui mais, je n’ai pas donné d’ordre». Les échanges se poursuivent. «Sur les 13 soldats qui composent votre garde rapprochée, comment se fait-il que 4 éléments sortent avec un véhicule d’escorte à votre insu ?» «M. le président, je ne suis au courant de rien. Ce que Lagaud dit n’est que sa vérité à lui. Moi, je n’ai jamais donné d’ordre». A la question du tribunal : «est-ce que le 12 mars 2011, vous avez appelé le sergent Noël Touali ?». L’ex-commandant de la Garde républicaine répond : « je n’ai jamais appelé Touali ». Le sous-officier, habillé dans un survêtement de couleur noire, est appelé à la barre : « avez-vous arrêté le colonel-major Adama Dosso au blocus du Golf ? » « Oui, c’est moi qui l’ai reçu. Il m’a dit qu’il voulait rencontrer le général Dogbo ». « Qui avez-vous appelé ? » « J’ai appelé au téléphone le sergent-chef Zamblé Bi Zamblé pour l’informer que j’ai en ma compagnie le colonel-major Dosso. Il m’a répondu pour dire qu’il se trouvait au village pour les funérailles de sa mère et qu’il va rentrer en contact téléphonique avec le général. C’est 10 minutes après que le général m’a appelé », relate-il. « Qu’est-ce qu’il vous a dit ? », insiste le tribunal. « Il s’est présenté en disant que c’est lui le général Dogbo Blé. Je lui ai dit : à mes devoirs mon général. Il m’a demandé de lui donner ma position exacte. Je lui ai dit que je me trouvais au blocus du Golf. Et que j’étais à 100 mètres de l’ambassade des Etats-Unis et à 3 mètres de la résidence du ministre René Amani. Il m’a dit qu’il allait envoyer un équipage vers moi pour chercher le colonel-major. Environ une heure après, il était 19h, les éléments sont arrivés ».
La constance des sous-officiers
Touali n’a pas le temps de poursuivre que le général demande la parole. « M. le président, je persiste et je signe pour dire que je n’ai jamais appelé Touali ». Le tribunal interroge le général pour savoir pourquoi tout se ramène à lui bien qu’il soutient qu’il n’a jamais donné d’instruction ? « Je ne sais pas. Cependant, je voudrais faire remarquer que ce n’est pas tout le monde qui m’accuse. Hier (lundi, ndlr), le sergent Kalou Bi a affirmé que je n’ai reçu personne à mon bureau ce 12 mars 2011 pour me rendre compte d’une mission ». « Le cdt Kipré Yagba souligne qu’il a entendu Lobé Lobé dire que vous avez donné des instructions pour aller chercher le colonel Dosso… », insiste le tribunal. « C’est lui (le cdt Kipré, ndlr) qui le dit », répond le prévenu. Le parquet ‘’attaque’’ le sergent Noël Touali. « Lorsque vous avez appelé le sergent-chef Zamblé Bi Zamblé, qu’est-ce que vous lui avez dit exactement ? » Réponse de Noël Touali : « je lui ai dit que j’avais en ma compagnie, au blocus le colonel-major Dosso.
Et il m’a dit qu’il va joindre le général Dogbo Blé pour l’en informer. Ce qui a été fait. Puisse qu’au bout de 10 min, le général m’a appelé pour que je lui donne ma position. Et vers 19h, l’équipage est arrivé pour prendre le colonel Dosso. J’ai dit au colonel que l’escorte du général était en route. Dans la mesure où c’est lui qui a insisté auprès de moi pour rencontrer le général». «Comment saviez-vous que l’escorte arrivait ?», interroge le président du tribunal. «C’est le général lui-même qui me l’a dit. Je confirme ma déclaration». «Que s’est-il passé lorsque l’escorte est arrivée au blocus ? » « Je signale que 20 minutes après l’appel du général, c’est le sergent-chef Yapi Yapo qui m’a joint pour me demander de lui indiquer ma position. C’est ainsi qu’ils sont arrivés. Lagaud et Lobé Lobé sont descendus du véhicule 4x4 double cabine. Ils se sont dirigés vers moi. Je leur ai présenté le colonel-major Dosso. Celui-ci s’est levé de sa chaise pour nous suivre jusqu’au véhicule. C’est dans ces conditions que je leur remis le colonel Dosso sur instruction du général Dogbo Blé ». Le sergent-chef Léon Jean Noël Lagaud s’invite alors au débat. Il lève la main pour, dit-il, apporter un additif. Le président du tribunal lui demande de venir à la barre. « M. le président, l’ordre était clair. Le cdt Kipré m’a dit sur instruction du général Dogbo Blé : vous allez au blocus du Golf pour prendre le colonel-major Dosso et vous l’exécutez sur le chemin du retour entre l’école de gendarmerie et l’école de police. Et vous venez rendre compte. C’est ce que nous avons fait », répète le sous-officier. Me Coulibaly Soungalo, avocat de la partie civile rebondit sur la question : « qui a commandé l’ordre ? » « C’est le général Dogbo Blé par le canal du cdt Kipré », réitère le sergent-chef Léon Jean Noël Lagaud. Parmi les 10 témoins qui ont comparu, les sergents-chefs Zamblé Bi Zamblé (responsable des chauffeurs du général Dogbo) et Kouadio Kouadio (chef de sécurité de l’ex-patron de la Gr) se sont convaincus que ces éléments de la garde rapprochée ont agi «sur le dos du général Dogbo Blé » sans que ce dernier ne soit au courant de « la mission du colonel Dosso ». Dans la mesure où, soutiennent-ils, « tout le monde pouvait se lever pour aller commettre des actes pour faire porter le chapeau au général Dogbo Blé ».
Ouattara Moussa