Des femmes à la gendarmerie ? Pourquoi pas. En tout cas, Henriette Dagri Diabaté veut aller plus loin. «Enfin, Excellence monsieur le président de la République, vous qui êtes en même temps ministre de la Défense, et soucieux de l’épanouissement de la femme dans tous les domaines, je profite de cette bienveillance pour vous adresser très respectueusement une requête : voir nos jeunes filles faire leur entrée dans le corps de la gendarmerie», plaide la Grande chancelière. Un rêve légitime dans la mesure où, «le temps est venu de réfuter les préjugés selon lesquels la femme ivoirienne serait trop coquette, trop délicate et fragile. Serait-elle moins résistante que son homologue de France, et de tous ces pays qui comptent des femmes dans les rangs de ce corps ?» Sans lâcher du lest, elle se veut convaincante en ces termes, toujours à l’endroit du chef suprême des Armées: «Croyez-moi, elles y apporteront leurs compétences et leurs qualités. Je suis bien placée pour témoigner de votre grande capacité d’écoute. Je suis donc sûre que vous mettrez cette requête à l’étude, et que bientôt, dans les meilleures conditions, les Ivoiriens pourront voir des femmes effectuer le parcours du combattant, et cerner, dans toute sa rigueur, la belle devise de la gendarmerie nationale : «Pro lege, pro patria, pour la loi pour la patrie.» La présidente d’institution faisait ainsi d’une pierre deux coups. La marraine qu’elle est de la 37ème promotion de cours d’application de l’Ecole de la gendarmerie nationale a prodigué des conseils à ses filleuls. «Je veux que vous soyez des gendarmes dont le cœur, l’esprit et l’action défendent et illustrent l’intégrité, la justice, la compétence. Je souhaite que, dans l’exercice de vos fonctions, vous puissiez susciter des vocations solides. Votre promotion peut servir de boussole, de repères et de références sûres, pour les jeunes générations de gendarmes. Elle le peut, et elle le doit», a enseigné Mme Diabaté. Sans oublier qu’elle l’a sensibilisée contre le racket.
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