Venance Konan, Grand prix de la littérature africaine 2012 avec ‘’Edem Kodjo, un homme, un destin’’, a procédé le 31 janvier 2013, à la dédicace de son 6è ouvrage : «Le rebelle et le camarade président». C’était à la salle Félix Houphouët-Boigny du groupe Fraternité Matin. A l’endroit du Grand prix de la littérature africaine 2012, Mme Zunon Viviane, président du Conseil d’administration dudit groupe, a conseillé de «redoubler d’efforts pour maintenir haut le flambeau de la référence». Sur «Le rebelle et le camarade président», Mmes Zunon Viviane et Affoussiata Bamba Lamine ont soutenu que l’œuvre est d’actualité en Côte d’Ivoire, car, ramenant à l’histoire récente du pays. Mais, la critique de ce 6è ouvrage est revenue au journaliste Zio Moussa. «Ce livre peut être considéré comme un long reportage», a-t-il dit. Zio Moussa qui y voit une démarche d’essayiste et de romancier trouve que Venance Konan est influencé par le reportage journalistique «qui est devenu un genre littéraire». De la lisibilité et de l’efficacité du texte de Venance Konan, Zio Moussa voit chez l’auteur une forme d’écriture importante, car, simple. Pour Zio Moussa qui dit s’essayer à la critique littéraire, l’auteur (Venance Konan) appartient au milieu social qu’il critique. A chacune des pages, il relève de l’humour raffiné chez l’auteur. «Un humour à l’ivoirienne. A la fois dérision et autodérision. Drôle, grinçant et parfois désespéré», a-t-il commenté. Selon Zio Moussa, l’auteur utilise plusieurs portraits pour faire le portrait d’une seule personne. Chez le «camarade président», Zio Moussa relève des vertus : il est tribaliste, c’est un tueur d’éléphant (une métaphore, précise-t-il), un obsédé sexuel, un mégalomane. Il a des maîtresses, il ment, manipule. C’est un criminel, un corrupteur moral qui distribue des éléphants, etc. Ses collaborateurs, indique Zio Moussa, sont des pilleurs de deniers publics et des coupeurs de route – tout comme sa famille politique élargie. Le «rebelle», quant à lui, partage quelques vertus avec «le camarade président». Car, il (le rebelle) aime l’alcool, il croit aux féticheurs, etc. De l’usage des guillemets (chez l’auteur) qui s’utilisent généralement pour faire parler quelqu’un, Zio Moussa est d’avis que derrière le masque de l’écrivain se cache Venance Konan qui a écouté «le camarade président» et ses collaborateurs. «Toutes ressemblances avec des faits ou des personnages dans ce livre n’est que malheureuse coïncidence», a répondu Venance Konan. Autre coïncidence, a-t-il précisé, c’est la sortie de l’œuvre après le pouvoir de l’ex-Président Laurent Gbagbo. Mais, l’auteur dit ne pas avoir de rapport avec l’ex-Président même si des éditeurs ont trouvé des ressemblances avec «le camarade président». C’est le cas de Nei Ceda (que l’auteur sollicitera après l’échec Gallimard) qui conseillera à Venance d’attendre après le pouvoir de Laurent Gbagbo. «C’est une pure coïncidence que le livre soit sorti après Laurent Gbagbo», a-t-il souligné. Chez Gallimard, raconte Venance Konan, «Alain Toussaint, notre ami commun, s’est vanté d’avoir bloqué le livre». «Le rebelle et le camarade président», 282 pages, sera finalement édité par Jean Picollec (Collection Passerelle) et rééditée par FratMat Editions. L’œuvre a été sélectionnée parmi les quatre finalistes du Prix mahogany (14 mars 2013) qui consacre les auteurs subsahariens et afro descendants (au sens large) et le Prix Ahmadou Kourouma.
Koné Saydoo
Koné Saydoo