Il s’appelle Mamadou Kebey pour son métier d’humoriste-comédien. Mais son nom à l’état civil, c’est Traoré Mamadou. Il est animateur sur radio Al Bayane, une radio de confession musulmane, dans l’émission le ‘’grin’’ où Mamadou Kebey traite de tous les sujets d’actualité. Mamadou Kebey n’a pas fini de nous faire rire. Mais dans l’entretien qu’il a accordé à L’Intelligent d’Abidjan, Mamadou Kebey s’est voulu très sérieux.
Vous êtes humoriste-comédien, comment êtes-vous arrivé à ce métier ?
Je suis humoriste-comédien depuis le 16 août 1986. Mais, je vais vous dire une chose : je détestais beaucoup le théâtre. J’ai mis, toute ma volonté sur l’humour, et finalement je suis revenu au théâtre. Parce que, je ne supportais pas à l’époque des films des ‘’blancs’’ qui passaient sur les antennes de la télévision ivoirienne. Avec le théâtre et l’humour, je faisais ’’beaucoup de chose’’. A mes débuts, j’avais un autre nom : ‘’Bangoura Mamadou Tchepkinnin’’. Moi-même ça me fait rire ce nom.
Y-a-t-il des humoristes-comédiens Ivoiriens, Africains qui ont influencé votre choix d’aujourd’hui ?
Je n’ai voulu ressembler à quelqu’un. Je voudrais avoir ma propre personnalité artistique. Cependant, Adjé Daniel a été une ’’ clef’’ dans ma formation artistique. J’avais aussi de l’admiration pour Niangoran Porquet, Thaba Thérèse, Kodjo Ebouclé.
Animateur, quel regard portez-vous sur votre émission ’’ le grin’’ à Radio AL Bayanne ?
Ce n’est pas une émission. C’est pour moi une école de formation à’’distance’’qui traite tous les sujets, et pour les musulmans et pour les chrétiens. Ce que je reproche au’’grin’’ c’est son ‘’accrochage’’ au siège de la radio. Je veux dire qu’on peut délocaliser ’’le grin’’ sur d’autres espaces de retrouvailles. Etre très près de nos auditeurs. Ensuite l’émission à une heure d’écoute de contraintes, avec le journal télévisé de 20h, dans une rediffusion le mardi à 23h. C’est pénible pour ceux qui’’ animent’’ la radio à 20h et pour ceux qui dorment à 23h.
Pensez-vous que votre émission le ‘’grin’’a besoin de reformes ?
Je pense bien. Et El Hadj Massamba Touré, manageur principal de l’émission à l’obligation d’assumer. L’imam Massamba Touré, très spirituel doit davantage réfléchir, rechercher des moyens en dehors des dons, pour attirer des sponsors. Nous faisons une émission de formation, d’éducation, des auditeurs de toutes obédiences : culturelles, religieuses, coutumières. C’est une émission qui est écoutée par les chrétiens et musulmans.
Pendant 7 ans, vous-avez collaboré à Fréquence 2 en compagnie de Tonton Bouba, dans l’émission’’ Allocodrome’’…
Un artiste doit être performant, surtout un humoriste. Pour ma part, je suis toujours en jambe. J’avais une particularité avec Tonton Abou. J’interprétais les songes et rêves. Je ne sais pas, si les auditeurs étaient convaincus, mais, moi, je ne riais pas du tout.
Etes-vous prêt à partir un jour à la retraite ?
A mon avis, il n’y a pas de retraite pour un artiste. Tant que je serai en forme, je renaîtrai un jour, le métier. De toute façon, il arrivera un jour, où il faudrait céder la place aux jeunes. La vie est faite ainsi…
Un mot pour qualifier le Directeur de Radio Al Bayane, Cissé Djiguiba ?
Je suis imam, et Cissé Djiguiba est mon collègue. Mais je vais vous dire, pourquoi le COSIM (Ndlr, Conseil supérieur des Imans) est contre moi. Dans ma mosquée, il n’y a que des femmes. Je suis le seul imam, sans suppléant. Avec les femmes, les dimes sont très attrayantes, de 1000 à 10 000 FCFA. Et puis, ces femmes préparent bien pour moi, des plats qu’elles ne font pas pour leurs époux. Ce n’est pas le cas des autres mosquées ; Cissé Guiguiba a d’ailleurs des soucis, quand il voyage, il a peur qu’il ne soit définitivement remplacé par son suppléant. A dire vrai, tous les imams du COSIM ont peur de moi, parce que toutes leurs femmes sont membres de ma mosquée.
Avez-vous été interpellé après le traitement de certains sujets d’actualités au ‘’grin’’ ?
Un imam malien m’a un jour interpellé, parce que j’ai dit que « Dieu n’est pas un lion ». Et j’ai ajouté que je n’ai pas peur de Dieu. J’ai tout de suite compris, que l’imam malien n’avait rien ‘’saisi’’ du jeu humour de l’émission. Mais, je me rendrai au Mali, après la crise, pour des cours spirituels-humour, pour le renforcement de capacité de cet imam, surtout par le rire, un important facteur d’amour, de guérison et de paix. Le ‘’grin’’ est une émission qui contribue à l’épanouissement de l’islam.
Vous avez décidé de faire une caravane de réconciliation à travers la Côte d’Ivoire. Pourquoi ce choix ?
Ce n’est pas un choix. Je suis dans la continuité de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr). Nous avons choisi la bonne humeur pour mettre fin aux pleurs, à la nervosité, et aux rancœurs. Nous ne venons pas au secours de Banny, mais renforcer tout simplement, ce qu’il a entrepris. Il est facile de faire la guerre, mais faire oublier les coups, les blessures, mettent du temps.
Rire ensemble c’est le thème de la caravane. A qui s’adresse exactement’ rire ensemble’’ ?
‘’Rire ensemble’’s’adresse aux militaires, aux jeunes, aux populations civiles. Il est temps de normaliser la situation politique en Côte d’Ivoire. Par l’humour et la gaieté, surtout l’éducation civique, on peut baisser, la température de haine, ou de vengeance. Il faut libérer les édifices publics, désarmer ceux qui portent illégalement les armes. Ceux qui roulent dans des véhicules à plaques d’immatriculations fantaisistes. Tout cela démarre le 26 Avril 2013 dans le ‘’rire’’.
Si je vous demandais vos vœux 2013 pour la Côte d’Ivoire, et la culture ?
‘’Rire ensemble’’ avec les Ivoiriens pour guérir beaucoup d’amertumes. Dire au ministre de la Culture et de la Francophonie de nous aider dans le cadre du succès de notre caravane à travers la Côte d’Ivoire.
Mamadou Kebey est-il coléreux, timide, nerveux. Quel genre de personne êtes-vous?
Je suis comme tout le monde. Mais j’ai accepté de faire rire tout le monde aussi. Attention, je ne suis pas un bouffon. Je ne me fâche pas, mais parfois impulsif, quand je cherche l’inspiration. En ce moment précis, je ne veux pas qu’on me perturbe. Mais une chose est sûre, je mange bien : parce que la meilleure façon de grossir, ce n’est pas avoir des tôtems.
A qui pensez-vous au moment où nous terminons cet entretien ?
Je pense aux jeunes sans emplois. Je pense à ceux qui sont détenus dans les prisons et aux anciens prisonniers parfois rejetés par la société et mêmes leurs propres familles. Je pense aussi particulièrement à ma femme, qui m’aide dans toutes mes épreuves, et participe à toutes mes séances de création et de recherches artistiques : humour et comédie… quand tu nous tiens.
Réalisée par Ben Ismaël
Vous êtes humoriste-comédien, comment êtes-vous arrivé à ce métier ?
Je suis humoriste-comédien depuis le 16 août 1986. Mais, je vais vous dire une chose : je détestais beaucoup le théâtre. J’ai mis, toute ma volonté sur l’humour, et finalement je suis revenu au théâtre. Parce que, je ne supportais pas à l’époque des films des ‘’blancs’’ qui passaient sur les antennes de la télévision ivoirienne. Avec le théâtre et l’humour, je faisais ’’beaucoup de chose’’. A mes débuts, j’avais un autre nom : ‘’Bangoura Mamadou Tchepkinnin’’. Moi-même ça me fait rire ce nom.
Y-a-t-il des humoristes-comédiens Ivoiriens, Africains qui ont influencé votre choix d’aujourd’hui ?
Je n’ai voulu ressembler à quelqu’un. Je voudrais avoir ma propre personnalité artistique. Cependant, Adjé Daniel a été une ’’ clef’’ dans ma formation artistique. J’avais aussi de l’admiration pour Niangoran Porquet, Thaba Thérèse, Kodjo Ebouclé.
Animateur, quel regard portez-vous sur votre émission ’’ le grin’’ à Radio AL Bayanne ?
Ce n’est pas une émission. C’est pour moi une école de formation à’’distance’’qui traite tous les sujets, et pour les musulmans et pour les chrétiens. Ce que je reproche au’’grin’’ c’est son ‘’accrochage’’ au siège de la radio. Je veux dire qu’on peut délocaliser ’’le grin’’ sur d’autres espaces de retrouvailles. Etre très près de nos auditeurs. Ensuite l’émission à une heure d’écoute de contraintes, avec le journal télévisé de 20h, dans une rediffusion le mardi à 23h. C’est pénible pour ceux qui’’ animent’’ la radio à 20h et pour ceux qui dorment à 23h.
Pensez-vous que votre émission le ‘’grin’’a besoin de reformes ?
Je pense bien. Et El Hadj Massamba Touré, manageur principal de l’émission à l’obligation d’assumer. L’imam Massamba Touré, très spirituel doit davantage réfléchir, rechercher des moyens en dehors des dons, pour attirer des sponsors. Nous faisons une émission de formation, d’éducation, des auditeurs de toutes obédiences : culturelles, religieuses, coutumières. C’est une émission qui est écoutée par les chrétiens et musulmans.
Pendant 7 ans, vous-avez collaboré à Fréquence 2 en compagnie de Tonton Bouba, dans l’émission’’ Allocodrome’’…
Un artiste doit être performant, surtout un humoriste. Pour ma part, je suis toujours en jambe. J’avais une particularité avec Tonton Abou. J’interprétais les songes et rêves. Je ne sais pas, si les auditeurs étaient convaincus, mais, moi, je ne riais pas du tout.
Etes-vous prêt à partir un jour à la retraite ?
A mon avis, il n’y a pas de retraite pour un artiste. Tant que je serai en forme, je renaîtrai un jour, le métier. De toute façon, il arrivera un jour, où il faudrait céder la place aux jeunes. La vie est faite ainsi…
Un mot pour qualifier le Directeur de Radio Al Bayane, Cissé Djiguiba ?
Je suis imam, et Cissé Djiguiba est mon collègue. Mais je vais vous dire, pourquoi le COSIM (Ndlr, Conseil supérieur des Imans) est contre moi. Dans ma mosquée, il n’y a que des femmes. Je suis le seul imam, sans suppléant. Avec les femmes, les dimes sont très attrayantes, de 1000 à 10 000 FCFA. Et puis, ces femmes préparent bien pour moi, des plats qu’elles ne font pas pour leurs époux. Ce n’est pas le cas des autres mosquées ; Cissé Guiguiba a d’ailleurs des soucis, quand il voyage, il a peur qu’il ne soit définitivement remplacé par son suppléant. A dire vrai, tous les imams du COSIM ont peur de moi, parce que toutes leurs femmes sont membres de ma mosquée.
Avez-vous été interpellé après le traitement de certains sujets d’actualités au ‘’grin’’ ?
Un imam malien m’a un jour interpellé, parce que j’ai dit que « Dieu n’est pas un lion ». Et j’ai ajouté que je n’ai pas peur de Dieu. J’ai tout de suite compris, que l’imam malien n’avait rien ‘’saisi’’ du jeu humour de l’émission. Mais, je me rendrai au Mali, après la crise, pour des cours spirituels-humour, pour le renforcement de capacité de cet imam, surtout par le rire, un important facteur d’amour, de guérison et de paix. Le ‘’grin’’ est une émission qui contribue à l’épanouissement de l’islam.
Vous avez décidé de faire une caravane de réconciliation à travers la Côte d’Ivoire. Pourquoi ce choix ?
Ce n’est pas un choix. Je suis dans la continuité de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr). Nous avons choisi la bonne humeur pour mettre fin aux pleurs, à la nervosité, et aux rancœurs. Nous ne venons pas au secours de Banny, mais renforcer tout simplement, ce qu’il a entrepris. Il est facile de faire la guerre, mais faire oublier les coups, les blessures, mettent du temps.
Rire ensemble c’est le thème de la caravane. A qui s’adresse exactement’ rire ensemble’’ ?
‘’Rire ensemble’’s’adresse aux militaires, aux jeunes, aux populations civiles. Il est temps de normaliser la situation politique en Côte d’Ivoire. Par l’humour et la gaieté, surtout l’éducation civique, on peut baisser, la température de haine, ou de vengeance. Il faut libérer les édifices publics, désarmer ceux qui portent illégalement les armes. Ceux qui roulent dans des véhicules à plaques d’immatriculations fantaisistes. Tout cela démarre le 26 Avril 2013 dans le ‘’rire’’.
Si je vous demandais vos vœux 2013 pour la Côte d’Ivoire, et la culture ?
‘’Rire ensemble’’ avec les Ivoiriens pour guérir beaucoup d’amertumes. Dire au ministre de la Culture et de la Francophonie de nous aider dans le cadre du succès de notre caravane à travers la Côte d’Ivoire.
Mamadou Kebey est-il coléreux, timide, nerveux. Quel genre de personne êtes-vous?
Je suis comme tout le monde. Mais j’ai accepté de faire rire tout le monde aussi. Attention, je ne suis pas un bouffon. Je ne me fâche pas, mais parfois impulsif, quand je cherche l’inspiration. En ce moment précis, je ne veux pas qu’on me perturbe. Mais une chose est sûre, je mange bien : parce que la meilleure façon de grossir, ce n’est pas avoir des tôtems.
A qui pensez-vous au moment où nous terminons cet entretien ?
Je pense aux jeunes sans emplois. Je pense à ceux qui sont détenus dans les prisons et aux anciens prisonniers parfois rejetés par la société et mêmes leurs propres familles. Je pense aussi particulièrement à ma femme, qui m’aide dans toutes mes épreuves, et participe à toutes mes séances de création et de recherches artistiques : humour et comédie… quand tu nous tiens.
Réalisée par Ben Ismaël