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Société Publié le jeudi 14 février 2013 | Notre Voie

Gestion des routes : Trop de feux tricolores défectueux

Depuis quelques mois, la plupart des feux tricolores ne fonctionnent pas à Abidjan. Si bien que traverser un carrefour, surtout aux heures de pointe, est devenu un véritable calvaire. Une triste réalité pour les automobilistes et les piétons.
Abidjan est malade de ses feux tricolores. Autant le dire tout net, des feux encore fonctionnels, il y en a très peu. La ronde de certains carrefours de la capitale économique nous a permis de constater l’ampleur du phénomène.
A preuve, lorsqu’on emprunte la voie qui mène au zoo, en passant par le camp Agban, aussi bien au carrefour de Williamsville qu’à celui des II-Plateaux, on est beaucoup plus édifié. Sur cette voie névralgique, les feux ne sont plus fonctionnels depuis la crise post-électorale. Pis, à certains endroits, les poteaux sont inexistants. Tout simplement parce que déracinés suite à des accidents de la circulation ou détruits à la suite des actes de vandalisme.
Aux carrefours d’Abobo Anador et de la mairie d’Abobo, au rond point des 220 Logements en face du cinéma Liberté, tout le long du boulevard Nangui Abogoua à Adjamé, de même que celui du boulevard de la paix à Attécoubé, sur le boulevard Valery Giscard d’Estaing surtout au niveau d’Orca Deco à Marcory, les feux tricolores ne répondent plus. Quelquefois, par miracle, ils se mettent tous à clignoter ou alors refusent tout simplement de s’allumer. Parce que les ampoules sont grillées ou bien les lentilles sont cassées ou encore certaines lanternes se décrochent de leur poteau. Parfois à un carrefour, le feu est au vert en permanence dans un sens de la circulation. Tandis que l’autre feu dans l’autre sens est au rouge. Une aubaine qu’exploitent les automobilistes ayant le feu vert. Ils ne se soucient guère des autres automobilistes de l’autre côté où le feu est au rouge qui ne peuvent pas avancer au risque de provoquer des accidents aux conséquences très souvent dramatiques.
A Yopougon, la situation est dramatique. Il n’y a pratiquement pas de feux tricolores qui soient fonctionnels. La plupart des poteaux n’existent même plus. Ils ont été tout simplement détruits depuis la crise post-électorale. Et on ne songe même plus à mettre progressivement en marche certains feux de signalisation qui sont en panne. « L’état de santé » de ce dispositif qu’on trouve à des grands carrefours de Yopougon laisse à désirer. Un tour aux carrefours de Siporex, de Keneya, de Sable, de la zone industrielle, des sapeurs pompiers, de la mosquée Koudouss à Port-Bouet 2, de Texaco à Niangon Sud, (pour ne citer que ceux-là) pour être édifié. Beaucoup de carrefours ne sont plus dotés de feux. Et cela cause un désordre monstre aux heures de pointe singulièrement. Nul n’est sans savoir que nombre de chauffeurs de gbaka et de taxis wôrô-wôrô sont de plus en plus enclins à passer coûte que coûte. Pressés qu’ils sont d’arriver au plus vite à destination ou de faire le maximum de recettes en un temps record.
Les piétons, quant à eux, ont du mal à traverser les artères (grandes ou petites) eu égard à l’indiscipline notoire de conducteurs qui n’ont aucune considération pour eux.
Toute chose qui fait dire que les feux tricolores doivent être entretenus pour favoriser la fluidité de la circulation. Ainsi donc, on peut éviter l’anarchie qui débouche souvent sur des accidents. Ce qui devrait d’ailleurs amener les services compétents à être plus regardants sur l’entretien de ces feux tricolores. Malheureusement, force est de constater que ceux-ci ne se manifestent pas régulièrement pour leur réparation. Sont-ils limités dans leurs moyens ? Tout porte à le croire.
Selon nos sources, les prestataires de services à qui l’Etat a confié l’entretien de ces équipements ont encore beaucoup de factures impayées. On parle même de quelques milliards de FCFA (jusqu’à une date récente, on était à 5 milliards FCFA). Dans ce cas, comment ces entreprises sous-traitantes peuvent-elles continuer à effectuer des travaux de réparation des feux tricolores si elles ne sont pas payées ? Le moment est venu pour penser à elles. Surtout que le gouvernement a annoncé disposer d’une enveloppe de 35 milliards FCFA pour l’apurement de la dette intérieure. C’est pourquoi il est à souhaiter que le gouvernement Duncan pense à régler les factures de ces entreprises sous-traitantes afin qu’elles se penchent sérieusement sur ce problème de la signalisation routière.
Le problème urge du fait que le parc automobile abidjanais s’est considérablement enrichi de nouveaux véhicules. Si bien que le trafic est devenu très dense à Abidjan. Sans feux de signalisation routière, ce sont de gros risques que prennent usagers et piétons.
Au niveau de l’Ageroute, on évoque un plan spécial pour relancer la machine. Il s’agit d’un plan spécial de remise à niveau du fonctionnement normal des feux tricolores. Ce plan concerne toutes les installations qui ont été moins touchées et le remplacement des équipements saccagés. Pour l’heure, rien n’a bougé.
En attendant, le dysfonctionnement des feux rend la circulation automobile malaisée. Singulièrement aux heures de pointe. Et de surcroît quand il n’y a pas d’agents de police.


Camille Konan
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