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Société Publié le samedi 2 mars 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Débats / Invités de Radio Nostalgie : Ernest Atté Boka et Marius Comoé s’empoignent

«On tue les usagers quand on ferme les hôpitaux…on se sert d’eux comme boucliers humains, c’est un crime », « je ne veux pas qu’on tienne la calculatrice macabre…Avoir une telle lecture c’est méconnaître le droit syndical ». Ces deux propos sont respectivement de Marius Comoé, président de la Fédération des Associations des Consommateurs Actifs de Côte d’Ivoire (FACACI) et Ernest Boka, président du Syndicat national des Cadres supérieurs de la Santé (SYNACASSI). C’était le jeudi 28 février 2013 lors de l’émission ‘’Une fois n’est pas coutume’’ animée par Cheick Yvhane sur Radio Nostalgie. Il y a eu de l’étincelle dans l’air, au cours des débats. L’un défendant les usagers et consommateurs qui paient ‘’le lourd tribu’’ occasionné par les incessantes grèves dans le secteur de la santé et l’autre expliquant et justifiant les raisons qui ont fondé cette scission avec le Gouvernement. A l’entame de cette émission, Ernest Atté Boka, s’est interrogé de savoir si la santé des Ivoiriens préoccupe réellement l’Etat de Côte d‘Ivoire, vu que le préavis de grève déposé le 7 janvier dernier n’a pas eu une oreille attentive de la part des autorités. Pour lui, il a fallu que la grève soit effective pour que les autorités réagissent. « C’est à notre corps défendant que nous allons en grève », s’est-il justifié. Poursuivant, l’homme a relevé le problème de l’équité des salaires. Ernest Atté Boka a jugé anormal qu’un étudiant mette 7 à 8 ans après le Bac, voire 12 ans pour certains à apprendre son métier et qu’au sortir, il ait comme salaires de base 173 000 Fcfa, alors ‘’qu’ailleurs certains touchent mieux’’. Le président du SYNACASSI, n’apprécie pas qu’on ‘’lui brandisse le serment d’Hippocrate toute les fois que son association entre en grève’’. Selon lui, bien que l’Etat ait réglé la moitié de leur revendication, beaucoup reste encore à faire, notamment le paiement entier de leurs indemnités et indices dont le cumul donne un total de 42 milliards de F CFA. Il reconnaît que ce n’est pas ‘’la mer à boire’’, néanmoins il demande à ce que l’Etat leur paie l’indice minimum des 48 mois d’arriérés qui s’élèvent à 13 milliards F Cfa, l’an. « Ce qui revient à 3 millions pour le cadre supérieur de la santé, 1 million deux cent mille pour l’inspecteur technique, 960 000 pour le diplômé d’Etat et pour les aides soignantes 700 000 F Cfa », a-t-il insisté. D’un avis contraire, Marius Comoé, n’a pas usé de la langue de bois pour s’offusquer contre son interlocuteur. Il juge ‘’criminel et inopportun cet arrêt de travail qui endeuille davantage les familles’’. Selon lui, le secteur de la santé est très délicat et mérite une autre façon d’exprimer sa colère. Le disant, Marius Comoé reconnaît ajouté que ‘’depuis 20 à 30 ans, beaucoup de personnes n’ont pas vu leurs salaires des fonctionnaires n’ont augmenté d’un iota’’.«Que diront l’UGTCI et les autres syndicats dans ce contexte, est-ce que le ciel leur ait tombé sur la tête ? », s’est-il interrogé. « Tant que vous n’êtes pas content, il n’y aura pas de santé en Côte d’Ivoire. Nous savons combien de morts vos grèves ont causé…nous partageons certes les points de vue des médecins qui sont aussi consommateurs, mais nous n’acceptons pas qu’ils tournent le couteau contre eux-mêmes », a –t-il dit en substance. Marius Comoé a également évoqué le vol des médicaments au sein des centres de santé par ceux qui ont prononcé le serment d’Hippocrate. Comme si cela n’était pas suffisant, un auditeur a appelé pour enfoncer le clou en ces termes : ‘’Est-ce qu’ils pensent aux malades avant d’entrer en grève. Qu’ils essaient de se revoir eux-mêmes au lieu de punir ainsi les innocents malades.’’
B.T
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