Le secrétaire général du Syndicat national de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synappci), Guillaume Gbagbo, avec qui nous avons échangé le week-end, croque ici l’actualité brulante du secteur de la presse. Interview !
Le siège du Syndicat national de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synappci) vient d’aménager aux 220 logements, à Adjamé, alors qu’il était logé à la Maison de la presse au Plateau. Pouvons-nous savoir les raisons ?
C’est simple, le Synappci, par rapport aux appuis du Fonds de soutien au développement de la presse (Fsdp) a eu des ressources. Alors, nous avons estimé que par rapport à ces ressources, nous devons évoluer vers plus d’autonomie. Vous savez que la Maison de la presse est la maison de tout le monde. Or, le Synappci a de grandes ambitions et des objectifs qui font qu’on a besoin de plus d’espace. A la maison de la presse nous n’avons que deux bureaux. Cela ne nous permet pas de bien nous exprimer. Avec les moyens que nous avons reçus, nous avons pris un siège aux 220 Logements nous permettant de travailler de façon optimal. Je voulais d’ailleurs profiter de vos colonnes pour dire merci au Fsdp, à son président Kébé Yacouba et sa directrice, ainsi qu’à l’ensemble des conseillers pour l’appui qu’ils nous ont apporté cette année. Nous espérons que cela va continuer pour permettre au Synappci d’atteindre ses objectifs qui sont, entre autres, l’amélioration des conditions de vie des journalistes et la sécurisation des emplois dans le secteur des medias en Côte d’Ivoire.
Est-ce qu’on peut avoir une évaluation du coût de votre nouveau local ?
Il n’y a rien à cacher. Nous avons payé plus d’un an de location et la maison nous revient à 120.000 Fcfa par mois et nous avons payé 1.500.000 Fcfa. Nous équipons en ce moment le local. Le quartier des 220 est un cadre qui est accessible à tout le monde. Cela va permettre à tous nos camarades de l’intérieur, venant à Abidjan de passer là pour discuter et échanger avec nous. Nous avons un grand chantier, notamment l’ouverture du syndicat au secteur public qui sera fait à travers un congrès extraordinaire que nous préparons. Mais au-delà, il y a aussi la situation de nos camarades qui ont perdu leur emploi à la télévision, la situation de l’Aip qui est aussi préoccupante. Même s’il y a eu un décret à l’Aip qui essaie d’améliorer les choses, il y a beaucoup de choses à faire. Au niveau de Fraternité Matin, il y a trop de plaintes entre ceux qu’on recrute maintenant et les plus anciens. La différence de salaire entre les administratifs et les journalistes, tout cela fait que le Synappci ambitionne de s’ouvrir aux medias public. Parce que dans tous les cas nous avons les mêmes problèmes. Au public comme au privé, les salaires sont médiocres. Il y a une absence de visibilité de profil de carrière, de couverture médicale...
Comme on y est, il y a aussi le cas de 27 employés qui viennent d’être licenciés au Groupe La Refondation…
Nous avons appris cela hier. Mais j’avoue que c’est une situation que nous ne comprenons pas, que nous trouvons injuste, injustifiée, inopportune et antisociale et nous le dirons à nos responsables. Il n’y a pas longtemps, nous avons rencontré le conseil d’administration de la Refondation à travers le secrétaire général du Fpi qui est le président du conseil d’administration. Ils nous avaient donné un certain nombre de garanties et nous avaient promis une évaluation de la gestion intérimaire. A notre grande surprise, au moment où on s’attend à des discussions, on nous tend une liste de 27 personnes qui sont licenciées. Et vous convenez avec moi que c’est trop. Parmi ces 27 personnes, il y a ceux qui y ont consacré toute leur vie. Nous pensons que ce n’est pas normal. Nous allons très rapidement prendre des dispositions. Parce que nous pensons que les travailleurs ne sont pas responsables de la situation de crise que vie l’entreprise. Au départ, ils nous ont dit qu’on mettait les gens en chômage technique pour permettre de les reprendre. A l’époque, on leur a proposé qu’on fasse un abattement général pour que tout le monde puisse supporter. Mais aujourd’hui, on a l’impression que nos amis sont un peu des bouc-émissaires. Cela ne pourra vraiment prospérer et nous ferons tout pour que ce licenciement soit purement annulé parce que c’est antisocial. Aujourd’hui, les travailleurs de la Refondation qui ont souffert comme tous les Ivoiriens de cette crise n’ont pas besoin de ça et ce n’est même pas bon pour le Fpi. Le Fpi se bat pour un certain nombre de principes, critique la politique de licenciement qui est mené aujourd’hui au niveau de l’Etat et ce même Fpi ne peut pas cautionner un licenciement massif dans ses rangs. Nous allons interpeller le président du Fpi et le secrétaire général du Fpi pour dire que quelles que soient les raisons exprimées par la direction de l’entreprise, ce n’est pas normal.
Est-ce que cela n’est pas lié à la santé de financière de l’entreprise ?
Dans une entreprise qui se veut sociale, il y a d’autres solutions qu’on peut essayer. Je vous ai dit, depuis le début de la crise, nous avons proposé de réduire les charges parce qu’il n’y a pas que les charges salariales, il y a le train de vie des dirigeants de l’Entreprise. Et nous avions proposé en juillet 2011 qu’on puisse réduire de façon proportionnelle. Mais, ils ont estimé mettre de côté certains et augmenter le salaire d’autres afin d’espérer que c’est ceux là qui avaient pour mission de mettre l’entreprise sur pied, afin que les autres (le personnel en chômage technique) reviennent. Aujourd’hui, on se rend compte que la première solution n’a pas marché, il faut revenir à la proposition initiale. Donc nous allons le faire savoir parce que nous ne sommes pas du tout content et nous nous battrons avec toutes les armes légales pour que cette mesure soit purement annulée.
Certains journalistes sont souvent menacés dans l’exercice de leur fonction par certaines autorités. Le cas de Kra Bernard de l’Expression menacé par le secrétaire du Rdr, Amadou Soumahoro est le plus récent. Qu’est ce que cela vous inspire ?
Effectivement, nous avons fait une conférence de presse sur la question. Nous avons décidé de faire un courrier au chef de l’Etat dès la semaine prochaine (ndlr, cette semaine) parce qu’il fallait faire un courrier exceptionnel et nous avons écouté les conseils des uns et les autres. Cela dit, nous avons dénoncé cette situation. Mais je le dis clairement, les journalistes ne sont pas les ennemis des hommes politiques en Côte d’Ivoire. Les journalistes sont des citoyens qui font leur boulot, parfois avec des erreurs mais ce n’est pas le seul métier où on fait des erreurs professionnelles. Et puis, à supposer que ce sont des erreurs professionnelles, ce n’est pas en les menaçant qu’on règle les problèmes. Si le Secrétaire général du Rdr a senti que ses intérêts ont été lésés, il y a les voies de recours qui sont légales et il n’est pas à sa première. Plusieurs journalistes sont passés à tabac au siège du Rdr sur son instruction. Nous estimons que trop c’est trop. C’est pourquoi nous allons saisir le chef de l’Etat par écrit pour lui demander d’interpeller son collaborateur par ce que ce n’est pas normal qu’une haute personnalité de son niveau passe son temps à menacer les journalistes. En tout cas, il faut arrêter. Malheureusement cette inconduite fait école. Il faut que cela s’arrête. Cela dit, nous appelons le ministre Amadoua Soumahoro de changer de fusil d’épaule et qu’il arrête de menacer les journalistes car les journalistes ne vont plus se laisser faire.
Le Conseil national de la presse (Cnp) donne deux mois à toutes les entreprises de presse pour se mettre en règle au niveau de la convention collective…
Oui sur la question, je suis le premier heureux, vous savez depuis 14 ans le Synappci mène ce combat. Nous avons toujours dénoncé le fait que les entreprises de presse se créent dans l’informel, évoluent dans l’informel, également au vu et au su de tout le monde sans que cela n’émeuve personne. Et pendant longtemps, les patrons de presse ont tenté de nous ridiculiser en faisant croire que ce que nous disions n’était pas vrai. Mais pour une fois, avec les états généraux, le Cnp a décidé de regarder de près ce qui se passe dans les entreprises de presse. Le commentaire du Cnp est clair. A peine 34 % des entreprises déclarent leurs employés à la Cnps et encore avec des arriérées, 40% appliquent la convention collective. Ce sont des chiffres qui parlent d’eux mêmes. C’est pour cela, je voudrais saluer le président du Cnp et ses collaborateurs qui ont décidé de mettre un holà à ça. Il était temps parce que je le dis, la presse n’est pas le dépotoir de la société ivoirienne.
Que les chefs d’entreprises de presse sachent que les journalistes doivent être bien payés.
Maintenant, que ceux qui ne peuvent pas quittent le secteur. Si on se retrouve avec quatre à cinq journaux, où les gens sont bien payés et peuvent bien vendre, ils pourront repartir la manne publicitaire et recruter. En ce moment, les journalistes quitteront les entreprises boutiques pour aller dans des entreprises viables. Ainsi, pour dire, nous soutenons le Cnp et bientôt nous effectuerons une tournée dans les entreprises de presse pour dire aux journalistes de s’organiser. En fait, j’encourage le Cnp à aller plus loin. On a parlé de 1.400, il s’agit de la décision du Cnp de septembre 2012 qui doit être respectée. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de 1.400 mais de 1.700 pour que nous puissions passer en janvier 2014 au 1.900.
Interview réalisée par Renaud Djatchi
Le siège du Syndicat national de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synappci) vient d’aménager aux 220 logements, à Adjamé, alors qu’il était logé à la Maison de la presse au Plateau. Pouvons-nous savoir les raisons ?
C’est simple, le Synappci, par rapport aux appuis du Fonds de soutien au développement de la presse (Fsdp) a eu des ressources. Alors, nous avons estimé que par rapport à ces ressources, nous devons évoluer vers plus d’autonomie. Vous savez que la Maison de la presse est la maison de tout le monde. Or, le Synappci a de grandes ambitions et des objectifs qui font qu’on a besoin de plus d’espace. A la maison de la presse nous n’avons que deux bureaux. Cela ne nous permet pas de bien nous exprimer. Avec les moyens que nous avons reçus, nous avons pris un siège aux 220 Logements nous permettant de travailler de façon optimal. Je voulais d’ailleurs profiter de vos colonnes pour dire merci au Fsdp, à son président Kébé Yacouba et sa directrice, ainsi qu’à l’ensemble des conseillers pour l’appui qu’ils nous ont apporté cette année. Nous espérons que cela va continuer pour permettre au Synappci d’atteindre ses objectifs qui sont, entre autres, l’amélioration des conditions de vie des journalistes et la sécurisation des emplois dans le secteur des medias en Côte d’Ivoire.
Est-ce qu’on peut avoir une évaluation du coût de votre nouveau local ?
Il n’y a rien à cacher. Nous avons payé plus d’un an de location et la maison nous revient à 120.000 Fcfa par mois et nous avons payé 1.500.000 Fcfa. Nous équipons en ce moment le local. Le quartier des 220 est un cadre qui est accessible à tout le monde. Cela va permettre à tous nos camarades de l’intérieur, venant à Abidjan de passer là pour discuter et échanger avec nous. Nous avons un grand chantier, notamment l’ouverture du syndicat au secteur public qui sera fait à travers un congrès extraordinaire que nous préparons. Mais au-delà, il y a aussi la situation de nos camarades qui ont perdu leur emploi à la télévision, la situation de l’Aip qui est aussi préoccupante. Même s’il y a eu un décret à l’Aip qui essaie d’améliorer les choses, il y a beaucoup de choses à faire. Au niveau de Fraternité Matin, il y a trop de plaintes entre ceux qu’on recrute maintenant et les plus anciens. La différence de salaire entre les administratifs et les journalistes, tout cela fait que le Synappci ambitionne de s’ouvrir aux medias public. Parce que dans tous les cas nous avons les mêmes problèmes. Au public comme au privé, les salaires sont médiocres. Il y a une absence de visibilité de profil de carrière, de couverture médicale...
Comme on y est, il y a aussi le cas de 27 employés qui viennent d’être licenciés au Groupe La Refondation…
Nous avons appris cela hier. Mais j’avoue que c’est une situation que nous ne comprenons pas, que nous trouvons injuste, injustifiée, inopportune et antisociale et nous le dirons à nos responsables. Il n’y a pas longtemps, nous avons rencontré le conseil d’administration de la Refondation à travers le secrétaire général du Fpi qui est le président du conseil d’administration. Ils nous avaient donné un certain nombre de garanties et nous avaient promis une évaluation de la gestion intérimaire. A notre grande surprise, au moment où on s’attend à des discussions, on nous tend une liste de 27 personnes qui sont licenciées. Et vous convenez avec moi que c’est trop. Parmi ces 27 personnes, il y a ceux qui y ont consacré toute leur vie. Nous pensons que ce n’est pas normal. Nous allons très rapidement prendre des dispositions. Parce que nous pensons que les travailleurs ne sont pas responsables de la situation de crise que vie l’entreprise. Au départ, ils nous ont dit qu’on mettait les gens en chômage technique pour permettre de les reprendre. A l’époque, on leur a proposé qu’on fasse un abattement général pour que tout le monde puisse supporter. Mais aujourd’hui, on a l’impression que nos amis sont un peu des bouc-émissaires. Cela ne pourra vraiment prospérer et nous ferons tout pour que ce licenciement soit purement annulé parce que c’est antisocial. Aujourd’hui, les travailleurs de la Refondation qui ont souffert comme tous les Ivoiriens de cette crise n’ont pas besoin de ça et ce n’est même pas bon pour le Fpi. Le Fpi se bat pour un certain nombre de principes, critique la politique de licenciement qui est mené aujourd’hui au niveau de l’Etat et ce même Fpi ne peut pas cautionner un licenciement massif dans ses rangs. Nous allons interpeller le président du Fpi et le secrétaire général du Fpi pour dire que quelles que soient les raisons exprimées par la direction de l’entreprise, ce n’est pas normal.
Est-ce que cela n’est pas lié à la santé de financière de l’entreprise ?
Dans une entreprise qui se veut sociale, il y a d’autres solutions qu’on peut essayer. Je vous ai dit, depuis le début de la crise, nous avons proposé de réduire les charges parce qu’il n’y a pas que les charges salariales, il y a le train de vie des dirigeants de l’Entreprise. Et nous avions proposé en juillet 2011 qu’on puisse réduire de façon proportionnelle. Mais, ils ont estimé mettre de côté certains et augmenter le salaire d’autres afin d’espérer que c’est ceux là qui avaient pour mission de mettre l’entreprise sur pied, afin que les autres (le personnel en chômage technique) reviennent. Aujourd’hui, on se rend compte que la première solution n’a pas marché, il faut revenir à la proposition initiale. Donc nous allons le faire savoir parce que nous ne sommes pas du tout content et nous nous battrons avec toutes les armes légales pour que cette mesure soit purement annulée.
Certains journalistes sont souvent menacés dans l’exercice de leur fonction par certaines autorités. Le cas de Kra Bernard de l’Expression menacé par le secrétaire du Rdr, Amadou Soumahoro est le plus récent. Qu’est ce que cela vous inspire ?
Effectivement, nous avons fait une conférence de presse sur la question. Nous avons décidé de faire un courrier au chef de l’Etat dès la semaine prochaine (ndlr, cette semaine) parce qu’il fallait faire un courrier exceptionnel et nous avons écouté les conseils des uns et les autres. Cela dit, nous avons dénoncé cette situation. Mais je le dis clairement, les journalistes ne sont pas les ennemis des hommes politiques en Côte d’Ivoire. Les journalistes sont des citoyens qui font leur boulot, parfois avec des erreurs mais ce n’est pas le seul métier où on fait des erreurs professionnelles. Et puis, à supposer que ce sont des erreurs professionnelles, ce n’est pas en les menaçant qu’on règle les problèmes. Si le Secrétaire général du Rdr a senti que ses intérêts ont été lésés, il y a les voies de recours qui sont légales et il n’est pas à sa première. Plusieurs journalistes sont passés à tabac au siège du Rdr sur son instruction. Nous estimons que trop c’est trop. C’est pourquoi nous allons saisir le chef de l’Etat par écrit pour lui demander d’interpeller son collaborateur par ce que ce n’est pas normal qu’une haute personnalité de son niveau passe son temps à menacer les journalistes. En tout cas, il faut arrêter. Malheureusement cette inconduite fait école. Il faut que cela s’arrête. Cela dit, nous appelons le ministre Amadoua Soumahoro de changer de fusil d’épaule et qu’il arrête de menacer les journalistes car les journalistes ne vont plus se laisser faire.
Le Conseil national de la presse (Cnp) donne deux mois à toutes les entreprises de presse pour se mettre en règle au niveau de la convention collective…
Oui sur la question, je suis le premier heureux, vous savez depuis 14 ans le Synappci mène ce combat. Nous avons toujours dénoncé le fait que les entreprises de presse se créent dans l’informel, évoluent dans l’informel, également au vu et au su de tout le monde sans que cela n’émeuve personne. Et pendant longtemps, les patrons de presse ont tenté de nous ridiculiser en faisant croire que ce que nous disions n’était pas vrai. Mais pour une fois, avec les états généraux, le Cnp a décidé de regarder de près ce qui se passe dans les entreprises de presse. Le commentaire du Cnp est clair. A peine 34 % des entreprises déclarent leurs employés à la Cnps et encore avec des arriérées, 40% appliquent la convention collective. Ce sont des chiffres qui parlent d’eux mêmes. C’est pour cela, je voudrais saluer le président du Cnp et ses collaborateurs qui ont décidé de mettre un holà à ça. Il était temps parce que je le dis, la presse n’est pas le dépotoir de la société ivoirienne.
Que les chefs d’entreprises de presse sachent que les journalistes doivent être bien payés.
Maintenant, que ceux qui ne peuvent pas quittent le secteur. Si on se retrouve avec quatre à cinq journaux, où les gens sont bien payés et peuvent bien vendre, ils pourront repartir la manne publicitaire et recruter. En ce moment, les journalistes quitteront les entreprises boutiques pour aller dans des entreprises viables. Ainsi, pour dire, nous soutenons le Cnp et bientôt nous effectuerons une tournée dans les entreprises de presse pour dire aux journalistes de s’organiser. En fait, j’encourage le Cnp à aller plus loin. On a parlé de 1.400, il s’agit de la décision du Cnp de septembre 2012 qui doit être respectée. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de 1.400 mais de 1.700 pour que nous puissions passer en janvier 2014 au 1.900.
Interview réalisée par Renaud Djatchi