La rentrée solennelle de l’Unjci a eu lieu le jeudi dernier, à la Maison de la presse, au Plateau. Le Dr Traoré Bakari a prononcé une conférence riche le rôle que devrait jouer la presse dans la bonne gouvernance.
On ne saurait parler de la Presse et de la Bonne gouvernance sans se référer à la déclaration de Dakar du 3 mai 2005 sur «Medias et Bonne gouvernance» qui constitue un document de référence. Cette déclaration est la preuve que les professionnels de la presse ont pris conscience de ce que leur métier peut être au service de la promotion de la Bonne gouvernance si les conditions requises sont réunies. Il faut souligner que la Bonne gouvernance, qu’elle soit applicable au secteur public ou au secteur privé, ne peut se faire qu’en acceptant d’appliquer les règles de transparence. La transparence n’est possible que s’il existe la liberté d’accès à l’information et la liberté de produire et de partager l’information. C’est la presse qui permet de réaliser ces objectifs. Si la presse peut jouer un rôle noble en matière de promotion de la Bonne gouvernance, il faut aussi noter qu’elle peut dans certains cas, contribuer à créer les conditions du déficit de gouvernance. Une presse responsable n’a aucun intérêt à s’associer à des activités susceptibles de nuire à la Bonne gouvernance dans un pays. A ce stade de mon propos, j’aimerais vous indiquer que la Bonne gouvernance repose sur six éléments dont l’un est consacré à la liberté d’information. Il s’agit des droits politiques, des libertés civiles, de l’état de droit, de l’efficacité gouvernementale, de la lutte contre la corruption et de la liberté d’information. La Bonne gouvernance exige l’indépendance et la qualité des medias. L’on évalue le degré de protection des journalistes par le gouvernement au niveau des intimidations extra-légales, les arrestations arbitraires, la détention, la violence physique, la tenue d’investigations justes et expéditives et le jugement lors des violations de la liberté de la presse. Le degré d’accès aux informations publiques des citoyens (données du gouvernement) s’apprécie par l’engagement du gouvernement par rapport à la transparence du budget. La presse a une responsabilité sociétale au sens de la norme Iso 26 000. Lorsqu’un journaliste écrit un article, anime une émission radio ou télé, donne une information quelconque, il doit s’assurer que ces activités ne sont pas susceptibles d’avoir un impact négatif sur la société. Si l’on peut souhaiter et exiger des gouvernants qu’ils respectent la liberté de l’information, il est aussi normal que l’on exige des professionnels de la presse un comportement responsable.
Selon de nombreux experts, la Bonne gouvernance ne peut exister que si les journalistes sont libres d’analyser et commenter les décisions des pouvoirs publics. Lorsque la presse n’est pas libre de faire son travail, cela nuit à la transparence des décisions et décourage une participation accrue au processus décisionnel. Des medias rapportant les faits avec exactitude et professionnalisme constituent un moyen important pour les pouvoirs publics de faire connaître leurs politiques et mieux les expliquer aux citoyens et autres parties prenantes. Des critiques objectives de la presse peuvent permettre aux dirigeants mais aussi aux citoyens de modifier leurs politiques ou de changer leurs comportements.
Lorsqu’on se penche sur la situation en Afrique et en particulier en Côte d’Ivoire, il est aisé de noter que la contribution de la presse à la promotion d la Bonne gouvernance n’est pas perceptible. Cette situation s’explique par le fait que de nombreux journalistes sont confrontés à des conditions matérielles, techniques et financières de travail qui ne facilitent pas l’exercice du métier. A cet égard, les patrons de maison de presse ont un rôle fondamental à jouer en faisant en sorte que les sociétés de presse appliquent elles-mêmes les standards de gouvernance. Un journaliste qui perçoit une rémunération jugée insuffisante est soumis à des manipulations de toute sorte susceptibles d’entraîner la perte de son indépendance et d’altérer la qualité de son travail. De même, un journaliste mal formé, peu compétent, n’est pas en mesure de contribuer réellement à la promotion de la Bonne gouvernance par un bon exercice de son métier. On peut donc comprendre pourquoi les pouvoirs publics dépensent tant d’énergie pour former les journalistes, financer le secteur de la presse et équiper les rédactions. En agissant ainsi, l’Etat de Côte d’Ivoire crée les conditions du professionnalisme qui constitue la seule garantie pour avoir en Côte d’Ivoire une presse responsable qui contribue à la construction de son pays par ses critiques constructives. Oui, il s’agit de critiques constructives, car toute critique partisane, non objective est de nature à mettre la société ivoirienne en danger. Les patrons de presse et les journalistes doivent comprendre que si les pouvoirs publics créent les conditions du meilleur exercice de leurs différents métiers, il leur est demandé en contrepartie, sans se renier, d’exercer leur métier de manière à informer correctement les citoyens, à dénoncer tout fait réel et avéré préjudiciable à l’équilibre social. Ils doivent surtout comprendre que la responsabilité est l’une des conditions essentielles de la Bonne gouvernance. Chacun doit rendre compte de ses actes devant toutes les parties prenantes au sein de la société y compris le public. La Bonne gouvernance on le sait, exige le respect de la primauté du droit et la mise en place d’un cadre juridique juste, appliqué de manière impartiale. Sur ce terrain, les journalistes peuvent rendre compte de toutes les reformes engagées par l’Etat pour que le citoyen ivoirien soit informé du travail qui est réalisé en faveur de la Bonne gouvernance.
L’indépendance éditoriale et la transparence financière des organes de presse sont importantes pour leurs contributions à la promotion de la Bonne gouvernance. Tous les pays dont la situation politique s’est améliorée ont bénéficié d’un travail de fond de la presse dans sa composante la plus éclairée et la plus responsable. Le gouvernement ivoirien a pour souci de créer les conditions nécessaires à l’épanouissement d’une presse libre et indépendante. Pour ce faire, il améliore chaque jour, l’environnement dans lequel les journalistes font leur travail, sans redouter la violence. Le cadre juridique et institutionnel qui a été mis en place constitue la preuve que les gouvernants ont bien compris la nécessité de s’appuyer sur la presse pour réussir leurs missions. Le rôle de la presse est indéniable dans toute démocratie : la liberté de la presse témoigne de l’ancrage et du dynamisme de la démocratie et de l’Etat de droit. La presse a joué un rôle néfaste pendant les années de crise en Côte d’Ivoire. Elle doit petit à petit se transformer en une presse responsable, soucieuse d’œuvrer pour le retour à la paix. La presse aujourd’hui joue un rôle important pour la promotion et la protection des Droits de l’Homme (indicateurs, droits politiques et civils). Elle joue un rôle important dans l’organisation des élections (droits politiques- état de droit). Elle dénonce les cas de fraude, de détournement, de corruption (indicateur lutte contre la corruption, efficacité gouvernementale). Elle a mis en place son propre système de régulation et défend ses membres qui seraient injustement attaqués sans être inquiétés (liberté de l’information).
Dr Traore Bakari, Avocat, Président de la commission Gouvernance- Rse-Ethique de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cegeci), Secrétaire général du Centre africain d’expertise en gouvernance des organisations (Cago)
On ne saurait parler de la Presse et de la Bonne gouvernance sans se référer à la déclaration de Dakar du 3 mai 2005 sur «Medias et Bonne gouvernance» qui constitue un document de référence. Cette déclaration est la preuve que les professionnels de la presse ont pris conscience de ce que leur métier peut être au service de la promotion de la Bonne gouvernance si les conditions requises sont réunies. Il faut souligner que la Bonne gouvernance, qu’elle soit applicable au secteur public ou au secteur privé, ne peut se faire qu’en acceptant d’appliquer les règles de transparence. La transparence n’est possible que s’il existe la liberté d’accès à l’information et la liberté de produire et de partager l’information. C’est la presse qui permet de réaliser ces objectifs. Si la presse peut jouer un rôle noble en matière de promotion de la Bonne gouvernance, il faut aussi noter qu’elle peut dans certains cas, contribuer à créer les conditions du déficit de gouvernance. Une presse responsable n’a aucun intérêt à s’associer à des activités susceptibles de nuire à la Bonne gouvernance dans un pays. A ce stade de mon propos, j’aimerais vous indiquer que la Bonne gouvernance repose sur six éléments dont l’un est consacré à la liberté d’information. Il s’agit des droits politiques, des libertés civiles, de l’état de droit, de l’efficacité gouvernementale, de la lutte contre la corruption et de la liberté d’information. La Bonne gouvernance exige l’indépendance et la qualité des medias. L’on évalue le degré de protection des journalistes par le gouvernement au niveau des intimidations extra-légales, les arrestations arbitraires, la détention, la violence physique, la tenue d’investigations justes et expéditives et le jugement lors des violations de la liberté de la presse. Le degré d’accès aux informations publiques des citoyens (données du gouvernement) s’apprécie par l’engagement du gouvernement par rapport à la transparence du budget. La presse a une responsabilité sociétale au sens de la norme Iso 26 000. Lorsqu’un journaliste écrit un article, anime une émission radio ou télé, donne une information quelconque, il doit s’assurer que ces activités ne sont pas susceptibles d’avoir un impact négatif sur la société. Si l’on peut souhaiter et exiger des gouvernants qu’ils respectent la liberté de l’information, il est aussi normal que l’on exige des professionnels de la presse un comportement responsable.
Selon de nombreux experts, la Bonne gouvernance ne peut exister que si les journalistes sont libres d’analyser et commenter les décisions des pouvoirs publics. Lorsque la presse n’est pas libre de faire son travail, cela nuit à la transparence des décisions et décourage une participation accrue au processus décisionnel. Des medias rapportant les faits avec exactitude et professionnalisme constituent un moyen important pour les pouvoirs publics de faire connaître leurs politiques et mieux les expliquer aux citoyens et autres parties prenantes. Des critiques objectives de la presse peuvent permettre aux dirigeants mais aussi aux citoyens de modifier leurs politiques ou de changer leurs comportements.
Lorsqu’on se penche sur la situation en Afrique et en particulier en Côte d’Ivoire, il est aisé de noter que la contribution de la presse à la promotion d la Bonne gouvernance n’est pas perceptible. Cette situation s’explique par le fait que de nombreux journalistes sont confrontés à des conditions matérielles, techniques et financières de travail qui ne facilitent pas l’exercice du métier. A cet égard, les patrons de maison de presse ont un rôle fondamental à jouer en faisant en sorte que les sociétés de presse appliquent elles-mêmes les standards de gouvernance. Un journaliste qui perçoit une rémunération jugée insuffisante est soumis à des manipulations de toute sorte susceptibles d’entraîner la perte de son indépendance et d’altérer la qualité de son travail. De même, un journaliste mal formé, peu compétent, n’est pas en mesure de contribuer réellement à la promotion de la Bonne gouvernance par un bon exercice de son métier. On peut donc comprendre pourquoi les pouvoirs publics dépensent tant d’énergie pour former les journalistes, financer le secteur de la presse et équiper les rédactions. En agissant ainsi, l’Etat de Côte d’Ivoire crée les conditions du professionnalisme qui constitue la seule garantie pour avoir en Côte d’Ivoire une presse responsable qui contribue à la construction de son pays par ses critiques constructives. Oui, il s’agit de critiques constructives, car toute critique partisane, non objective est de nature à mettre la société ivoirienne en danger. Les patrons de presse et les journalistes doivent comprendre que si les pouvoirs publics créent les conditions du meilleur exercice de leurs différents métiers, il leur est demandé en contrepartie, sans se renier, d’exercer leur métier de manière à informer correctement les citoyens, à dénoncer tout fait réel et avéré préjudiciable à l’équilibre social. Ils doivent surtout comprendre que la responsabilité est l’une des conditions essentielles de la Bonne gouvernance. Chacun doit rendre compte de ses actes devant toutes les parties prenantes au sein de la société y compris le public. La Bonne gouvernance on le sait, exige le respect de la primauté du droit et la mise en place d’un cadre juridique juste, appliqué de manière impartiale. Sur ce terrain, les journalistes peuvent rendre compte de toutes les reformes engagées par l’Etat pour que le citoyen ivoirien soit informé du travail qui est réalisé en faveur de la Bonne gouvernance.
L’indépendance éditoriale et la transparence financière des organes de presse sont importantes pour leurs contributions à la promotion de la Bonne gouvernance. Tous les pays dont la situation politique s’est améliorée ont bénéficié d’un travail de fond de la presse dans sa composante la plus éclairée et la plus responsable. Le gouvernement ivoirien a pour souci de créer les conditions nécessaires à l’épanouissement d’une presse libre et indépendante. Pour ce faire, il améliore chaque jour, l’environnement dans lequel les journalistes font leur travail, sans redouter la violence. Le cadre juridique et institutionnel qui a été mis en place constitue la preuve que les gouvernants ont bien compris la nécessité de s’appuyer sur la presse pour réussir leurs missions. Le rôle de la presse est indéniable dans toute démocratie : la liberté de la presse témoigne de l’ancrage et du dynamisme de la démocratie et de l’Etat de droit. La presse a joué un rôle néfaste pendant les années de crise en Côte d’Ivoire. Elle doit petit à petit se transformer en une presse responsable, soucieuse d’œuvrer pour le retour à la paix. La presse aujourd’hui joue un rôle important pour la promotion et la protection des Droits de l’Homme (indicateurs, droits politiques et civils). Elle joue un rôle important dans l’organisation des élections (droits politiques- état de droit). Elle dénonce les cas de fraude, de détournement, de corruption (indicateur lutte contre la corruption, efficacité gouvernementale). Elle a mis en place son propre système de régulation et défend ses membres qui seraient injustement attaqués sans être inquiétés (liberté de l’information).
Dr Traore Bakari, Avocat, Président de la commission Gouvernance- Rse-Ethique de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cegeci), Secrétaire général du Centre africain d’expertise en gouvernance des organisations (Cago)