Une soirée et des émotions ! Jeudi 27 mars 2013. Il est 20 h 20, à l’Hôtel de la culture de Cocody (ancienne mairie) qui abrite la Journée mondiale du théâtre célébrée pour la première fois en Côte d’Ivoire. La cérémonie d’ouverture n’a pas encore commencé. La régie distille de la musique nationale d’écoute puisée dans le passé. Quelques professionnels, hommes de culture et amateurs de théâtre déjà en place s’occupent de tout et de rien. Contre toute attente, Adjé Daniel pointe du nez à l’entrée de la cour de l’Hôtel, spécialement aménagée pour la circonstance et qui affiche l’aspect d’une scène à ciel ouvert. Cela faisait longtemps que le célèbre comédien ivoirien a abandonné les planches, qu’il n’était plus apparu en public, pour cause de maladie grave.
Ce qui le ronge
Adjé Daniel est prestement accueilli par les organisateurs de la cérémonie avec la plus grande précaution. Le bras droit posé sur l’épaule de son guide Ange (un de ses fils) qui le devance tout juste d’un pas, à peine le comédien en convalescence franchit-il l’entrée de l’espace, que le dramaturge Liazéré se précipite sur son second bras, presque mort, en berne, pour lui apporter du soutien. Tout lentement, à petits pas mécaniques, mais sous des ovations nourries du public incontestablement ému qui se met tout doucement en place, il est guidé vers le siège qui lui est réservé, face à la scène. Depuis, il n’a pas dit mot. Jusqu’à ce que l’on lui redonne la parole une heure plus tard.
«J’ai fait un AVC (accident vasculaire cérébral), il y a 13 ans. Ce n’est pas facile. Ma bouche était tordue, mais ça été remis en place. Je ne bave plus», confie Adjé Daniel, la voix tremblotante et entrecoupée, laissant tout le monde au bord des larmes.
«Vous avez du talent. Mais sachez qu’on ne vient pas au théâtre pour s’enrichir. Jeunes gens, ce n’est pas facile. Si Sicogi n’existait pas, je n’allais pas avoir aujourd’hui un toit. Je vous souhaite beaucoup de courage et de faire preuve de beaucoup d’abnégation et de persévérance», dira-il, sur le même rythme, à l’endroit des comédiens de la troupe de l’Ecole nationale de théâtre (Insaac) emmenée par son directeur et metteur en scène Vagba Obou de Salés, au terme de leur spectacle inaugural d’expression corporelle et de mime inspiré de Tom & Jerry de Phil Roman ; un film américain d’animation sorti en 1992 qui met en scène le chat et la souris.
Sur le planches depuis 1957
Les félicitations d’Adjé Daniel vont également à l’endroit des organisateurs de la JMT, comme on peut le constater : «Depuis 1957, je fais du théâtre et il n’y a jamais eu ça. Maintenant, je vois que toutes nos doléances ont été prises en compte».
Au nom du ministère de la Culture et de la Francophonie qu’il représentait, c’est Liazéré Elie Kouao, qui a déclaré ouvert l’événement, tout en louant l’amour de tous pour redonner vie au théâtre. A commencer par Diallo Ticouaï, initiateur de la Jmt, avec la Dtv Fm et la Fédération ivoirienne de théâtre professionnel (Fitp), en collaboration avec la mairie de Cocody.
Par ailleurs, Diallo Ticouaï Vincent a profité de la rencontre pour demander sa «feuille de route», en tant que directeur désigné du Pôle-Théâtre à Cocody par le ministère de la Culture et Alain Tailly, directeur général du Centre national des arts et de l’action culturelle (Cnac). Toutefois, pour le président de la Fitp, il ne fallait pas rester les bras croisés. Ce qui explique, à l’en croire, cette commémoration de la Jmt qui entre dans le vif du sujet, à partir dans quelques jours.
A l’affiche, il y a «La tour de contrôle» de Maï la Bombe (le 3 avril), «Profession : ménagère» de Bamba Major et les Ambassadeurs d’Abidjan (le 4) et «L’impossible voisinage » de Diallo Ticouaï Vincent et Le Soleil de Cocody (le 5) et la Nuit de distinction des pionniers du théâtre ivoirien (le 6).
Tous les rendez-vous sont prévus, selon les organisateurs, à partir de 19 h, à l’Hôtel de la culture, dans les anciens locaux de la mairie de Cocody.
Schadé Adédé
schadeci@yahoo.fr
Ce qui le ronge
Adjé Daniel est prestement accueilli par les organisateurs de la cérémonie avec la plus grande précaution. Le bras droit posé sur l’épaule de son guide Ange (un de ses fils) qui le devance tout juste d’un pas, à peine le comédien en convalescence franchit-il l’entrée de l’espace, que le dramaturge Liazéré se précipite sur son second bras, presque mort, en berne, pour lui apporter du soutien. Tout lentement, à petits pas mécaniques, mais sous des ovations nourries du public incontestablement ému qui se met tout doucement en place, il est guidé vers le siège qui lui est réservé, face à la scène. Depuis, il n’a pas dit mot. Jusqu’à ce que l’on lui redonne la parole une heure plus tard.
«J’ai fait un AVC (accident vasculaire cérébral), il y a 13 ans. Ce n’est pas facile. Ma bouche était tordue, mais ça été remis en place. Je ne bave plus», confie Adjé Daniel, la voix tremblotante et entrecoupée, laissant tout le monde au bord des larmes.
«Vous avez du talent. Mais sachez qu’on ne vient pas au théâtre pour s’enrichir. Jeunes gens, ce n’est pas facile. Si Sicogi n’existait pas, je n’allais pas avoir aujourd’hui un toit. Je vous souhaite beaucoup de courage et de faire preuve de beaucoup d’abnégation et de persévérance», dira-il, sur le même rythme, à l’endroit des comédiens de la troupe de l’Ecole nationale de théâtre (Insaac) emmenée par son directeur et metteur en scène Vagba Obou de Salés, au terme de leur spectacle inaugural d’expression corporelle et de mime inspiré de Tom & Jerry de Phil Roman ; un film américain d’animation sorti en 1992 qui met en scène le chat et la souris.
Sur le planches depuis 1957
Les félicitations d’Adjé Daniel vont également à l’endroit des organisateurs de la JMT, comme on peut le constater : «Depuis 1957, je fais du théâtre et il n’y a jamais eu ça. Maintenant, je vois que toutes nos doléances ont été prises en compte».
Au nom du ministère de la Culture et de la Francophonie qu’il représentait, c’est Liazéré Elie Kouao, qui a déclaré ouvert l’événement, tout en louant l’amour de tous pour redonner vie au théâtre. A commencer par Diallo Ticouaï, initiateur de la Jmt, avec la Dtv Fm et la Fédération ivoirienne de théâtre professionnel (Fitp), en collaboration avec la mairie de Cocody.
Par ailleurs, Diallo Ticouaï Vincent a profité de la rencontre pour demander sa «feuille de route», en tant que directeur désigné du Pôle-Théâtre à Cocody par le ministère de la Culture et Alain Tailly, directeur général du Centre national des arts et de l’action culturelle (Cnac). Toutefois, pour le président de la Fitp, il ne fallait pas rester les bras croisés. Ce qui explique, à l’en croire, cette commémoration de la Jmt qui entre dans le vif du sujet, à partir dans quelques jours.
A l’affiche, il y a «La tour de contrôle» de Maï la Bombe (le 3 avril), «Profession : ménagère» de Bamba Major et les Ambassadeurs d’Abidjan (le 4) et «L’impossible voisinage » de Diallo Ticouaï Vincent et Le Soleil de Cocody (le 5) et la Nuit de distinction des pionniers du théâtre ivoirien (le 6).
Tous les rendez-vous sont prévus, selon les organisateurs, à partir de 19 h, à l’Hôtel de la culture, dans les anciens locaux de la mairie de Cocody.
Schadé Adédé
schadeci@yahoo.fr
