x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Art et Culture Publié le mardi 9 avril 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Entretien / Touré Aboubacar Labass (journaliste-poète) : ‘‘Les hommes politiques doivent arrêter de mentir et de se mentir’’

Touré Aboubacar Labass est un journaliste. Il a exercé au quotidien le ‘’Libéral’’, à l’hebdomadaire la ‘’Patrie’’ et la radio des Nations Unies à Abidjan. Touré Aboubacar Labass, se dévoile dans une autre surface intellectuelle et littéraire : la poésie. Le journaliste-poète était récemment de passage à la rédaction de ‘’l’Intelligent d’Abidjan’’.

Qui est Touré Aboubacar Labass ?
Je suis malinké, originaire de la région du Denguélé et particulièrement d’Odiénné. Je suis journaliste de profession, donc observateur du quotidien, que je tente cette fois, de décrypter par la poésie.

Mais c’est par le journalisme qu’on vous connaît particulièrement …
Oui ! Mais la poésie est une autre forme d’expression. C’est pourquoi, dans mon recueil de 30 poèmes, j’aborde les thèmes inépuisables de la femme, l’amour, l’amitié, la pauvreté. Dans ces 30 poèmes, je m’interroge sur la société actuelle, gagnée par l’adoration du ’’Dieu argent’’, des comportements de haine et d’intolérance. Je suis de confession musulmane et j’accepte difficilement ces mauvais sentiments.

Qui vous a intéressé dans le journalisme ?
Dans le métier, tout est riche. Tout est contact. Tout est aussi partager, parce que j’ai beaucoup appris. J’ai été journaliste à l’Onuci-Fm en poste à Touba, au nord de la Côte d’Ivoire de 2005 à 2010. C’était aussi passionnant mon passage à Palm-Eco, un journal de liaison de la société ivoirienne Palm industrie.

Journaliste, quelles sont vos observations sur la presse ivoirienne aujourd’hui ?
Une presse abondante, mais peu impartiale. Chaque organe de presse a une ‘’couleur’’ politique. Malheureusement, j’ai travaillé dans cette partialité qui discrédite aujourd’hui la presse ivoirienne. Dieu merci, mon passage à la radio onusienne a permis de corriger cette façon de travailler de la presse. En ce qui concerne la presse ‘’papier’’, les lecteurs sont fatigués de titres ronflants et qui, en réalité ‘’tuent’’ la presse ivoirienne. C’est mon constat.

Journaliste, observateur, votre regard sur la classe politique ivoirienne ?
Aujourd’hui, la classe politique ressemble à ’’sa’’ presse. Le mal est profond. Le pays est divisé. Les hommes politiques doivent arrêter de mentir et de se mentir. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a besoin d’une véritable réconciliation, dans un débat de vérités. Rien que des vérités pour sortir la Côte d’Ivoire d’une crise interminable et profonde.

Vous êtes aujourd’hui poète. C’est une reconversion ?
Tout comme le journaliste, le poète dénonce les tares de la société. C’est pourquoi, mon poème de 30 recueils parle de la femme, tantôt considérée comme démon, tantôt ange. Je suis de confession musulmane et je ne tolère pas que la société actuelle soit gagnée par le ‘’Dieu argent’’, la haine, l’intolérance et le mensonge.

‘’Moi l’ignorant ‘’ C’est bien votre recueil de 30 poèmes bientôt sur le marché du livre
‘’Moi l’ignorant’’ est une œuvre-souvenir pour mon ami Sylla Aboubacar, qui avant de mourir, m’a offert un bic, que j’appelle ‘’plume’’, en guise d’adieu. Mon ami Sylla Aboubacar m’avait dit de savoir me servir de la ‘’plume’’. Il m’a laissé un lourd héritage, qui est l’amitié et moi pour le respect de la parole donnée, j’ai écrit et je me suis servi de la plume de mon ami Sylla Aboubacar.

Mais pourquoi ‘’Moi l’ignorant’’ ?
Vous savez, l’homme avec un grand ‘’H’’ est une moitié. L’autre moitié est faite d’apprentissage, d’humilité. Il faut apprendre à connaître les autres. L’homme avec grand ‘’H’’ dans sa fonction sociale doit se parer de modestie. Quel que soit votre diplôme, votre intelligence, vous trouverez toujours quelqu’un de plus sage que vous. Il faut être respectueux, honnête et Dieu vous élèvera. C’est pourquoi, j’ai matérialisé mon amitié à Sylla Aboubacar qui, sur son lit d’hôpital m’avait enseigné, l’autre moitié de ma vie. ‘’Moi l’ignorant’’, le recueil de 30 poèmes est le fruit de mon amitié pour Sylla Aboubacar décédé et le respect de ma parole donnée.

Le journaliste Touré Aboubacar, membre du club de poésie en Côte d’Ivoire ?
Je le pense. Je suis dans la poésie depuis 1995, encouragé à l’époque, par monsieur Gnahoré Oppoupey Denis, qui était mon patron au département de communication à Palm industrie. Mes qualités reconnues de poète, je suis invité par le club de poésie de Veyrier-Du-Lac, en France. «Nous les fous », c’était le thème de mon poème.

Mais pourquoi «Nous les fous»?
Vous savez, être journaliste, ou poète est une passion. « Nous les fous » en 1995, s’adressaient à tous ceux qui sont amoureux de la création, de la recherche, des ‘’choses’’ de l’esprit. Et, moi Touré Aboubacar Labass, je dis que, quand tu n’es pas ‘’fou’’ tu ne peux pas réussir.

Réalisé par Ben Ismaël
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Art et Culture

Toutes les vidéos Art et Culture à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ