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Art et Culture Publié le mardi 9 avril 2013 |

Attrait touristique de la ville de Man : Les cascades naturelles inondent toujours l’esprit des visiteurs

© Par DR
Attrait touristique de la ville de Man : Les cascades
Man.
En ce début de saison des pluies, la source située au mont Tonpki a repris un peu de niveau. La conséquence directe est la légère augmentation du niveau de l’eau dans le bassin et les chutes. Le bruit de la cascade d’eau est entendu bien avant de trouver l’entrée de ce temple naturel surveillée par des jeunes du village de Zadepleu. C’est ce que la cascade naturelle de Man est la propriété du village Zadepleu dont la mutuelle a la gestion au quotidien. Depuis de longues années, ce site, toujours couvert d’une végétation verte et luxuriante, est un des sites touristiques d’attrait dans notre pays. Passé les premières frayeurs de la prise d’armes de septembre 2002 et l’annexion de Man en octobre puis décembre 2002 par le mouvement populaire du grand Ouest [Mpigo] dirigé par Félix Doh [N’dri Saint Clair de son vrai nom], la jeunesse puis les militaires français de la Licorne ont repris le chemin de la cascade. Aujourd’hui, c’est une route escarpée, difficilement praticable par les voitures qui est empruntée par les visiteurs de la cascade. En moyenne, ce sont entre 20 et plus de la centaine de visiteurs que le site reçoit.

Beau, calme mais…

Le site de la cascade dont la voie d’accès avait été réhabilité par la force militaire française Licorne. Depuis, plus rien. Tout de même, le site naturel conserve son attrait. C’est un beau cadre de nature dont le calme contraste avec le bruit et le tumulte de la ville. Le site de la cascade naturelle est un peu en retrait de la ville, sur la route de Biankouman si l’on ne passe pas par le centre-ville. À partir du rond-point du lycée municipal, l’on continue sur la gauche où après 1,5 km l’on trouve à gauche, la voie crevassée de la cascade. Aucune pancarte, aucune indication qui indique que ce site forestier fait partie des attraits touristiques de la Côte d’Ivoire. On accède au site proprement dit par un escalier de plusieurs marches. Si la descente est un peu plus aisée, ce n’est pas le cas de la remontée qui met à rude épreuve les jambes et le cœur. À l’entrée, une palissade a été construite à l’aide de bambous de Chine. Une petite donne accès à l’escalier, mais, avant de s’y engager, il faut s’acquitter de 200f Cfa au « gardien du temple » en service. Le bureau de gestion de la mutuelle procède à la désignation des deux jeunes qui par semaine assurent le service de vente de tickets. Ce ticket est rouge avec la mention « Mutuelle pour le développement de Zadepleu, cascade naturelle de Zadepleu- ticket d’accès- tarif 200f suivi du numéro du sésame et enfin bonne visite ». Deux ponts en bois sont sur la voie qui conduit à la chute d’eau. Des ruisseaux à l’eau claire, des fougères, des plantes aquatiques et un pont en corde de caoutchouc, répliquent rustique du pont de lianes de Liepleu dans le département de Danane, à un peu plus de 80 Km de Man. Une des cordes est coupée et pend. Le spectacle est beau. Partout, des roches, petites et grandes qui servent de marchepieds. Dans le bassin, au bas de la montagne, l’eau est sale. La saison sèche a eu de l’effet. Il n’empêche, des jeunes gens, une fille et trois garçons, se baignent et s’éclaboussent avec joie. On soupçonne des idées peu catholiques de la part de ces jeunes gens. Notre arrivée en compagnie d’un photographe va tiédir leurs instincts inavoués. Ils se retirent du bassin et s’en vont. Trois gros arbres ont été abattus. Sur le flanc gauche de la montagne sur laquelle cascadent les effluves d’eau en provenance du « tonpki », des pistes ont été créés par les jeunes. Ils les empruntent pour gagner le haut. Sur le site même, deux appâtâmes aux toitures faites de tuile sont en piteux état. Selon une source, ces réalisations sont l’œuvre d’expatriés « blancs » rentrés dès le déclenchement de la crise de septembre 2002. Le plus grand des deux servait de point de vente d’attiéké [semoule de manioc séchée et cuit très prisée des ivoiriens] accompagné de poisson a la braise. Une incursion dans le bâtiment permet de voir une chambre, une grande cuisine, des douches. L’autre, dont les supports sont faits de troncs d’arbre, ronds, servait aux échanges. Un couple arrive avec ses enfants, l’homme et sa femme se plaignent de ce laisser-aller. La femme souhaiterait une rétrocession des réalisations à des privés. À l’exception des chutes d’eau que l’on peut contempler, il n’y a plus aucun attrait. Or, bien avant la crise, c’était des centaines de visiteurs que ce site naturel accueillait. Aujourd’hui, seuls les week end favorisent une véritable déferlante de jeunes sur le site.

Sexe comme sur les plages

À Zadepleu, la cascade naturelle était bien avant son ouverture au public un site sacré et adoré. Il y a donc des interdits comme sur tout site africain, sacré. Mais les jeunes ont tendance à enfreindre les règles et s’adonnent à la luxure et au sexe. Toute chose que confirme un photographe rencontré sur le site. L’un des distributeurs de tickets d’entrée tente tout de même de nier ce qui est apparemment une évidence. Son frère lui ne nie pas mais rappelle que tout est mis en œuvre à leur niveau pour sensibiliser les jeunes à éviter ces pratiques. Pour l’heure, apprend-on, les génies n’ont pas encore sanctionné ces groupes de jeunes. Mais mieux vaut ne pas tenter le diable.

Site touristique négligé ?

Zadepleu est un village communal de Man. Son chemin d’accès est aussi celui de la cascade naturelle. Au carrefour, comme mentionné plus haut, aucune inscription, qui mette en exergue cet atout touristique qui ne figure même pas au discours des politiciens de Man qui en ces temps de campagne, font la cour à l’électorat. Le village de Zadepleu n’entend apparemment pas négocier la gestion du site avec l’administration. La mairie n’y a aucun droit nous dit-on. A preuve, lorsque nous demandons un contact au niveau du service socioculturel, la réponse est directe, « la mairie ne gère pas la cascade ». Pourtant, cet atout touristique du pays dont l’image figure sur des cartes postales gagnerait à être mieux géré. Côte d’Ivoire Tourisme, l’office ivoirien de promotion du tourisme n’y a aucun panneau de mise en relief. Ce service travaille plus sur l’extérieur dont on ne voit pas les retombées. Mais, pour les dirigeants [on espère que le nouveau directeur optera pour une nouvelle stratégie], les voyages à l’extérieur, sur des foires qui ne rapportent rien en dividende touristes sont privilégiées. La route de Zadepleu n’est pas électrifiée, difficile de se rendre à la cascade une fois la nuit tombée. D’ailleurs, la porte de l’escalier ferme a 18h30 mn. Cyrin Yao Kouassi est le chef du service socioculturel de la mairie de Man. Il soutient que si pour l’heure la mairie n’a pas la charge du site de la cascade, « quand tout va rentrer dans l’ordre, [allusion faite a l’après élections locales], la mairie engagera des discussions avec la communauté villageoise qui a repris la gestion du site. L’intention était de professionnaliser la gestion du site comme le faisait avant la crise, la direction régionale du Tourisme ». En attendant donc le verdict du 21 avril pour savoir quel est le nouveau maire de Man et son programme relatif à ce site touristique, Dr André Tia fait savoir que « c’est une de mes priorités, réhabiliter la cascade pour en faire un véritable atout touristique dont pourra bénéficier Man ». Attendons de voir.

Adam’s Régis Souaga, Envoyé spécial à Man (Source Lebanco.net)
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