Les centrales syndicales (Fesaci, Ugtci, Humanisme, Dignité, Forces ouvrières), parties présentées leurs doléances au chef du gouvernement, Daniel Kablan Duncan, à l’occasion de la fête du travail, qui s’est déroulée dans les jardins de la Primature, sont retournés bredouille. Les nombreuses revendications attraites à la réduction des coûts des denrées alimentaires, (huile, savon, carburant, riz, eau, électricité, gaz…) à la revalorisation du Smig (Salaire minimum interprofessionnel garanti), la sécurité des biens et des personnes, pour ne citer que celles-là, sont restées sans suite. Le chef du gouvernement n’a fait que faire des promesses aux travailleurs de Côte d’Ivoire. En effet, au cours de cette rencontre, les travailleurs ont été unanimes sur un point, la cherté de la vie. «Nous ne supportons plus le coût de la vie. La réalité dans les ménages est tout autre», a lancé Soro Mamadou, le Secrétaire général de la centrale Humanisme. Qui, demande au gouvernement d’ouvrir les négociations. Parce qu’il est de plus en plus sourd face aux souffrances des Ivoiriens. L’Union nationale des travailleurs de Côte d’Ivoire (Unatci), de Kotibo Yves, a abordé dans le même sens. La guerre, dit-il, est finie. C’est l’heure de la récompense pour la revalorisation du Smig et du Smag (Salaire minimum agricole garanti). En outre, le Secrétaire général de l’Unatci ne s’est pas empêché d’attirer l’attention du chef du gouvernement sur le panier de la ménagère qui n’existe plus. Et Traoré Dohia de la Fesaci de renchérir. «Les Ivoiriens ne trouvent plus de mot pour décrier leurs souffrances. Ils ne mangent plus deux repas par jour, au moment où tous les indicateurs économiques sont au vert et salués par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international», indique t-il. Tout en suppliant l’Etat de Côte d’Ivoire à baisser les prix des produits alimentaires, appliquer le Smig et débloquer les salaires des fonctionnaires bloqués depuis des années. Pour sa part, Boga Elie, le Secrétaire général adjoint de la centrale Dignité, a souhaité comme ses prédécesseurs, la baisse des denrées alimentaires et la revalorisation du Smig. Parce que, dit-il «se nourrir aujourd’hui est devenu un luxe en Côte d’Ivoire». Il a aussi demandé au Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, d’amnistier tous les détenus politiques et de faciliter le retour des exilés politiques pour une réconciliation vraie. Idem pour Joseph Ebagnerin Noël de l’Ugtci. Malheureusement, malgré ces appels, le chef du gouvernement n’a pas trouvé de réponses aux différentes préoccupations. Il a préféré faire des promesses là où ses interlocuteurs attendaient du concret.
Joseph Atoumgbré
Joseph Atoumgbré