La journée mondiale de la liberté de la presse a été célébrée hier vendredi 3 mai 2013 dans le monde. En Côte d’Ivoire, compte tenu du calendrier chargé des autorités, celle-ci sera fêtée aujourd’hui samedi. Moussa Traoré, président de l’Unjci (Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire) donne dans cette interview, les temps forts de cet évènement. Il salue également la libération, hier, de Ousmane Sy Savané, Directeur général du groupe Cyclone, éditeur du quotidien ‘’Le Temps’’.
La journée mondiale de la liberté de la presse a été célébrée hier vendredi 3 mai 2013. La Côte d’Ivoire célèbre cette journée le samedi 4 mai du fait du calendrier chargé des autorités. A ce jour, qu’est ce qu’on doit retenir de cette célébration surtout en Côte d’Ivoire ?
La Côte d’Ivoire fait partie d’un ensemble. C’est le système des Nations unies qui en a décidé en décembre 1993 d’instaurer la journée mondiale de la liberté de la presse. La Côte d’Ivoire, étant membre des Nations unies, ne peut pas être en marge de cette célébration. Il faut souligner qu’il y a quelques améliorations au niveau de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire. Cette année, dans le classement mondial de Reporters Sans Frontières, la Côte d’Ivoire a quitté la 169ème place pour être 96ème. Pour nous, il faut faire davantage, il faut que les autorités fassent des efforts pour que la Côte d’Ivoire soit dans le top 50 du classement de Reporters Sans Frontières de la liberté de la presse.
Vous indiquez à l’instant que les autorités doivent faire des efforts. Ousmane Sy Savané, Directeur général du groupe Cyclone, éditeur du quotidien ‘’Le Temps’’, vient d’être libéré, après plus d'une année passée en prison. Votre commentaire ?
Nous ne pouvons que saluer cette libération qui a lieu le jour même de la journée mondiale de la liberté de la presse. Ousmane Sy Savane était le dernier journaliste qui était encore en geôle. Nous souhaitons que ces genres d’actions se poursuivent pour que la Côte d’Ivoire qui a fait des avancées au niveau de la liberté de la presse puisse entrer, comme je l’ai dit, à l’instant, dans le top 50 du classement de Reporters Sans Frontières de la liberté de la presse.
Il y a encore des journalistes en exil…
L’Unjci a fait ce qu’elle pouvait. Sur les 18 qui sont en exil, il y a 10 qui sont rentrés et 8 sont encore hors de la Côte d’Ivoire. Ces derniers veulent voir d’abord comment seront traités les premiers qui sont rentrés avant de prendre une décision. Je pense qu’aujourd’hui, ils sont dans de bonnes dispositions pour rentrent, et cela est à saluer. Il a été convenu qu’un groupe d’exilés rentrer en premier avant que d’autres ne leur emboîtent le pas. Ne soyez donc pas surpris que jusqu’à la fin de cette année, ces journalistes en exil retrouvent leur patrie.
Qu’est-ce qui est fait à votre niveau pour que les journalistes en liberté provisoire, puissent retrouver totalement la liberté ?
Il faut déjà applaudir la liberté provisoire de nos camarades qui étaient détenus après la crise postélectorale. Le vœu que nous émettons, c’est que la liberté provisoire devienne définitive. C’est une question de procédure, nos amis sont libres, il faut déjà saluer cela.
La liberté de la presse ramène aussi aux conditions sociales des journalistes. Quelle appréciation, en 2013, fait le président de l’UNJCI sur cette question ?
Nous avons subdivisé notre mandat en 3 grands temps. Le premier, c’est la cohésion et la solidarité au sein de la famille de la presse. Raison pour laquelle, nous avons mis l’accent sur le retour des exilés. La 2ème année concernera les conditions de travail des journalistes.
Il faut penser à leur formation. Nous avons scellé, dans ce sens, un partenariat avec l’Université Atlantique. Nous œuvrons aussi pour que la convention collective soit appliquée.
Nous travaillons avec le Conseil nationale de la presse (CNP) qui a donné un ultimatum à toutes les entreprises de presse. Attendons donc le terme de cet ultimatum. On préfère le lobbying, on préfère travailler de façon discrète sans tapage et nous sommes en phase avec le CNP. Nous sommes également en contact avec le syndicat de la presse privée pour voir dans quelle mesure on peut avoir des salaires décents pour les journalistes.
La célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse sera marquée cette année par une procession. Pourquoi cette innovation ?
C’est la 2ème fois que les journalistes de la Côte d’Ivoire vont sortir dans la rue. La première fois, c’était pour protester contre la bastonnade des journalistes par des militaires, en 2000. Mais aujourd’hui, ce n’est pas une marche de protestation que nous faisons. Nous sortons pour marquer de façon effective et d’une pierre blanche cette journée mondiale de la liberté de la presse. Nous le faisons à l’image des travailleurs qui défilent chaque 1er mai, jour de la fête du travail. La procession qui va partir de la Bibliothèque nationale à la Maison de la presse, se fera dans une ambiance de fête. Aussi, au cours de cette journée, le message du Gouvernement est beaucoup attendu.
En marge de cette célébration, le président de l’UNJCI a-t-il un message fort à livrer à tous les acteurs de la presse en Côte d’Ivoire ?
A l’ensemble des confrères et consœurs, je les invite à la mobilisation. Si nous nous mobilisons pour démontrer que nous sommes une force, on nous considérera. Si nous ne sommes pas solidaires, tous nos efforts seront vains. Aux entreprises, je souhaite bon vent et beaucoup de succès. Nous n’avons pas pour objectif d’étouffer les entreprises de presse.
C’est pour cela que nous avons décidé de mettre sur pied la brigade de lutte contre la location des journaux qui tue les entreprises de presse. Nous allons aider les entreprises de presse à accroitre leurs profits. Et nous serons en droit d’exiger aux entreprises l’application de la convention collective. Nous demandons aux autorités de ne pas considérer la presse comme leur ennemi, mais de les voir en ami. Car nous sommes leur miroir. C’est à travers la presse, qu’on les juge. Tout ce que nous écrivons ou publions c’est pour les aider à avancer.
Lorsqu’un journaliste critique un homme politique, il faut bien que ce dernier prenne cela avec beaucoup de philosophie et qu’il corrige ce qu’il y a lieu de corriger. C’est dans ce sens qu’il pourra s’attirer la sympathie de la population.
Raymond Dibi
La journée mondiale de la liberté de la presse a été célébrée hier vendredi 3 mai 2013. La Côte d’Ivoire célèbre cette journée le samedi 4 mai du fait du calendrier chargé des autorités. A ce jour, qu’est ce qu’on doit retenir de cette célébration surtout en Côte d’Ivoire ?
La Côte d’Ivoire fait partie d’un ensemble. C’est le système des Nations unies qui en a décidé en décembre 1993 d’instaurer la journée mondiale de la liberté de la presse. La Côte d’Ivoire, étant membre des Nations unies, ne peut pas être en marge de cette célébration. Il faut souligner qu’il y a quelques améliorations au niveau de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire. Cette année, dans le classement mondial de Reporters Sans Frontières, la Côte d’Ivoire a quitté la 169ème place pour être 96ème. Pour nous, il faut faire davantage, il faut que les autorités fassent des efforts pour que la Côte d’Ivoire soit dans le top 50 du classement de Reporters Sans Frontières de la liberté de la presse.
Vous indiquez à l’instant que les autorités doivent faire des efforts. Ousmane Sy Savané, Directeur général du groupe Cyclone, éditeur du quotidien ‘’Le Temps’’, vient d’être libéré, après plus d'une année passée en prison. Votre commentaire ?
Nous ne pouvons que saluer cette libération qui a lieu le jour même de la journée mondiale de la liberté de la presse. Ousmane Sy Savane était le dernier journaliste qui était encore en geôle. Nous souhaitons que ces genres d’actions se poursuivent pour que la Côte d’Ivoire qui a fait des avancées au niveau de la liberté de la presse puisse entrer, comme je l’ai dit, à l’instant, dans le top 50 du classement de Reporters Sans Frontières de la liberté de la presse.
Il y a encore des journalistes en exil…
L’Unjci a fait ce qu’elle pouvait. Sur les 18 qui sont en exil, il y a 10 qui sont rentrés et 8 sont encore hors de la Côte d’Ivoire. Ces derniers veulent voir d’abord comment seront traités les premiers qui sont rentrés avant de prendre une décision. Je pense qu’aujourd’hui, ils sont dans de bonnes dispositions pour rentrent, et cela est à saluer. Il a été convenu qu’un groupe d’exilés rentrer en premier avant que d’autres ne leur emboîtent le pas. Ne soyez donc pas surpris que jusqu’à la fin de cette année, ces journalistes en exil retrouvent leur patrie.
Qu’est-ce qui est fait à votre niveau pour que les journalistes en liberté provisoire, puissent retrouver totalement la liberté ?
Il faut déjà applaudir la liberté provisoire de nos camarades qui étaient détenus après la crise postélectorale. Le vœu que nous émettons, c’est que la liberté provisoire devienne définitive. C’est une question de procédure, nos amis sont libres, il faut déjà saluer cela.
La liberté de la presse ramène aussi aux conditions sociales des journalistes. Quelle appréciation, en 2013, fait le président de l’UNJCI sur cette question ?
Nous avons subdivisé notre mandat en 3 grands temps. Le premier, c’est la cohésion et la solidarité au sein de la famille de la presse. Raison pour laquelle, nous avons mis l’accent sur le retour des exilés. La 2ème année concernera les conditions de travail des journalistes.
Il faut penser à leur formation. Nous avons scellé, dans ce sens, un partenariat avec l’Université Atlantique. Nous œuvrons aussi pour que la convention collective soit appliquée.
Nous travaillons avec le Conseil nationale de la presse (CNP) qui a donné un ultimatum à toutes les entreprises de presse. Attendons donc le terme de cet ultimatum. On préfère le lobbying, on préfère travailler de façon discrète sans tapage et nous sommes en phase avec le CNP. Nous sommes également en contact avec le syndicat de la presse privée pour voir dans quelle mesure on peut avoir des salaires décents pour les journalistes.
La célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse sera marquée cette année par une procession. Pourquoi cette innovation ?
C’est la 2ème fois que les journalistes de la Côte d’Ivoire vont sortir dans la rue. La première fois, c’était pour protester contre la bastonnade des journalistes par des militaires, en 2000. Mais aujourd’hui, ce n’est pas une marche de protestation que nous faisons. Nous sortons pour marquer de façon effective et d’une pierre blanche cette journée mondiale de la liberté de la presse. Nous le faisons à l’image des travailleurs qui défilent chaque 1er mai, jour de la fête du travail. La procession qui va partir de la Bibliothèque nationale à la Maison de la presse, se fera dans une ambiance de fête. Aussi, au cours de cette journée, le message du Gouvernement est beaucoup attendu.
En marge de cette célébration, le président de l’UNJCI a-t-il un message fort à livrer à tous les acteurs de la presse en Côte d’Ivoire ?
A l’ensemble des confrères et consœurs, je les invite à la mobilisation. Si nous nous mobilisons pour démontrer que nous sommes une force, on nous considérera. Si nous ne sommes pas solidaires, tous nos efforts seront vains. Aux entreprises, je souhaite bon vent et beaucoup de succès. Nous n’avons pas pour objectif d’étouffer les entreprises de presse.
C’est pour cela que nous avons décidé de mettre sur pied la brigade de lutte contre la location des journaux qui tue les entreprises de presse. Nous allons aider les entreprises de presse à accroitre leurs profits. Et nous serons en droit d’exiger aux entreprises l’application de la convention collective. Nous demandons aux autorités de ne pas considérer la presse comme leur ennemi, mais de les voir en ami. Car nous sommes leur miroir. C’est à travers la presse, qu’on les juge. Tout ce que nous écrivons ou publions c’est pour les aider à avancer.
Lorsqu’un journaliste critique un homme politique, il faut bien que ce dernier prenne cela avec beaucoup de philosophie et qu’il corrige ce qu’il y a lieu de corriger. C’est dans ce sens qu’il pourra s’attirer la sympathie de la population.
Raymond Dibi