Ferkessédougou, Le pays Niarafolo, ethnie originaire de Ferkessédougou, a célébré officiellement la sortie de la 19ème promotion des "Tchélés" ou jeunes initiés des bois sacrés de quatre villages de forgerons, samedi à Fonikaha (environ 6 km de Ferkessédougou).
Les jeunes initiés issus de Donkaha, Fonikaha, Tiolokaha et Solikaha ont été célébrés à l’occasion du Festival du Tchologo 2013, placé sous le parrainage du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, représenté par un de ses vice-présidents, Aka Ahouélé.
Au cours d’une communication, Mgr Antoine Koné, évêque du diocèse d’Odienné, a signifié que cet événement est l’accueil et la célébration des nouveaux "Tchélé" (initiés) qui ont passé trois mois dans le bois sacré ou "Sizanga", cadre mystique, considéré comme la "matrice féconde" d’où jaillit la vie nouvelle pour tous ceux qui participent au rite de passage de l’initiation.
Silué Brahma est de la caste des forgerons originaires de Fonnikaha. Sorti de la 18ème promotion, il révèle qu’il n’avait droit à aucun égard avant son initiation.
« Je n’étais pas vraiment considéré dans ma communauté. Une femme avait plus de privilège que moi. Lorsque je suis revenu de mon initiation, je me suis rendu compte que j’avais gagné en maturité, ce qui me donna droit à beaucoup de privilèges dans ma communauté. J’ai droit aujourd’hui à des prises de décision, on me consulte, on me confie des secrets et des responsabilités; chose à laquelle je n’avais nullement pas droit lorsque j’étais un non initié », a-t-il témoigné.
Après donc trois mois d’initiation passés dans les bois sacrés des quatre villages "Fon’non" (forgeron) sous la conduite des maîtres du Poro appelés "Tchêliena", les jeunes initiés, désormais accomplis et équilibrés, pourront bénéficier des privilèges dont jouissent leurs aînés.
Selon les croyances Niarafolo, Koulotyèlè (La Divinité) a créé l’homme inachevé. C’est par l’initiation qu’il a l’occasion de s’accomplir et de quitter son état d’animalité pour parvenir à l’état d’homme parfait et vertueux, respectueux des lois de la nature et ayant la maîtrise du spirituel.
Les "Tchélés" de la 19ème promotion ont donc franchi toutes les étapes de leur formation, par "l’endurance, le courage à toutes les épreuves, le goût du travail acharné et de l’effort, le respect des aînés, le désintéressement de soi et le souci du travail commun", indique-t-on de source locale.
Après la prise de repas rituels apportés par les femmes à la lisière de la forêt sacrée, les "Tchélés", une soixantaine, sont sortis sur la piste de danse, sous l’œil vigilant des "viê’nin" (masque assurant la sécurité), à la grande joie des parents, amis et des populations de Ferkessédougou qui ont toujours répondu présent à cette cérémonie qui se passe tous les sept ans en pays Niarafolo.
A la différence des précédentes, la sortie de la 19ème promotion a bénéficié du soutien de plusieurs ministres et députés de la nation, ainsi que des autorités administratives, des chefs religieux, des chefs coutumiers, des élus et cadres de la région, dont les ministres Bruno Nabagné Koné et Maurice Kouakou Bandama, et de M. Koné Dossongui.
Le festival a également fait l’objet de réflexions scientifiques, jeudi et vendredi à Ferkessédougou, par des experts qui ont souhaité la préservation et la valorisation du Tchologo par les Niarafolo de Ferkessédougou, en tant que patrimoine culturel immatériel.
« En collaboration avec toutes les parties prenantes, y compris les collectivités territoriales, des stratégies peuvent être mises en œuvre pour identifier, sécuriser, aménager et valoriser toutes les composantes de ce patrimoine au bénéfice du public local, national et international », a indiqué le président du comité scientifique du festival Tchologo 2013, Yéninyamilouhou Fernand Sékongo.
Les populations des villages initiatiques ont, par le canal de leur porte-parole, émis l’espoir de voir le Tchologo inscrit au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO.
Pour le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman, la fête des initiés peut être une attraction touristique. « Ouvert au monde dans ses dimensions de patrimoine culturel immatériel, creuset de pratiques, de représentations, d’instruments, d’objets et d’espaces culturels, le Tchologo peut constituer un potentiel touristique à valoriser au bénéfice local, national et international », a-t-il fait observer.
D’origine mythique, le Tchologo a été révélé il y a plus d’un siècle aux "Fon’nons" (forgerons) qui en sont les dépositaires. Le cycle initiatique est ouvert à tous les jeunes forgerons à partir de 17 ans, pour une formation ésotérique hors du cadre familial.
(AIP)
ti/cmas
Les jeunes initiés issus de Donkaha, Fonikaha, Tiolokaha et Solikaha ont été célébrés à l’occasion du Festival du Tchologo 2013, placé sous le parrainage du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, représenté par un de ses vice-présidents, Aka Ahouélé.
Au cours d’une communication, Mgr Antoine Koné, évêque du diocèse d’Odienné, a signifié que cet événement est l’accueil et la célébration des nouveaux "Tchélé" (initiés) qui ont passé trois mois dans le bois sacré ou "Sizanga", cadre mystique, considéré comme la "matrice féconde" d’où jaillit la vie nouvelle pour tous ceux qui participent au rite de passage de l’initiation.
Silué Brahma est de la caste des forgerons originaires de Fonnikaha. Sorti de la 18ème promotion, il révèle qu’il n’avait droit à aucun égard avant son initiation.
« Je n’étais pas vraiment considéré dans ma communauté. Une femme avait plus de privilège que moi. Lorsque je suis revenu de mon initiation, je me suis rendu compte que j’avais gagné en maturité, ce qui me donna droit à beaucoup de privilèges dans ma communauté. J’ai droit aujourd’hui à des prises de décision, on me consulte, on me confie des secrets et des responsabilités; chose à laquelle je n’avais nullement pas droit lorsque j’étais un non initié », a-t-il témoigné.
Après donc trois mois d’initiation passés dans les bois sacrés des quatre villages "Fon’non" (forgeron) sous la conduite des maîtres du Poro appelés "Tchêliena", les jeunes initiés, désormais accomplis et équilibrés, pourront bénéficier des privilèges dont jouissent leurs aînés.
Selon les croyances Niarafolo, Koulotyèlè (La Divinité) a créé l’homme inachevé. C’est par l’initiation qu’il a l’occasion de s’accomplir et de quitter son état d’animalité pour parvenir à l’état d’homme parfait et vertueux, respectueux des lois de la nature et ayant la maîtrise du spirituel.
Les "Tchélés" de la 19ème promotion ont donc franchi toutes les étapes de leur formation, par "l’endurance, le courage à toutes les épreuves, le goût du travail acharné et de l’effort, le respect des aînés, le désintéressement de soi et le souci du travail commun", indique-t-on de source locale.
Après la prise de repas rituels apportés par les femmes à la lisière de la forêt sacrée, les "Tchélés", une soixantaine, sont sortis sur la piste de danse, sous l’œil vigilant des "viê’nin" (masque assurant la sécurité), à la grande joie des parents, amis et des populations de Ferkessédougou qui ont toujours répondu présent à cette cérémonie qui se passe tous les sept ans en pays Niarafolo.
A la différence des précédentes, la sortie de la 19ème promotion a bénéficié du soutien de plusieurs ministres et députés de la nation, ainsi que des autorités administratives, des chefs religieux, des chefs coutumiers, des élus et cadres de la région, dont les ministres Bruno Nabagné Koné et Maurice Kouakou Bandama, et de M. Koné Dossongui.
Le festival a également fait l’objet de réflexions scientifiques, jeudi et vendredi à Ferkessédougou, par des experts qui ont souhaité la préservation et la valorisation du Tchologo par les Niarafolo de Ferkessédougou, en tant que patrimoine culturel immatériel.
« En collaboration avec toutes les parties prenantes, y compris les collectivités territoriales, des stratégies peuvent être mises en œuvre pour identifier, sécuriser, aménager et valoriser toutes les composantes de ce patrimoine au bénéfice du public local, national et international », a indiqué le président du comité scientifique du festival Tchologo 2013, Yéninyamilouhou Fernand Sékongo.
Les populations des villages initiatiques ont, par le canal de leur porte-parole, émis l’espoir de voir le Tchologo inscrit au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO.
Pour le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman, la fête des initiés peut être une attraction touristique. « Ouvert au monde dans ses dimensions de patrimoine culturel immatériel, creuset de pratiques, de représentations, d’instruments, d’objets et d’espaces culturels, le Tchologo peut constituer un potentiel touristique à valoriser au bénéfice local, national et international », a-t-il fait observer.
D’origine mythique, le Tchologo a été révélé il y a plus d’un siècle aux "Fon’nons" (forgerons) qui en sont les dépositaires. Le cycle initiatique est ouvert à tous les jeunes forgerons à partir de 17 ans, pour une formation ésotérique hors du cadre familial.
(AIP)
ti/cmas