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Société Publié le mardi 7 mai 2013 | Le Patriote

Les raccourcis du Fpi pour tromper le peuple

« Ouattara compromet l’avenir des générations futures ». C’est par ce titre pour le moins sentencieux que Notre Voie, le quotidien pro-Gbagbo, barrait la machette hier. Dans un article volontairement polémique, le porte-voix du Front populaire ivoirien revenait sur le séminaire organisé samedi dernier par l’ancien parti au pouvoir, sur l’endettement en Côte d’Ivoire. Si à l’occasion de la commémoration de sa « fête de la Liberté », on peut saluer ce retour du FPI à cette posture – qu’il n’aurait du reste jamais du quitter – de parti d’opposition normal, qui lui sied à merveille quand il veut bien abandonner ses vaines tentatives de déstabilisation de la Côte d’Ivoire par les armes, en revanche on peut regretter cette propension de Miaka et les siens à chercher coûte que coûte la petite bête là où elle n’existe pas. Ainsi pourrait-on interpréter l’accusation qu’ils portent sur le chef de l’Etat, qui, selon eux, conduirait la Côte d’Ivoire dans le cercle vicieux du surendettement. Pour les économistes du FPI, la politique actuelle de développement du chef de l’Etat ne peut qu’entrainer le pays de Félix Houphouët-Boigny au désastre. En ce sens que toutes les dettes contractées actuellement auprès des bailleurs de fonds et des partenaires au développement compromettent dangereusement l’avenir des générations futures. C’est la raison pour laquelle, selon eux, Laurent Gbagbo dès son arrivée au pouvoir, s’est battu pour réduire la dette ivoirienne qui était de 6.700 milliards à 4.000 milliards de FCFA. On est content que de tels arguments et de tels chiffres soient communiqués par les panélistes du FPI. Mais au regard d’une analyse sérieuse, ce débat qui mérite d’être posé, n’a pas en ce moment sa raison d’être. Pis, on a l’impression que les éminences grises en économie du FPI donnent parfois dans des raccourcis dans le but de faire peur au peuple de Côte d’Ivoire et de discréditer l’ambitieuse politique de développement initiée par le président Alassane Ouattara. Avant même qu’il ne soit le président de la République de Côte d’Ivoire, le candidat du RHDP a été le seul parmi les prétendants à la magistrature suprême à produire un programme de gouvernement chiffré au cours de la campagne électorale présidentielle de 2010. L’ancien directeur général adjoint du FMI n’a pas fait de mystère sur le coût de son ambitieux programme pour la Côte d’Ivoire. Dix mille milliards de FCFA, avait-il affirmé. Cette rondelette somme, dont le montant peut paraitre surréaliste ou irréaliste, pour certains, est le budget des projets que compte réaliser le chef de l’Etat sur les cinq ans de son mandat. Certes, le point d’achèvement du PPTE permet à la Côte d’Ivoire d’engranger par an plus de 500 milliards de FCFA. L’assainissement des finances publiques et la lutte contre la corruption permettent à plusieurs centaines de milliards qui se perdaient chaque année dans la nature, d’entrer désormais dans les caisses de l’Etat. Ajouter à cela, les taxes et autres impositions qui rapportent à l’Etat d’autres centaines de milliards de FCFA par an. Lorsqu’on fait l’addition de toutes ces ressources, l’on se rend aisément compte qu’il reste un gap de plusieurs autres centaines de milliards de FCFA qu’il faut aller chercher pour boucler le financement du projet de société proposé aux Ivoiriens par le président Alassane Ouattara. A ce niveau, celui qui était le candidat du RHDP à la dernière élection présidentielle avait rassuré tous les sceptiques et ses détracteurs en ces termes : « Je suis banquier. Je sais comment chercher l’argent. C’est mon métier ». Le président Ouattara a donc prévenu qu’une partie du financement de sa politique de développement, sera assurée, non plus seulement par l’argent emprunté aux partenaires au développement comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Mais aussi par les emprunts contractés sur les marchés financiers. La réunion du Groupe consultatif pour le financement du Plan national de Développement 2012 en décembre dernier à Paris, qui a permis d’obtenir plus 4000 milliards FCFA, poursuivait ce but. Le fait de s’endetter n’est pas mauvais en soi. Car les pays dits émergents comme le Brésil, l’Inde, le Mexique sont passé par là. La première puissance économique qui sont les Etats-Unis continue de tenir son rang grâce à la dette extérieure. Mais le plus important est ce l’on fait avec la dette contractée. Si l’on l’utilise à des fins autres que ce pour quoi l’on s’est endetté, il est clair que l’on court vers la catastrophe. Mais si on l’utilise pour construire des routes, des infrastructures, pour financer la formation, la santé etc., nul doute que l’on posera les jalons du bien-être des générations futures pour qui on semble tant se soucier. Le PPTE a permis de réduire l’endettement, dégageant de nouvelles ressources pour financer le développement. Mais ces ressources sont insuffisantes face aux besoins actuels de réhabilitation des infrastructures éducatives, routières, électriques… En outre, sans personnel qualifié et infrastructures de qualité, aucun investisseur ne viendra mettre son argent en Côte d’Ivoire. Le président Ouattara en économiste averti, en est conscient. C’est pourquoi avec lui, « l’argent ne circule pas » à la rue Princesse ou à acheter les RAV 4 pour les maitresses. Mais « l’argent travaille » à la réalisation des grands chantiers. A faire des routes, des barrages, des ponts, à construire des universités et des hôpitaux. Pour que demain, comme l’a fait Félix Houphouët-Boigny avant hier, la Côte d’Ivoire demeure toujours ce pays phare qui est la locomotive de la sous-région. En dix ans, le pays a gravement régressé. Laurent Gbagbo qui n’a pas contracté aucune dette, qu’a-t-il construit ? Quel investissement significatif a-t-il pu réaliser sous sa gouvernance ? Qu’a apporté le «budget sécurisé» à la Côte d’Ivoire ? Rien du tout. Sinon «payer les salaires des fonctionnaires chaque fin de mois» ou «construire quelques bâtiments Yamoussoukro avec l’argent du pétrole». Que le FPI ne s’inquiète pas pour les générations futures. Car la Côte d’Ivoire est dans bonnes mains réfléchies et compétentes. "Un endettement, mal orienté, mal géré, compromet dangereusement l’avenir du pays", disent les économistes du FPI. On est tous d’accord sur ce point. Et Ouattara, en expert hors pair en finance, le sait. C’est pourquoi il veille scrupuleusement à ce que toute cette dette contractée en ce moment auprès des bailleurs de fonds, travaille effectivement et efficacement. Certes, une mauvaise utilisation de la dette peut compromettre l’avenir de la Côte d’Ivoire. Mais prôner le retour en arrière en matière de développement, est suicidaire pour un pays comme la Côte d’Ivoire qui a impérativement besoin de se reconstruire. Non pas seulement avec ses propres ressources. Mais aussi des richesses additionnelles provenant de l’extérieur. C’est ce qui est réaliste.

Jean-Claude Coulibaly
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