Après la dédicace qui a eu lieu à Paris en avril dernier, l’auteur de ‘‘Notre Histoire avec Laurent Gbagbo’’ était face à la presse le jeudi 9 mai 2013 à la Maison de la Presse d’Abidjan-Plateau. Avec les journalistes, plusieurs aspects de fond et de forme du livre ont été abordés. Alafé Wakili ne s’est point dérobé à sa mission de faire comprendre son livre, le deuxième du genre après « Instants de vies ». Ci-dessous des extraits de son propos liminaire et ses réponses aux questions des journalistes et amis présents.
‘’A l’occasion de cette conférence de presse que nous avons voulu faire pour présenter notre ouvrage à la presse nationale et internationale, nous disons que c’est par là que nous aurions dû commencer. Mais puisque nous avons été en mission à paris, nous avons fait la première étape là-bas, en profitant de notre séjour. Ensuite, rentré au pays, nous avons estimé qu’avant de rencontrer le grand public, il était important d’échanger, de faire un débat avec les confrères. Et puis de présenter l’ouvrage à travers eux, au grand public afin de recueillir leurs commentaires, leurs réactions pour aider le public à mieux comprendre ce que nous avons écrit. Tel est l’objet de cette rencontre autour de ‘‘Notre histoire avec Laurent Gbagbo’’.
Le choix de la France pour l’édition du livre
Nous avons fait le choix de la France et particulièrement de l’Harmattan parce que, c’est une maison d’édition prestigieuse qui publie, comme l’a dit son représentant à la dédicace, 25 ouvrages par jour. C’est une maison d’édition assez outillée. Après la sortie de notre premier ouvrage ‘‘ Instants de vies’’ qui n’a pas encore eu la chance de connaître une carrière internationale, nous avons voulu profiter des opportunités que cette maison d’édition pouvait offrir, pour lancer ce second livre et ce témoignage sur 15 ans de crise en Côte D’Ivoire. ‘‘Notre histoire avec Laurent Gbagbo’’, c’est 210 pages environ sous sa première édition. D’autres éditions sont en cours. Il est vendu à 15 000 Fcfa ici pour l’instant et déjà disponible dans quelques librairies dont le réseau librairie de France. Un premier lot est arrivé. Il y a déjà, une demande et un besoin assez forts. C’est vrai que le prix semble élevé pour certaines bourses locales. Nous allons voir dans quelle mesure avec l’éditeur, les choses devront être faites pour améliorer l’accessibilité à cet ouvrage. En France, il est vendu à 21 Euros. Vous voyez en conversion, ce que ça donne avec l’aspect transport. Donc, voici le tableau.
Pourquoi le choix du titre «Notre Histoire avec Laurent Gbagbo»
Beaucoup de gens me posent la question pourquoi le choix du titre ‘‘Notre histoire avec Laurent Gbagbo’’. Ça pose beaucoup de problèmes. D’une part, il y a des gens qui disent, Laurent Gbagbo n’est plus le président, on l’a oublié. C’est fini. Pourquoi, écrire un livre pour le rappeler à l’esprit des gens. Pour le rappeler dans la tête des gens et lui assurer une sorte de permanence dans leur esprit. En second lieu, selon certaines personnes, estiment je serais en train d’utiliser son nom pour chercher à gagner de l’argent. Ces personnes certainement des partisans de Laurent Gbagbo estiment que, c’est elles seules qui détiennent le droit d’utiliser le nom de l’ex-président pour dire telle ou telle chose. Et puis, chacun y va de son commentaire sur le simple choix du titre sans jamais avoir vraiment lu l’ouvrage en tant que tel. En fait, vous savez que, nous sommes journalistes. C’est un échange entre confrères. En tant que journaliste, on a toujours cette tentation de prendre ce qui ne va pas. Lorsqu’un train arrive à l’heure, il n’y a pas de problème, mais c’est lorsque un train arrive en retard qu’il y a problème. Aujourd’hui, le Président Alassane Ouattara est président de la république. Ecrire notre histoire avec Alassane Ouattara, c’était la chose la plus facile à faire, la plus opportuniste à faire. Moi, je pense qu’il y a avait un témoignage à donner. Et sur celui qui a été toujours au cœur de l’histoire de la Côte d’Ivoire, d’abord en tant que syndicaliste étudiant, en tant que syndicaliste enseignant, en tant que opposant face à Houphouët Boigny, face à Henri Konan Bédié. Qui est devenu président face à Robert Guéi et au passage qui a été allié du Président Alassane Ouattara au Front républicain. Aujourd’hui, ex-président détenu à la Haye, il est au cœur de notre histoire. Il a été président de la République. Et écrire un témoignage sur quinze années de crise dont dix, ont été marquées par sa présidence, pouvait justement autoriser qu’on dise ‘‘Notre Histoire avec Laurent Gbagbo’’. Parce que, sur les quinze dernières années concernées, il a été quand même président sur dix ans. Et pour le meilleur comme pour le pire, en bien ou en mal, il a posé des actes. Nous avons été, chacun de nous au cœur de cette histoire. Nous avons été présents en tant qu’êtres vivants, en tant que citoyens du monde, en tant que citoyens ivoiriens. Donc, si on comprend les choses de cette façon, je pense que, le débat peut se faire, ça peut s’expliquer. Notamment par rapport à la vision qu’un journaliste pourrait avoir dans la sélection d’un titre qui peut capter intérêt et attention. Bien entendu, il y a beaucoup d’autres choses dans le livre.
« Notre Histoire avec Laurent Gbagbo » : une autobiographie, un essai ou un roman ?
En espérant qu’on aura l’occasion d’aller dans les détails à travers vos questions et aussi pour répondre au modérateur qui se demandait, si c’est un essai, si c’est une autobiographie, je voudrais faire un commentaire. De plus en plus, les gens dépassent les frontières des genres littéraires. Je l’ai fait dans ma première œuvre. La tendance consiste à embrasser tous les domaines, toutes les opportunités, embrasser toutes les possibilités. Ce témoignage est à la lisière du récit et aussi de l’essai. Donc, il y a une part de tout. C’est un récit fait sans donner une impression personnelle. Un témoignage est fait. C’est un regard personnel. Puisque le sujet est un sujet général, et quelques réflexions sont menées. Donc, la part du témoignage fait qu’il s’agit d’un récit simple. Mais ce n’est pas un récit imaginaire. C’est un récit basé sur la réalité. C’est un récit basé sur les faits vécus. Ce qui fait que ce n’est pas une fiction. Donc, cette part de réalité, ce regard porté souvent a posteriori sur les faits, nous entraine sur le terrain de l’analyse. Et à partir de l’analyse et de la réflexion, on tombe dans l’essai. Donc, c’est un récit-essai.
La première fois, on disait c’était un roman-enquête. De plus en plus, il y a cette tendance de dépasser les genres, entre la nouvelle, le roman, la poésie. Un roman-quête, c’est un roman enquête. Un roman-quête, est un roman en même temps dans une quête c'est-à-dire qui poursuit un objectif et qui a des messages à passer, un roman à thèses, un roman à thèmes. Cette expression a été créée, il y a quelques années en France. (…) Ce second ouvrage sent davantage de maturité. Et puis toujours cette sincérité, cette naïveté intellectuelle. Naïveté, aussi candeur de l’adolescence qui peut encore y transparaître. Et puis certainement dans les tomes à venir, dans la suite de ce témoignage, parce qu’on ne dit jamais tout, et même ce qu’on révèle, on ne révèle pas ça en entier, je dirai d’autre chose. On en garde toujours un peu pour soi-même. Et puis, pour des gens de l’intimité et aussi pour protéger certainement les sources et d’autres paramètres. Mais, j’envisage un tome 2 et un tome 3. Une sorte de trilogie sur la base de ce que j’ai écrit. On peut écrire ‘’Notre histoire avec Henri Konan Bédié’’, ‘’Notre histoire avec Alassane Ouattara’’ et pourquoi pas ‘’Notre histoire avec Soro Guillaume’’. Je peux revendiquer cela. D’autres pourraient avoir l’intention de le faire, mais sans avoir déposé quelque chose à l’OAPI, je revendique ces titres déjà.
Un livre pour s’enrichir en utilisant le nom de Laurent Gbagbo ?
Moi j’écris pour tous les publics. La cible est large, j’écris pour 22 millions d’habitants en Cote d’Ivoire. J’écris pour les africains, j’écris pour le monde entier. Et mon objectif, notre objectif avec mon éditeur c’est que si nous avons réussi au bout d’un an à vendre 5 mille exemplaires, nous aurons réussi un bon coup éditorial, littéraire et commercial. Vous savez que Laurent Gbagbo a beaucoup de partisans, il a eu environ deux millions d’électeurs. Je pense que ce serait prétentieux d’écrire pour que ses 2 millions d’électeurs achètent mon livre. J’écris et si j’ai vendu 5 mille exemplaires, je suis heureux. Laurent Gbagbo à 2 millions d’électeurs qui ont voté pour lui, selon les chiffres de la CEI. Je pense que je n’ai pas cette prétention là d’avoir 2 millions de partisans de Laurent Gbagbo qui vont acheter mon livre. Si nous avons vendu 5 mille exemplaires notre objectif est atteint. C’est l’occasion de répondre à certains amis qui ont dit que j’ai écrit ce livre pour m’enrichir. Vous savez sur chaque exemplaire j’ai 6% en tant qu’auteur. Quand on calcule c’est environ 1000F sur chaque livre. Pour devenir riche, il faut que je vende justement 1 million d’exemplaires. Si tous ceux qui ont voté pour Laurent Gbagbo achètent à 15 000 F le livre, là j’aurai 1 milliard et plus en bénéfice. Là, oui je serai riche. Mais je n’écris pas pour qu’un million de partisans achètent le livre. Moi j’ai voulu porter un témoignage aux uns et aux autres, pour les générations à venir, pour faire comprendre un certain nombre de choses. Il ne s’agit pas de gagner de l’argent. Non, non et non ! Tel n’est pas mon intention et je voudrais que cela soit clair dans tous les esprits. Et aussi ces gens qui disent que j’ai fait ça pour me faire connaitre davantage. Je suis déjà connu. Et ce n’est pas une histoire de M. Alafé et M. Laurent Gbagbo. Et j’ai même inscrit dans le livre que Laurent Gbagbo me connait, je le connais comme Président de la République et moi comme citoyen. Il connait beaucoup de gens qu’il n’a jamais rencontrés. Il a nommé des gens qu’il n’a jamais rencontrés. Donc il a une histoire avec chacun de nous. Voilà, je tenais vraiment à faire ces précisions là. (…) je suis déjà connu. Me faire connaitre davantage ? Non. Je pense que si je voulais le faire j’allais écrire « Mon histoire avec Obama ou avec Nelson Mandela » qui sont d’une plus grande notoriété.
Qui est caché derrière l’appellation ‘’papa’’ abondamment utilisé dans le livre ?
Je pense que quand on lit, c’est cela qui nous emmène dans le récit. Entre le récit et l’essai, j’aurais pu dès le départ dire « Mon histoire avec X ». J’ai choisi Papa. On doit deviner
L’histoire de la préface de Mamadou Koulibaly et de la postface de Cissé Ibrahim Bacongo
Au départ, il faut que je vous le révèle, mon intention était de faire la préface par le professeur Mamadou Koulibaly et la postface par le président Guillaume Soro. C’était pour moi, une contribution à la réconciliation. Un passage de témoin entre le président sortant de l’Assemblée nationale et l’actuel président. Donc, j’ai rencontré les deux personnalités qui m’ont donné leur accord. J’ai envoyé le document Mamadou Koulibaly, en sa qualité d’ancien président de l’Assemblée nationale et à Guillaume Soro en sa qualité de nouveau président. Mais les contraintes de calendrier et les exigences de la sortie du livre au « salon du livre » à Paris, ne m’ont pas permis d’intégrer la postface du président Guillaume Soro. Vous voyez le symbole que j’avais voulu faire ! Mamadou Coulibaly ouvre et Guillaume Soro ferme. Guillaume Soro lisait la préface de Mamadou Coulibaly et faisait sa postface en fonction de cela. Une sorte de réponse, une sorte de lettre, une sorte de dialogue entre les deux. C’est le message que j’avais voulu faire passer. Et un message de réconciliation. Malheureusement, les contraintes de calendrier n’ont pas permis cela. Comme d’autres éditions sont possibles, il n’est pas exclu que lorsque nous allons procéder à la validation définitive de la contribution du président Guillaume Soro, on puisse l’intégrer à côté de celle du ministre Cissé Bacongo. Les problèmes de calendrier, d’ailleurs, du président de l’Assemblée nationale m’ont peut être rendu service parce que mon aîné Cissé Bacongo avait aussi son texte. Donc, comment aurais-je fait ? Au-delà de l’absence du président Guillaume Soro, c’est ce message, ce témoignage. Le président Mamadou Coulibaly est connu pour ses positions critiques vis-à-vis du président Ouattara alors que Monsieur Cissé Bacongo est un militant engagé de la cause du président Ouattara. C’est un message, c’est un lien. Ça veut dire qu’il est possible de se parler. Au-delà de mon récit, il y a un projet lié à la réconciliation, un projet lié à la fraternité, un projet lié à une quête de démocratie qui sous-tend ce que j’ai écrit. Cette vision-là, je voudrais vraiment vous inviter à m’aider à la faire partager pour que plus de personnes puissent lire ‘‘Notre Histoire avec Laurent Gbagbo’’ qui est une partie de l’histoire de la Côte d’Ivoire.
Recueillis et transcrit par S.Debailly et O.Dama
‘’A l’occasion de cette conférence de presse que nous avons voulu faire pour présenter notre ouvrage à la presse nationale et internationale, nous disons que c’est par là que nous aurions dû commencer. Mais puisque nous avons été en mission à paris, nous avons fait la première étape là-bas, en profitant de notre séjour. Ensuite, rentré au pays, nous avons estimé qu’avant de rencontrer le grand public, il était important d’échanger, de faire un débat avec les confrères. Et puis de présenter l’ouvrage à travers eux, au grand public afin de recueillir leurs commentaires, leurs réactions pour aider le public à mieux comprendre ce que nous avons écrit. Tel est l’objet de cette rencontre autour de ‘‘Notre histoire avec Laurent Gbagbo’’.
Le choix de la France pour l’édition du livre
Nous avons fait le choix de la France et particulièrement de l’Harmattan parce que, c’est une maison d’édition prestigieuse qui publie, comme l’a dit son représentant à la dédicace, 25 ouvrages par jour. C’est une maison d’édition assez outillée. Après la sortie de notre premier ouvrage ‘‘ Instants de vies’’ qui n’a pas encore eu la chance de connaître une carrière internationale, nous avons voulu profiter des opportunités que cette maison d’édition pouvait offrir, pour lancer ce second livre et ce témoignage sur 15 ans de crise en Côte D’Ivoire. ‘‘Notre histoire avec Laurent Gbagbo’’, c’est 210 pages environ sous sa première édition. D’autres éditions sont en cours. Il est vendu à 15 000 Fcfa ici pour l’instant et déjà disponible dans quelques librairies dont le réseau librairie de France. Un premier lot est arrivé. Il y a déjà, une demande et un besoin assez forts. C’est vrai que le prix semble élevé pour certaines bourses locales. Nous allons voir dans quelle mesure avec l’éditeur, les choses devront être faites pour améliorer l’accessibilité à cet ouvrage. En France, il est vendu à 21 Euros. Vous voyez en conversion, ce que ça donne avec l’aspect transport. Donc, voici le tableau.
Pourquoi le choix du titre «Notre Histoire avec Laurent Gbagbo»
Beaucoup de gens me posent la question pourquoi le choix du titre ‘‘Notre histoire avec Laurent Gbagbo’’. Ça pose beaucoup de problèmes. D’une part, il y a des gens qui disent, Laurent Gbagbo n’est plus le président, on l’a oublié. C’est fini. Pourquoi, écrire un livre pour le rappeler à l’esprit des gens. Pour le rappeler dans la tête des gens et lui assurer une sorte de permanence dans leur esprit. En second lieu, selon certaines personnes, estiment je serais en train d’utiliser son nom pour chercher à gagner de l’argent. Ces personnes certainement des partisans de Laurent Gbagbo estiment que, c’est elles seules qui détiennent le droit d’utiliser le nom de l’ex-président pour dire telle ou telle chose. Et puis, chacun y va de son commentaire sur le simple choix du titre sans jamais avoir vraiment lu l’ouvrage en tant que tel. En fait, vous savez que, nous sommes journalistes. C’est un échange entre confrères. En tant que journaliste, on a toujours cette tentation de prendre ce qui ne va pas. Lorsqu’un train arrive à l’heure, il n’y a pas de problème, mais c’est lorsque un train arrive en retard qu’il y a problème. Aujourd’hui, le Président Alassane Ouattara est président de la république. Ecrire notre histoire avec Alassane Ouattara, c’était la chose la plus facile à faire, la plus opportuniste à faire. Moi, je pense qu’il y a avait un témoignage à donner. Et sur celui qui a été toujours au cœur de l’histoire de la Côte d’Ivoire, d’abord en tant que syndicaliste étudiant, en tant que syndicaliste enseignant, en tant que opposant face à Houphouët Boigny, face à Henri Konan Bédié. Qui est devenu président face à Robert Guéi et au passage qui a été allié du Président Alassane Ouattara au Front républicain. Aujourd’hui, ex-président détenu à la Haye, il est au cœur de notre histoire. Il a été président de la République. Et écrire un témoignage sur quinze années de crise dont dix, ont été marquées par sa présidence, pouvait justement autoriser qu’on dise ‘‘Notre Histoire avec Laurent Gbagbo’’. Parce que, sur les quinze dernières années concernées, il a été quand même président sur dix ans. Et pour le meilleur comme pour le pire, en bien ou en mal, il a posé des actes. Nous avons été, chacun de nous au cœur de cette histoire. Nous avons été présents en tant qu’êtres vivants, en tant que citoyens du monde, en tant que citoyens ivoiriens. Donc, si on comprend les choses de cette façon, je pense que, le débat peut se faire, ça peut s’expliquer. Notamment par rapport à la vision qu’un journaliste pourrait avoir dans la sélection d’un titre qui peut capter intérêt et attention. Bien entendu, il y a beaucoup d’autres choses dans le livre.
« Notre Histoire avec Laurent Gbagbo » : une autobiographie, un essai ou un roman ?
En espérant qu’on aura l’occasion d’aller dans les détails à travers vos questions et aussi pour répondre au modérateur qui se demandait, si c’est un essai, si c’est une autobiographie, je voudrais faire un commentaire. De plus en plus, les gens dépassent les frontières des genres littéraires. Je l’ai fait dans ma première œuvre. La tendance consiste à embrasser tous les domaines, toutes les opportunités, embrasser toutes les possibilités. Ce témoignage est à la lisière du récit et aussi de l’essai. Donc, il y a une part de tout. C’est un récit fait sans donner une impression personnelle. Un témoignage est fait. C’est un regard personnel. Puisque le sujet est un sujet général, et quelques réflexions sont menées. Donc, la part du témoignage fait qu’il s’agit d’un récit simple. Mais ce n’est pas un récit imaginaire. C’est un récit basé sur la réalité. C’est un récit basé sur les faits vécus. Ce qui fait que ce n’est pas une fiction. Donc, cette part de réalité, ce regard porté souvent a posteriori sur les faits, nous entraine sur le terrain de l’analyse. Et à partir de l’analyse et de la réflexion, on tombe dans l’essai. Donc, c’est un récit-essai.
La première fois, on disait c’était un roman-enquête. De plus en plus, il y a cette tendance de dépasser les genres, entre la nouvelle, le roman, la poésie. Un roman-quête, c’est un roman enquête. Un roman-quête, est un roman en même temps dans une quête c'est-à-dire qui poursuit un objectif et qui a des messages à passer, un roman à thèses, un roman à thèmes. Cette expression a été créée, il y a quelques années en France. (…) Ce second ouvrage sent davantage de maturité. Et puis toujours cette sincérité, cette naïveté intellectuelle. Naïveté, aussi candeur de l’adolescence qui peut encore y transparaître. Et puis certainement dans les tomes à venir, dans la suite de ce témoignage, parce qu’on ne dit jamais tout, et même ce qu’on révèle, on ne révèle pas ça en entier, je dirai d’autre chose. On en garde toujours un peu pour soi-même. Et puis, pour des gens de l’intimité et aussi pour protéger certainement les sources et d’autres paramètres. Mais, j’envisage un tome 2 et un tome 3. Une sorte de trilogie sur la base de ce que j’ai écrit. On peut écrire ‘’Notre histoire avec Henri Konan Bédié’’, ‘’Notre histoire avec Alassane Ouattara’’ et pourquoi pas ‘’Notre histoire avec Soro Guillaume’’. Je peux revendiquer cela. D’autres pourraient avoir l’intention de le faire, mais sans avoir déposé quelque chose à l’OAPI, je revendique ces titres déjà.
Un livre pour s’enrichir en utilisant le nom de Laurent Gbagbo ?
Moi j’écris pour tous les publics. La cible est large, j’écris pour 22 millions d’habitants en Cote d’Ivoire. J’écris pour les africains, j’écris pour le monde entier. Et mon objectif, notre objectif avec mon éditeur c’est que si nous avons réussi au bout d’un an à vendre 5 mille exemplaires, nous aurons réussi un bon coup éditorial, littéraire et commercial. Vous savez que Laurent Gbagbo a beaucoup de partisans, il a eu environ deux millions d’électeurs. Je pense que ce serait prétentieux d’écrire pour que ses 2 millions d’électeurs achètent mon livre. J’écris et si j’ai vendu 5 mille exemplaires, je suis heureux. Laurent Gbagbo à 2 millions d’électeurs qui ont voté pour lui, selon les chiffres de la CEI. Je pense que je n’ai pas cette prétention là d’avoir 2 millions de partisans de Laurent Gbagbo qui vont acheter mon livre. Si nous avons vendu 5 mille exemplaires notre objectif est atteint. C’est l’occasion de répondre à certains amis qui ont dit que j’ai écrit ce livre pour m’enrichir. Vous savez sur chaque exemplaire j’ai 6% en tant qu’auteur. Quand on calcule c’est environ 1000F sur chaque livre. Pour devenir riche, il faut que je vende justement 1 million d’exemplaires. Si tous ceux qui ont voté pour Laurent Gbagbo achètent à 15 000 F le livre, là j’aurai 1 milliard et plus en bénéfice. Là, oui je serai riche. Mais je n’écris pas pour qu’un million de partisans achètent le livre. Moi j’ai voulu porter un témoignage aux uns et aux autres, pour les générations à venir, pour faire comprendre un certain nombre de choses. Il ne s’agit pas de gagner de l’argent. Non, non et non ! Tel n’est pas mon intention et je voudrais que cela soit clair dans tous les esprits. Et aussi ces gens qui disent que j’ai fait ça pour me faire connaitre davantage. Je suis déjà connu. Et ce n’est pas une histoire de M. Alafé et M. Laurent Gbagbo. Et j’ai même inscrit dans le livre que Laurent Gbagbo me connait, je le connais comme Président de la République et moi comme citoyen. Il connait beaucoup de gens qu’il n’a jamais rencontrés. Il a nommé des gens qu’il n’a jamais rencontrés. Donc il a une histoire avec chacun de nous. Voilà, je tenais vraiment à faire ces précisions là. (…) je suis déjà connu. Me faire connaitre davantage ? Non. Je pense que si je voulais le faire j’allais écrire « Mon histoire avec Obama ou avec Nelson Mandela » qui sont d’une plus grande notoriété.
Qui est caché derrière l’appellation ‘’papa’’ abondamment utilisé dans le livre ?
Je pense que quand on lit, c’est cela qui nous emmène dans le récit. Entre le récit et l’essai, j’aurais pu dès le départ dire « Mon histoire avec X ». J’ai choisi Papa. On doit deviner
L’histoire de la préface de Mamadou Koulibaly et de la postface de Cissé Ibrahim Bacongo
Au départ, il faut que je vous le révèle, mon intention était de faire la préface par le professeur Mamadou Koulibaly et la postface par le président Guillaume Soro. C’était pour moi, une contribution à la réconciliation. Un passage de témoin entre le président sortant de l’Assemblée nationale et l’actuel président. Donc, j’ai rencontré les deux personnalités qui m’ont donné leur accord. J’ai envoyé le document Mamadou Koulibaly, en sa qualité d’ancien président de l’Assemblée nationale et à Guillaume Soro en sa qualité de nouveau président. Mais les contraintes de calendrier et les exigences de la sortie du livre au « salon du livre » à Paris, ne m’ont pas permis d’intégrer la postface du président Guillaume Soro. Vous voyez le symbole que j’avais voulu faire ! Mamadou Coulibaly ouvre et Guillaume Soro ferme. Guillaume Soro lisait la préface de Mamadou Coulibaly et faisait sa postface en fonction de cela. Une sorte de réponse, une sorte de lettre, une sorte de dialogue entre les deux. C’est le message que j’avais voulu faire passer. Et un message de réconciliation. Malheureusement, les contraintes de calendrier n’ont pas permis cela. Comme d’autres éditions sont possibles, il n’est pas exclu que lorsque nous allons procéder à la validation définitive de la contribution du président Guillaume Soro, on puisse l’intégrer à côté de celle du ministre Cissé Bacongo. Les problèmes de calendrier, d’ailleurs, du président de l’Assemblée nationale m’ont peut être rendu service parce que mon aîné Cissé Bacongo avait aussi son texte. Donc, comment aurais-je fait ? Au-delà de l’absence du président Guillaume Soro, c’est ce message, ce témoignage. Le président Mamadou Coulibaly est connu pour ses positions critiques vis-à-vis du président Ouattara alors que Monsieur Cissé Bacongo est un militant engagé de la cause du président Ouattara. C’est un message, c’est un lien. Ça veut dire qu’il est possible de se parler. Au-delà de mon récit, il y a un projet lié à la réconciliation, un projet lié à la fraternité, un projet lié à une quête de démocratie qui sous-tend ce que j’ai écrit. Cette vision-là, je voudrais vraiment vous inviter à m’aider à la faire partager pour que plus de personnes puissent lire ‘‘Notre Histoire avec Laurent Gbagbo’’ qui est une partie de l’histoire de la Côte d’Ivoire.
Recueillis et transcrit par S.Debailly et O.Dama