La Côte d’Ivoire compte entre 4 à 5 millions de chômeurs. La quasi-totalité de ceux-ci est issue des grandes écoles et des universités. Cela constitue une véritable bombe sociale qui risque d’exploser si aucune solution fiable et viable n’est trouvée. La Confédération des grandes entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci) est consciente de cette situation. Elle qui est appelée à absorber cette masse. Parce que, l’Etat à lui seul ne peut pas y faire face. Invité du presse club de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci), le mercredi 8 mai dernier, Jean Kacou Diagou, le président du patronat ivoirien a indiqué la voie à suivre pour la création d’entreprise. Il a expliqué que le défi est énorme à relever. Il va falloir inculquer et inoculer, selon lui, le virus de l’entreprenariat aux jeunes Ivoiriens. Car très souvent, explique le président des patrons ivoiriens, les jeunes diplômés préfèrent se tourner vers la Fonction publique. Un secteur qui, malheureusement, a franchi le taux de 43%, dépassant le taux des 30% édicté par l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa). «Si nous voulons que notre pays se développe de manière endogène, il faut créer des entreprises», lance Jean Kacou Diagou. Mais, cela n’est pas facile. Il faut, selon lui, s’armer de courage, de pugnacité, de conscience. Car, explique l’homme d’affaires, le futur entrepreneur pourrait se décourager s’il ne voit rien de positif poindre à l’horizon. «Il n’y a rien de miraculé. Il faut oser comme certains l’ont fait ces derniers temps. S’ils l’ont fait pourquoi pas les autres», a lancé Jean Kacou Diagou, s’adressant à la jeunesse ivoirienne. Cependant, malgré tout, la Cgeci qui veut accompagner les porteurs de projets a décidé de mettre en place, depuis quelques mois, un fonds de garanti de 5 milliards de Fcfa. Elle donne également rendez-vous à la jeunesse ivoirienne, les 16 et 17 mai prochains, à l’Hôtel Ivoire, lors d’une rencontre dénommée «Forum Cgeci Academy», pour faire partager les expériences de certains patrons d’entreprises. Qui, selon Jean Kacou Diagou, nagent sur des nuages aujourd’hui, alors qu’ils ont débuté leurs affaires sans grand moyen financier. Parlant de la sécurité et de la gouvernance dans le pays, le président directeur général du groupe Nsia et de la Biao, a fait savoir qu’il y a trop d’armes qui continuent de circuler dans le pays. C’est pourquoi, il souhaite une rapide démobilisation de ceux-ci. Car, cela freine aussi le problème de la création d’emplois. La Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire, il faut le rappeler, compte 18 associations avec 1000 entreprises, soit 90% du secteur privé.
Joseph Atoumgbré
Joseph Atoumgbré
