Si tout se passe bien, les jeunes devraient aller à un congrès, les 10 et 11 août prochain, pour élire le président du Conseil national des jeunes de Côte d’Ivoire (Cnjci). Sauf que les choses, justement, achoppent sur un arrêté du ministre de la Promotion de la jeunesse, des sports et loisirs, Alain Logbognon. Alors que le décret de création du Cnjci prévoit que cette élection se déroule seulement entre les associations et mouvements de jeunesses, le ministre, selon nos sources, en a modifié les critères. L’article 5 de son arrêté du 4 février 2013 fait désormais des jeunes, des électeurs, à titre individuel, du président du Conseil. Une sorte de suffrage universel, qui n’était pas prévu par le décret présidentiel pris par Alassane Ouattara, le 10 octobre 2012, et a donné naissance au Cnjci. Des contestations se font donc jour. Et le président de la Fédération nationale des unions de jeunesse communale de Côte d’Ivoire (Fenujeci), N'guessan Koffi Jérôme, s’en est remis à l’arbitrage du chef de l’Etat. En cause, l’arrêté de son ministre du 4 février 2013. «Cette désignation du collège électoral, qui fait l’économie des membres du Cnjci, viole les dispositions de l’article 3 du décret en ce qu’elle substitue aux membres originaires, une nouvelle catégorie de membres ayant droit de vote exclusif», indique la plainte adressée, le 8 mai 2013, au président de la République, sous la forme d’un «recours hiérarchique aux fins d’un recours administratif». En cas de silence du palais présidentiel, l’affaire pourrait atterrir sur la table de la Cour suprême. Visiblement, pour conflit entre deux normes juridiques. «Après la saisine du chef de l'Etat, nous avons informé le ministre de l'Intérieur. Nous avons été reçus par son conseiller juridique, monsieur Koffi, qui a eu une séance de travail avec nous. Il a jugé que nos préoccupations sont fondées », confie le président national de la Fenujeci, N'guessan Koffi Jérôme, qui dénonce aussi l’instauration, par le ministre de la Jeunesse et du sport, d’une « carte jeune» vendue à 5000F. Plusieurs jeunes, issus de partis politiques, notamment, se préparent en sourdine pour prendre la tête du Conseil, sinon, intégrer ses instances.
Benoït Hili
Benoït Hili