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Politique Publié le vendredi 7 juin 2013 | Xinhua

La CPI accusée de narguer les victimes de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire

ABIDJAN -- Des victimes de la crise post- électorale en Côte d'Ivoire accuse la Cour pénale internationale (CPI) de les narguer suite à sa décision de demander des preuves supplémentaires avant un éventuel procès contre l'ex-président Laurent Gbagbo en détention à La Haye et soupçonné de crimes contre l'humanité dans les violences qui ont fait au moins 3 000 morts en 2010 et 2011.

Lors d'une conférence de presse jeudi à Abidjan, les victimes réunies au sein du "Collectif des victimes en Côte d'Ivoire", ont déclaré être désolées du fait que "la CPI donne toujours droit aux préoccupations de M. Gbagbo, narguant ainsi les victimes".

Le Collectif a également dénoncé "la défaillance" du bureau du procureur de la CPI qui "met à nu sa légèreté et sa carence dans la collecte des informations et des preuves fiables et vérifiables" pouvant "déboucher sur la violation du droit des victimes d'obtenir justice et réparation".

Lundi, la CPI a décidé d'ajourner l'audience de confirmation ou non des charges contre Laurent Gbagbo et a demandé au bureau du procureur de "soumettre des preuves additionnelles ou de conduire des enquêtes supplémentaires sur un certain nombre de points", estimant que "les éléments présentés par le procureur dans cette affaire ne permettent pas de décider s'il y a des motifs substantiels de croire que M. Gbagbo a commis les crimes qui lui sont reprochés".

"Qui d'autre que les victimes peuvent apporter ces preuves?", s'est interrogé le président du Collectif, Issiaka Diaby, dénonçant "l'indifférence" du gouvernement ivoirien vis-à-vis des victimes.

"Nous constatons que le gouvernement a pris fait et cause pour M. Gbagbo au détriment du droit des victimes", a-t-il dit expliquant que "les victimes abandonnées à leur sort sont en proie à toutes sortes de difficultés tandis que leur bourreau, M. Gbagbo, se la coule douce à La Haye".

Le Collectif demande "plus de rigueur" au bureau du procureur de la CPI et souhaite que le gouvernement "s'implique véritablement et sincèrement" auprès des victimes pour le respect de leur droit.

Laurent Gbagbo, 68 ans, est soupçonné de quatre chefs de crimes contre l'humanité, à savoir meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, commis pendant les violences post- électorales.

Arrêté le 11 avril 2011 après 10 mois de violences ponctués par deux semaines de guerre à Abidjan, suite à sa décision de ne pas reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à l'élection présidentielle de novembre 2010, Laurent Gbagbo a été transféré le 29 novembre 2011 à La Haye.

La Chambre préliminaire I de la CPI a demandé lundi au procureur de soumettre ses observations écrites finales "au plus tard le 24 janvier 2014" non sans ajouter que la défense aura " jusqu'au 7 février" pour y répondre.

La décision confirmant ou rejetant les charges pourra être rendue "dans une période de 60 jours".

En attendant, les juges ont considéré qu'il est "nécessaire" de maintenir M. Gbagbo en détention à la CPI.
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