« Rien ne se perd, tout se transforme », dit-on. Lorsqu’en Juin 1983 s’éteignait Ernest Djédjé Blé Louis alias Ernesto Djédjé, ils sont nombreux ses disciples qui ont promis continuer son œuvre: le Ziglibity. Blissi Tebil, Johnny Lafleur, Luckson Padaud, Diabo Steck et bien d’autres s’étaient fait les porte-étendards d’un rythme musical dont la notoriété avait largement dépassé les frontières de la Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny avec le succès qu’a eu Ernesto Djédjé. Mais, trois decennies après la disparition de celui qu’on appelait affectueusement « le Gnoantré national », musiciens et mélomanes sont unanimes sur une chose : la mort du Ziglibity. Si formellement une telle assertion paraît évidente d’autant qu’aujourd’hui aucun artiste de la place ne prétend faire du Ziglibity, il faut admettre que dans le fond, ce rythme musical continue de subsister à travers des œuvres au plan musical comme chorégraphique. Lesquelles oeuvres font aujourd’hui la joie et la fierté de la musique ivoirienne. Zouglou, Coupé décalé ou même les musiques de variétés utilisent très souvent des formules rythmiques et mélodiques qu’employait Ernesto. Toute chose qui permet de dire que le Ziglibity n’est pas mort.
Francis Kouamé
Francis Kouamé