L’une des missions principales du Bureau ivoirien des droits d’auteur (Burida) est la collecte des droits d’auteur en Côte d’Ivoire. Cette mission, le Burida l’a toujours accomplie depuis sa création en 1981, quand le phénomène de piraterie a émergé dans le milieu du show-biz ivoirien. Compromettant du coup la création des artistes. En effet, depuis ce jour, jusqu’à nos jours, le milieu du show-biz ivoirien a été beaucoup secoué par la piraterie. Ce qui a entrainé la fermeture de certaines maisons de production et distribution de disques. A cause de certains artistes qui avaient décidé d’observer une pause dans leurs productions. La période des Dj était beaucoup fertile en productions en ce moment, mais cela n’a pas fouetté l’orgueil des artistes musiciens classiques qui se sont contentés des anciens titres. Parmi eux, on a l’ancien capitaine des Eléphants de Côte d’Ivoire, Gadji Celi et John Kiffy qui ont décidé de ne pas faire d’album tant que ce phénomène est une véritable gangrène pour le milieu musical. Les plus faibles n’ont pas résisté et se sont rangés. Face à la galère qui sévissait dans le milieu artistique, l’Union nationale des artistes de Côte d’Ivoire, version Gadji Celi, a déclaré la guerre aux pirates ivoiriens. Même si cette structure commençait à donner de bons résultats, elle ne durera. Car elle sera freinée dans son élan par la crise post-électorale. Mme Viera Assa lui emboitera le pas à la tête du Burida avec sa stratégie. Mais depuis un moment, des informations qui nous parviennent et jusqu’alors sont considérées comme des rumeurs ont été révélées à la face du monde par le Burida lui-même récemment au cours d’un point de presse. En effet, selon cette institution, certains artistes collaborent avec les pirates pour vendre leur production sur le marché noir. Dans leur déclaration, le Burida cite même une grande artiste ivoirienne, Antoinette Konan, comme étant parmi ces artistes «pirates». Selon cette déclaration du Burida, Antoinette Konan serait «pirate» pour dit-elle expérimenter ce phénomène. Par contre, la plupart des artistes rencontrés et qui ont voulu garder l’anonymat expliquent qu’ils ont décidé délibérément de contourner le Burida parce que le processus est trop lourd et non rentable. «Nous travaillons avec des entreprises qui font de la duplication des Cd. Ces entreprises sont la plupart avec les boites de nuit. Et lorsque nous partons faire des prestations, nos Cd sont d’abord vendus avant qu’on y arrive. Avec cette pratique on s’en sort avec 200 mille, 250 mille au lieu d’aller dans des spectacles la nuit où on nous donne parfois 15 à 20 mille », expliquent-ils. Si pour ces artistes, cette voie leur ouvre une fenêtre sur le chemin de la richesse, pour Kutchala Sutchi, Secrétaire général chargé de l’image et de l’éthique de l’Unartci c’est une richesse dans l’ignorance. Car cette pratique ne garantit pas la postérité de la musique ivoirienne. Toutefois, ce dernier reconnait que ces artistes n’ont pas totalement tort car conclut- il ce système est «virusé».
Renaud Djatchi
Renaud Djatchi