Du journalisme à la littérature, André Silver Konan n’a fait qu’un pas. Prix spécial Norbert Zongo, Prix Kailcédra 2013 avec son livre « Raison d’Etat », il est aussi le créateur d’un billet d’éveil de conscience « Et vlan ». ASK s’est confié à nous dans cet entretien. Sans ambages, il revient sur ses pas de journaliste aux positions dérangeantes.
Journaliste, vous êtes aujourd’hui plus qu’un écrivain, que recherche ASK ?
Je n’ai d’autre ambition que de m’adonner à l’écriture que j’aime tant. Si au passage cela me permet d’exprimer mes sentiments, c’est-à-dire, mes frustrations et mes espoirs, eh bien, c’est tant mieux. Mon ambition ne va donc pas au-delà.
Vos ouvrages ont un aspect politique très particulier, que vous voulez-vous insinuer aux lecteurs ?
Je ne veux rien insinuer. J’exprime ce que je ressens, sans à priori, sans calcul, quel que soit ce que cela peut me coûter. J’aime la politique sans toutefois chercher à flirter avec elle, en tout cas, pour le moment. Je viendrai peut-être à la politique avec la ligne que je me suis fixée depuis le départ : la défense de mes principes, en rapport avec mon éthique personnelle. Je me considère davantage comme un journaliste politique qu’un journaliste de société ou d’économie. En ce qui concerne mes livres, certains me reprochent d’être un écrivain engagé, d’autres trouvent que je dois poursuivre dans ce sens. Personnellement, je pense que dans tous les actes de la vie quotidienne, la politique n’est jamais très loin.
On vous a connu avec une rubrique qui a marqué vos lecteurs en son temps « Et vlan », comment est née l’idée de ce billet très critique ?
Cela me fait plaisir de savoir que ce billet d’humeur a marqué les lecteurs. Il est vrai que je rencontre encore des personnes qui me demandent de le reprendre. L’histoire de « Et vlan » est très simple. Nous sommes en juin 2003, je viens d’être désigné chef du service International à Nouveau Réveil. Je venais d’entrer dans la corporation, sept mois plus tôt, en qualité de collaborateur extérieur. Je voulais organiser mon service dans lequel j’étais seul du reste. J’ai proposé deux rubriques : « Et vlan » et « Ecce homo ». « Ecce homo », traduction « voici l’homme », se proposait de faire le portrait des hommes qui ont marqué l’actualité de la semaine, notamment en Afrique. Concernant « Et vlan », l’esprit était de décrypter une actualité internationale, à la lumière d’un fait national, une sorte d’analyse comparative. En quelques lignes, toute (ou presque) mon analyse devrait être faite, avec un brin d’humour, souvent avec sarcasme, je le concède (rires). Ayant trouvé l’angle, je devais trouver le nom. Je voulais un nom qui soit en lui-même sujet à discussion, un nom à la fois sexy et barbare. J’ai dit, pourquoi pas « Et vlan !». Le mot a le mérite d’être une onomatopée qui représente la chute d’un objet. Je me suis dit : avec ça, je vais jeter plein de pavés dans la mare. J’ai commencé à écrire donc « Et vlan ». Au départ, la rubrique connaissait le même sort que la page internationale, à savoir hypothétique. Mais en moins de trois mois, des lecteurs ont commencé à écrire au journal pour la réclamer. La direction a décidé de la fidéliser. Le succès de la rubrique a amené la direction à lui donner une page de rigueur. « Et vlan !» venait d’être consacrée !
Votre départ du Nouveau Réveil a suscité tant de commentaires, alors que étiez un maillon essentiel du journal.
Ce journal m’a beaucoup donné et appris. Je continue de remercier l’équipe dirigeante, à commencer par le président fondateur Denis Kah Zion. Concernant mon départ, je dis tout simplement que c’est la vie. Cela vaut autant pour une entreprise de presse que pour toutes les autres entreprises, quand on a mieux ailleurs on part, avec le sentiment que nul n’est ni indispensable, ni irremplaçable. J’ai gardé de très bons rapports avec tout le monde.
Nombreuses sont vos opinions qui dérangent certains tenants du pouvoir, pourquoi toujours la plume acerbe ?
Acerbe ? C’est un qualificatif plutôt peu flatteur. Dire les choses en rapport avec le bon sens ne peut être assimilé à avoir une plume acerbe. Mes critiques ou mes écrits ont toujours été constructifs, je n’écris pas pour détruire ou pour faire mal. Je pense que dans nos Etats africains, les autorités devraient tolérer les critiques et les propositions qui vont dans le sens du renforcement de la démocratie. Pour l’heure, personne ne m’a encore dit que mes livres dérangent les tenants du pouvoir. Cela me conforte dans ma position que très souvent, il y a des zélateurs qui jouent les « kpakpato » et inutilement.
Est-ce ce qui a occasionné votre entrée dans le journal panafricain Jeune Afrique ?
J’ai lu et entendu tellement de choses sur mon arrivée à Jeune Afrique. Des choses souvent très déplaisantes colportées par des gens pour qui le mérite n’existe pas, puisqu’eux-mêmes évoluent dans la tricherie et la fourberie. Mon entrée à Jeune Afrique a été l’un des évènements les plus importants de ma vie. Elle s’est faite de la façon la plus simple qui soit. J’ai vu une annonce sur le site du journal. On recherchait un journaliste spécialiste des grands genres, spécialiste de l’Afrique de l’ouest et familier d’Internet. J’ai postulé en mettant en avant le fait que j’ai été prix spécial Norbert Zongo du journalisme d’investigation, que j’ai effectué plusieurs grands reportages ou visité à titre personnel à diverses occasions, plusieurs pays de la sous-région. J’ai aussi précisé que bien qu’étant journaliste politique, j’avais aussi des rudiments en économie puisque j’ai un diplôme en économie. J’ai postulé au même titre qu’une centaine de candidats. Un jour, j’ai été appelé et au bout de fil on m’a dit que mon dossier était intéressant. Par la suite j’ai rencontré Marwane Ben Yahmed qui m’a donné une chance, je l’ai saisie et j’espère que je ne l’ai pas déçu, lui et toute la direction de Jeune Afrique. Cette maison est aujourd’hui ma maison. La rue d’Auteuil à Paris où se trouve le siège du journal, est devenue pour moi une rue familière.
Comptez-vous retourner dans la presse ?
Pourquoi pas ? De toutes les façons, je ne suis presque jamais parti.
Pour vous la promotion du livre en Côte d’Ivoire est-elle bien assurée ?
Qui doit promouvoir le livre ? Voici la question. Je pense qu’il existe plusieurs prix en Côte d’Ivoire qui permettent la promotion du livre. De même, les journalistes culturels, comme vous êtes en train de le faire, font la promotion du livre. Le ministère de la Culture et de la Francophonie fait beaucoup d’efforts, de même que l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (AECI). Certains éditeurs dont le mien (Charles Pemont), se battent pour faire connaître les livres qu’ils produisent, d’autres moins, d’autres encore pas du tout. Ma conviction est que l’écrivain doit aussi jouer sa partition dans la promotion de son livre. Un livre c’est comme un article de presse. On écrit pour être lu. A quoi sert-il de passer des nuits blanches à écrire, si on n’est pas capable de définir une stratégie en moins d’une heure, pour vendre son produit ? Seulement voilà, on peut avoir fait tout cela et puis le livre peut ne pas connaître de succès, du moins sur le plan financier. De fait, les Ivoiriens aiment lire, mais nombreux parmi eux n’aiment pas acheter pour lire. D’où le phénomène de la « titrologie », quand on n’a pas la possibilité d’emprunter pour lire.
La littérature est-elle un secteur d’avenir en Côte d’Ivoire ?
Autant vous le dire tout de suite, puisque c’est la question implicite que vous ne posez pas : le livre ne nourrit pas son homme en Côte d’Ivoire. Pour le reste, l’industrie du livre fait vivre des familles et pour cela, c’est un secteur à encourager.
Pour qui écrivez-vous au juste ?
J’écris pour tout le monde. A preuve, pour le récent prix Kailcédra, outre le jury de professionnel, il y a eu un jury de jeunes élèves et étudiants qui a été séduit par mon livre, Raison d’Etat. Mon prochain livre sur les mystères du 19 septembre 2002sera de même accessible à tous les niveaux intellectuels.
Le prix Kaïlcedra va-t-il renforcer votre appétit littéraire ?
Mon appétit littéraire n’a pas varié avec le prix, le prix me donne plus de responsabilités en matière de qualité littéraire. Je dois désormais écrire mieux, apprendre davantage.
Le Conseil national de la presse (CNP) est en pleine répression contre les journaux non en règle, votre avis.
Le CNP fait du beau boulot, je le soutiens. Il n’est pas acceptable que des patrons de presse dont les journaux critiquent à longueur de journée les politiques, les hommes d’affaires, les sportifs, les écrivains, etc., rusent eux-mêmes avec les principes qu’ils défendent, à savoir : le respect de la dignité de leurs collaborateurs, le respect de la loi notamment l’application de la convention collective. Il semble que certains patrons de presse ont fait de fausses déclarations pour être parmi les entreprises en sursis. J’encourage le CNP à poursuivre ses investigations et à débusquer les faussaires s’il y en a effectivement. On ne peut pas passer le clair de son temps à critiquer et se faire soi-même le héraut de la violation des droits de ses collaborateurs. Mais j’aimerais faire remarquer que la décision du CNP parce qu’elle est impersonnelle et ne cache pas d’intention politicienne, est à saluer. L’organe de régulation de la presse montre l’exemple de l’indépendance à la justice ivoirienne et à tous les autres organes de régulation du pays. C’est un exemple à imiter et à encourager.
Le journalisme est-il un métier d’avenir sous les tropiques ?
Je pense que les journalistes africains doivent réfléchir à un nouveau modèle économique. Aujourd’hui, les plus grands concurrents des journaux papiers, ce sont les réseaux sociaux. Les professionnels doivent adapter leur stratégie marketing et aussi leur stratégie rédactionnelle. La presse ivoirienne quant à elle doit sortir de la dépendance politique pour prendre véritablement son indépendance.
Entretien réalisé par Aimé Dinguy’s N (Le Jour Plus)
Journaliste, vous êtes aujourd’hui plus qu’un écrivain, que recherche ASK ?
Je n’ai d’autre ambition que de m’adonner à l’écriture que j’aime tant. Si au passage cela me permet d’exprimer mes sentiments, c’est-à-dire, mes frustrations et mes espoirs, eh bien, c’est tant mieux. Mon ambition ne va donc pas au-delà.
Vos ouvrages ont un aspect politique très particulier, que vous voulez-vous insinuer aux lecteurs ?
Je ne veux rien insinuer. J’exprime ce que je ressens, sans à priori, sans calcul, quel que soit ce que cela peut me coûter. J’aime la politique sans toutefois chercher à flirter avec elle, en tout cas, pour le moment. Je viendrai peut-être à la politique avec la ligne que je me suis fixée depuis le départ : la défense de mes principes, en rapport avec mon éthique personnelle. Je me considère davantage comme un journaliste politique qu’un journaliste de société ou d’économie. En ce qui concerne mes livres, certains me reprochent d’être un écrivain engagé, d’autres trouvent que je dois poursuivre dans ce sens. Personnellement, je pense que dans tous les actes de la vie quotidienne, la politique n’est jamais très loin.
On vous a connu avec une rubrique qui a marqué vos lecteurs en son temps « Et vlan », comment est née l’idée de ce billet très critique ?
Cela me fait plaisir de savoir que ce billet d’humeur a marqué les lecteurs. Il est vrai que je rencontre encore des personnes qui me demandent de le reprendre. L’histoire de « Et vlan » est très simple. Nous sommes en juin 2003, je viens d’être désigné chef du service International à Nouveau Réveil. Je venais d’entrer dans la corporation, sept mois plus tôt, en qualité de collaborateur extérieur. Je voulais organiser mon service dans lequel j’étais seul du reste. J’ai proposé deux rubriques : « Et vlan » et « Ecce homo ». « Ecce homo », traduction « voici l’homme », se proposait de faire le portrait des hommes qui ont marqué l’actualité de la semaine, notamment en Afrique. Concernant « Et vlan », l’esprit était de décrypter une actualité internationale, à la lumière d’un fait national, une sorte d’analyse comparative. En quelques lignes, toute (ou presque) mon analyse devrait être faite, avec un brin d’humour, souvent avec sarcasme, je le concède (rires). Ayant trouvé l’angle, je devais trouver le nom. Je voulais un nom qui soit en lui-même sujet à discussion, un nom à la fois sexy et barbare. J’ai dit, pourquoi pas « Et vlan !». Le mot a le mérite d’être une onomatopée qui représente la chute d’un objet. Je me suis dit : avec ça, je vais jeter plein de pavés dans la mare. J’ai commencé à écrire donc « Et vlan ». Au départ, la rubrique connaissait le même sort que la page internationale, à savoir hypothétique. Mais en moins de trois mois, des lecteurs ont commencé à écrire au journal pour la réclamer. La direction a décidé de la fidéliser. Le succès de la rubrique a amené la direction à lui donner une page de rigueur. « Et vlan !» venait d’être consacrée !
Votre départ du Nouveau Réveil a suscité tant de commentaires, alors que étiez un maillon essentiel du journal.
Ce journal m’a beaucoup donné et appris. Je continue de remercier l’équipe dirigeante, à commencer par le président fondateur Denis Kah Zion. Concernant mon départ, je dis tout simplement que c’est la vie. Cela vaut autant pour une entreprise de presse que pour toutes les autres entreprises, quand on a mieux ailleurs on part, avec le sentiment que nul n’est ni indispensable, ni irremplaçable. J’ai gardé de très bons rapports avec tout le monde.
Nombreuses sont vos opinions qui dérangent certains tenants du pouvoir, pourquoi toujours la plume acerbe ?
Acerbe ? C’est un qualificatif plutôt peu flatteur. Dire les choses en rapport avec le bon sens ne peut être assimilé à avoir une plume acerbe. Mes critiques ou mes écrits ont toujours été constructifs, je n’écris pas pour détruire ou pour faire mal. Je pense que dans nos Etats africains, les autorités devraient tolérer les critiques et les propositions qui vont dans le sens du renforcement de la démocratie. Pour l’heure, personne ne m’a encore dit que mes livres dérangent les tenants du pouvoir. Cela me conforte dans ma position que très souvent, il y a des zélateurs qui jouent les « kpakpato » et inutilement.
Est-ce ce qui a occasionné votre entrée dans le journal panafricain Jeune Afrique ?
J’ai lu et entendu tellement de choses sur mon arrivée à Jeune Afrique. Des choses souvent très déplaisantes colportées par des gens pour qui le mérite n’existe pas, puisqu’eux-mêmes évoluent dans la tricherie et la fourberie. Mon entrée à Jeune Afrique a été l’un des évènements les plus importants de ma vie. Elle s’est faite de la façon la plus simple qui soit. J’ai vu une annonce sur le site du journal. On recherchait un journaliste spécialiste des grands genres, spécialiste de l’Afrique de l’ouest et familier d’Internet. J’ai postulé en mettant en avant le fait que j’ai été prix spécial Norbert Zongo du journalisme d’investigation, que j’ai effectué plusieurs grands reportages ou visité à titre personnel à diverses occasions, plusieurs pays de la sous-région. J’ai aussi précisé que bien qu’étant journaliste politique, j’avais aussi des rudiments en économie puisque j’ai un diplôme en économie. J’ai postulé au même titre qu’une centaine de candidats. Un jour, j’ai été appelé et au bout de fil on m’a dit que mon dossier était intéressant. Par la suite j’ai rencontré Marwane Ben Yahmed qui m’a donné une chance, je l’ai saisie et j’espère que je ne l’ai pas déçu, lui et toute la direction de Jeune Afrique. Cette maison est aujourd’hui ma maison. La rue d’Auteuil à Paris où se trouve le siège du journal, est devenue pour moi une rue familière.
Comptez-vous retourner dans la presse ?
Pourquoi pas ? De toutes les façons, je ne suis presque jamais parti.
Pour vous la promotion du livre en Côte d’Ivoire est-elle bien assurée ?
Qui doit promouvoir le livre ? Voici la question. Je pense qu’il existe plusieurs prix en Côte d’Ivoire qui permettent la promotion du livre. De même, les journalistes culturels, comme vous êtes en train de le faire, font la promotion du livre. Le ministère de la Culture et de la Francophonie fait beaucoup d’efforts, de même que l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (AECI). Certains éditeurs dont le mien (Charles Pemont), se battent pour faire connaître les livres qu’ils produisent, d’autres moins, d’autres encore pas du tout. Ma conviction est que l’écrivain doit aussi jouer sa partition dans la promotion de son livre. Un livre c’est comme un article de presse. On écrit pour être lu. A quoi sert-il de passer des nuits blanches à écrire, si on n’est pas capable de définir une stratégie en moins d’une heure, pour vendre son produit ? Seulement voilà, on peut avoir fait tout cela et puis le livre peut ne pas connaître de succès, du moins sur le plan financier. De fait, les Ivoiriens aiment lire, mais nombreux parmi eux n’aiment pas acheter pour lire. D’où le phénomène de la « titrologie », quand on n’a pas la possibilité d’emprunter pour lire.
La littérature est-elle un secteur d’avenir en Côte d’Ivoire ?
Autant vous le dire tout de suite, puisque c’est la question implicite que vous ne posez pas : le livre ne nourrit pas son homme en Côte d’Ivoire. Pour le reste, l’industrie du livre fait vivre des familles et pour cela, c’est un secteur à encourager.
Pour qui écrivez-vous au juste ?
J’écris pour tout le monde. A preuve, pour le récent prix Kailcédra, outre le jury de professionnel, il y a eu un jury de jeunes élèves et étudiants qui a été séduit par mon livre, Raison d’Etat. Mon prochain livre sur les mystères du 19 septembre 2002sera de même accessible à tous les niveaux intellectuels.
Le prix Kaïlcedra va-t-il renforcer votre appétit littéraire ?
Mon appétit littéraire n’a pas varié avec le prix, le prix me donne plus de responsabilités en matière de qualité littéraire. Je dois désormais écrire mieux, apprendre davantage.
Le Conseil national de la presse (CNP) est en pleine répression contre les journaux non en règle, votre avis.
Le CNP fait du beau boulot, je le soutiens. Il n’est pas acceptable que des patrons de presse dont les journaux critiquent à longueur de journée les politiques, les hommes d’affaires, les sportifs, les écrivains, etc., rusent eux-mêmes avec les principes qu’ils défendent, à savoir : le respect de la dignité de leurs collaborateurs, le respect de la loi notamment l’application de la convention collective. Il semble que certains patrons de presse ont fait de fausses déclarations pour être parmi les entreprises en sursis. J’encourage le CNP à poursuivre ses investigations et à débusquer les faussaires s’il y en a effectivement. On ne peut pas passer le clair de son temps à critiquer et se faire soi-même le héraut de la violation des droits de ses collaborateurs. Mais j’aimerais faire remarquer que la décision du CNP parce qu’elle est impersonnelle et ne cache pas d’intention politicienne, est à saluer. L’organe de régulation de la presse montre l’exemple de l’indépendance à la justice ivoirienne et à tous les autres organes de régulation du pays. C’est un exemple à imiter et à encourager.
Le journalisme est-il un métier d’avenir sous les tropiques ?
Je pense que les journalistes africains doivent réfléchir à un nouveau modèle économique. Aujourd’hui, les plus grands concurrents des journaux papiers, ce sont les réseaux sociaux. Les professionnels doivent adapter leur stratégie marketing et aussi leur stratégie rédactionnelle. La presse ivoirienne quant à elle doit sortir de la dépendance politique pour prendre véritablement son indépendance.
Entretien réalisé par Aimé Dinguy’s N (Le Jour Plus)