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Politique Publié le vendredi 28 juin 2013 | AFP

Deux responsables d’un journal satirique ivoirien entendus par la gendarmerie

© AFP Par DR
Presse ivoirienne: Antoine Assalé Tiémoko, Directeur général de « L’Éléphant Déchaîné »
Photo: Antoine Assalé Tiémoko, Directeur général de « L’Éléphant Déchaîné »
ABIDJAN - Deux responsables du journal satirique et
d’investigation ivoirien L’Eléphant déchaîné ont été entendus vendredi par la
gendarmerie à Abidjan pour "fuite d’informations sensibles concernant la
sécurité" du pays, a-t-on appris auprès de leur avocat.
"Le directeur de la publication, Valéry Bony, et le rédacteur en chef et
auteur de l’article incriminé, Wenceslas Assohou, ont été convoqués par la
cellule d’enquête de la gendarmerie" pour "fuite d’informations sensibles
concernant la sécurité de la Côte d’Ivoire", a déclaré à l’AFP Me Emile Suy Bi
Gohoré.
Cette audition, qui "a commencé à 10H00 (heure locale et GMT) pour
s’achever à 16H00", fait suite à "une plainte déposée par le ministre de la
Défense (Paul Koffi Koffi) qui souhaiterait avoir les sources des
journalistes" à l’origine de l’article, qui reproduisait "des échanges de
courriers entre ministres", a-t-il poursuivi.
"Aucune charge n’a été retenue" contre les deux journalistes, a précisé Me
Gohoré, affirmant qu’il s’agissait de "la toute première convocation" qu’ait
connue ce journal.
Dans l’article en cause, publié la semaine dernière et intitulé "On se
presse lentement pour payer la facture!", le journal a affirmé que le
ministère de la Défense tardait à payer des sociétés qui ont réalisé des
travaux de réhabilitation d’infrastructures militaires après la crise
postélectorale de 2010-2011, qui a fait environ 3.000 morts.
L’article reproduisait notamment des documents présentés comme des échanges
de courriers entre les ministères de la Défense et de l’Economie.
Créé il y a deux ans, L’Eléphant déchaîné, qui paraît deux fois par
semaine, s’est rapidement fait une place à part dans le paysage médiatique
ivoirien, mêlant révélations sur des scandales financiers et caricatures
mordantes, sur le modèle de l’hebdomadaire français Le Canard enchaîné.
Dans son éditorial publié dans l’édition de ce vendredi et annonçant cette
convocation par la gendarmerie, le directeur de la publication assurait que le
journal était "prêt à assumer" les conséquences de ses écrits, au nom du
"rêve" de voir une société où la bonne gouvernance serait "la norme".
ck-tmo/lbx
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