La colère est grande à Akouédo et chez les acquéreurs du lot Tf 235. Suite à la sortie du sieur Débremou, le samedi dernier dans la presse, Mobio Louis, mis en cause par ce dernier, a réagi sur les accusations portées contre sa personne. Selon lui, pour couper court dans ce litige, il faut à Debremou donner les preuves qu’il a obtenu le certificat de propriété en toute légalité. Comment a-t-il pu obtenir un certificat de propriété sur 13 ha du Tf 235 alors même que les droits coutumiers d’Akouedo portant sur le dit Tf n’ont jamais fait l’objet de purge?, l’a-t-il acquis selon les règles de l’art ? Il y a lieu d’en douter selon les documents en notre possession à savoir : par arrêté n°543 du 19 avril 1977, le ministère de l’Agriculture, habilité à régler les questions rurales, a prononcé le retour au domaine privé de l’Etat le Tf 235. Fort de cet arrêté, le ministre de l’Agriculture a, en 1991, reconnu dans un document de concertation avec le village, les droits de propriété de ce dernier sur le Tf 235. Le ministère de la Construction et de l’urbanisme, informé de ce que le Tf est sorti frauduleusement du domaine privé de l’Etat pour être concédé à la Sci Aci, a, par arrêté n°1409 du 26 octobre 1998, prononcé, une fois de plus le retour du Tf 235 au domaine privé de l’Etat, reconnaissant ainsi les droits coutumiers d’Akouedo village sur ce Tf. Comment le dénommé Debremou a-t-il pu outrepasser ces arrêtés qui, jusqu’au jour d’aujourd’hui, demeurent dans l’ordonnance juridique ivoirien par ce qu’ils n’ont jamais été rapportés ? Et enfin comment a-t-il pu enjamber le village d’Akouedo qui ne reconnait pas avoir reçu quoi que ce soit au titre de purge du terrain en question ? Autant de questions, si elles sont élucidées par l’entreprise de Debremou, mettront fin au litige sur le Tf235. Parce qu’affirme Mobio Louis, expert géomètre accusé d’être à la base du soulèvement du village d’Akouedo et des acquéreurs le jeudi 27 juin dernier qui ont manifesté leur colère pour dénoncer la destruction des maisons du lot source de litige, «je le mets au défi de rapporter la preuve de ce qu’il a suivi la procédure en vigueur en matière d’acquisition de terrain».
Jean Prisca
Jean Prisca