Un outil d'intégration économique regional dans le cadre de la politique d'émergence de la Cote d'Ivoire. Ainsi pourrait-on qualifier le pipeline Abidjan-Yamoussoukro et prévu pour s'étendre a Ferke et a Ouagadougou au Burkina Faso dont la mise en service a été faite hier par le président Alassane Ouattara. Lors de la cérémonie de mise en service du pipeline Abidjan-Yamoussoukro qui a eu pour cadre la Gestoci de Yamoussoukro, Adama Toungara, ministre du Pétrole et de l'Energie, a explique qu'au-delà du simple mode de transport d'hydrocarbures et de produits divers, ce pipeline constitue une étape importante dans la mise en œuvre du projet de la Rotterdam d'Afrique. Car il permet de rapprocher les marches de l'intérieur du pays et des pays limitrophes des zones de production de produits pétroliers. Donc un pas vers l'émergence énergétique qui est elle-même une condition de ''la marche vers l'émergence économique''. Selon le ministre Toungara, pour parvenir a la mise en service du pipeline, la Cote d'Ivoire a pose les jalons de son ambition pétrolière entre 1975 et 1980 avec la création de Petroci, l'extension de la Sir, la création de SMB`(Societe multinationale de bitume), Gestoci (société de gestion de stocks pétroliers de la Côte d'Ivoire), avec la construction d'infrastructures de stockage a Abidjan, Yamoussoukro et Bouake. Et aujourd'hui, a révélé le ministre, c'est un pipeline de 385km de longueur et de 12 pouces de diamètre. Il permettra de transporter environ 4 millions de litres de produits pétroliers par jour, soit l'équivalent de 130 camions citernes par jour, pour un investissement de près de 140 milliards de Fcfa. Ce pipeline Abidjan-Yamoussoukro favorisera la redistribution des produits a partir des dépôts de Yamoussoukro vers le marche intérieur de la cote d'ivoire et vers les marches des pays de l'hinterland, c'est-a-dire le Mali et le Burkina Faso, ce, par camions. Quant aux objectifs, ils sont de trois ordres. A savoir : améliorer la sécurité de l'approvisionnement en produits pétroliers de l'intérieur de la Cote d'Ivoire, du Burkina Faso et du Mali ; réduire progressivement les couts des produits pétroliers vers le consommateur ; permettre a la Cote d'ivoire de contribuer plus efficacement a l'intégration régionale en matière d'hydrocarbures. Au plan économique, il s'agit de réduire le trafic de camions citernes sur les routes et baisser ainsi les dépenses d'entretien routier ; favoriser un meilleur recouvrement des taxes pétrolières estimées a environ 15 milliards de Fcfa par an ; augmenter la desserte des régions visées. Sur le plan social ce sera l'occasion de créer plus de 1000 emplois directs et indirects ; créer des activités dans les villages voisins au trace du pipeline, notamment grâce à l'organisation de comites locaux de surveillance. Sur le plan environnemental, il s'agit d'assainir le cadre de vie grâce à la réduction des émissions de gaz carbonique provenant des camions citernes et de réduire les risques d'accident sur les routes. Quant a Kanga Konan, chef du projet, il a révélé qu'il y a trois phases. Celle de l'axe Abidjan-Bouake passant par Yamoussoukro d'une longueur de 385km ; l'extension du pipeline de Bouake a Ferkessedougou estimée a 240 km et Ferke-Ouaga qui est a l'étude. Il a assure d'une surveillance permanente du pipeline.
Jean-Eric ADINGRA
Jean-Eric ADINGRA