Plus d’une semaine que la mesure d’interdiction des vendeurs ambulants et mendiants aux abords des routes et des intersections a été mise en application. Nous avons parcouru quelques rues d’Abidjan pour nous rendre compte de son effectivité. Hier, à 8h30, sur l’axe Deux Plateaux-route du zoo, les mendiants qui avaient disparu la semaine dernière à la faveur du démarrage de ladite opération ont refait surface. Sans être inquiétés. Ousmane Kanté, sexagénaire, déclare : « Nous sommes au courant de la mesure du gouvernement mais nous n’avons pas le choix. Il nous faut venir ici pour pouvoir avoir de quoi nous nourrir. Je suis malade et je ne peux plus travailler. Moi, je suis maçon mais je ne peux plus rien faire. C’est pourquoi, je me débrouille ici ». Quant aux vendeurs ambulants qui, d’habitude, jonchent le carrefour dit "Mobil", aucun d’entre eux n’est visible. Un cargo de la brigade anti émeute veille au grain à quelques encablures de là. A 10h15, à Adjamé liberté, comme il fallait s’y attendre, c’est le désordre de tous les jours. Vendeurs ambulants et passants se disputent le peu d’espace destiné à la circulation piétonne. Vendeurs de polo, tee shirts, cd, parfum, friperie, ustensiles de cuisines, chaussures, téléphones portables bon marché arpentent cette intersection. Les mendiants sont visibles comme si aucune mesure d’interdiction n’avait été prise. Au niveau de Fraternité matin et de l’échangeur de l’Indénié, aucun mendiant. Un groupe de personnes de sexe masculin, assis non loin de là, devise à voix basse. Certainement des vendeurs ambulants qui observent le terrain. Cependant, à l’avenue Reboul côté sapeurs pompiers, aucun mendiant ni vendeur ambulant n’est visible, mais une forte présence policière. Même son de cloche au Plateau zone immeuble Ccia cathédrale saint Paul, au carrefour la vie. Plus loin, à la cité financière au Plateau, des vendeurs de porte-documents, des brochures, des chaussettes etc. Au carrefour de la Riviéra II, la présence massive de policiers de la Crs 1 a sans doute dissuadé les mendiants et autres vendeurs ambulants à s’aventurer sur la chaussée. Cependant, au carrefour de la Riviéra III, route du lycée français, vers 10h, des vendeurs de journaux à la criée proposent leurs articles aux automobilistes sans en être inquiétés. Au grand carrefour de Solibra, la grande affluence quotidienne a laissé place à un calme plat. La même situation a été observée à l’intersection de l’ex Bracodi, Attécoubé "bori bana" (près de Sébroko) où la police a marqué sa présence. Il ressort de ce qui précède que la mesure d’interdiction des mendiants et autres vendeurs ambulants est en passe d’être respectée, à part quelques poches de résistance qui pourront être très vite traitées. C’est l’occasion de saluer cette décision du gouvernement qui contribue à la fluidité de la circulation et à la sécurité des piétons. Mesure donc à encourager. Vivement qu’elle ne soit pas un feu de paille et qu’on ne retombe après quelques semaines dans les travers d’antan. Que les autorités y veillent pour une image plus saine de la capitale économique de la Côte d’Ivoire.
SERGE AMANY
SERGE AMANY