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Art et Culture Publié le mardi 27 août 2013 | Le Patriote

Distinction des entreprises de presse écrite : De la nécessité de repenser le Prix CNP

Le Conseil national de la presse (CNP) veut tenir le pari, d’offrir une presse de qualité dont le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, et les populations ivoiriennes seraient fiers. Pour relever ce défi, l’organe de régulation de la presse écrite était, les 21-22 et 23 août derniers, en séminaire à Grand-Bassam sur le thème : « Revue et appropriation des outils de régulation de la presse écrite ». A l’issue de ce conclave, cinq résolutions majeures ont été adoptées par le collège des douze conseillers. Outre " l’adoption d’un projet de règlement intérieur", l’on retient que le conseil présidé par Raphaël Lakpé a opté pour "la mise sur pied d’un comité de réflexion sur les réformes du prix CNP". De l’avis de tous les acteurs et observateurs du monde des médias, ce prix dont la dernière édition a eu lieu le 10 juin 2010, sous des lambris dorés de la salle "Anono" du Golf Hôtel à la Riviéra, mérite non seulement d’être remis au goût du jour, le plus rapidement possible, mais surtout d’être repensé. Et cela à plusieurs titres. Pour que cette distinction soit un véritable prix qui récompense les plus méritants et qu’il favorise une saine émulation dans la course à la qualité, tant dans la gouvernance que dans la production, le Prix CNP doit faire la part belle à la qualité éditoriale des journaux. C’est-à-dire des publications qui, malgré leur ligne éditoriale foncièrement politique, font la promotion de la pluralité d’opinions en ouvrant leurs pages et colonnes à toutes les sensibilités, sans exclusives. Justement là-dessus, le Président Lakpé dans une interview à nous accordée, le disait : « On peut être politiquement marqué et être un journaliste professionnel». A prendre en considération cet avis de l’icône de la presse qu’est Raphaël Lakpé, le professionnalisme dans le traitement de l’information doit aussi être pour beaucoup dans l’attribution de ce prix. Egalement, il est à noter que ces publications doivent être reconnues pour leur capacité à donner l’information juste, sans scorie et sans tronquer les faits. A cela, il faut ajouter, bien évidemment le volume de ventes, la qualité de l’écriture et, pourquoi pas, la beauté du design. Car, il est clair que tout cela compte aussi dans l’appréciation que l’on a d’une publication. Evidemment, le CNP est suffisamment outillé dans le monitoring. De ce fait, il tiendra compte du volume et de la récurrence des sanctions et autres fautes professionnelles qui compteront dans la balance. Outre les qualités éditoriale et scripturale qui doivent être prises en compte, le CNP doit reconsidérer ce prix en mettant l’accent sur les qualités managériales et la vocation sociale des entreprises de presse. Car, l’organe de régulation, dans sa mission a également des prérogatives qui consistent à veiller au respect des règles relatives à la création des entreprises de presse. Pour cela, le CNP doit être sans concession sur la constitution légale de l’entreprise de presse conformément à la loi N°2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse. Cela s’entend que la maison d’édition a donné droit à la déclaration de son personnel à la Caisse nationale de Prévoyance sociale (CNPS), à la rétribution des employés à la Convention collective et le paiement de toutes les autres cotisations sociales.

L’objet d’une saine émulation
Au regard donc de ce qui précède, c’est le lieu de le dire, les acteurs et observateurs du monde des médias ont, par le passé, dénoncé les oripeaux et autres facéties qui entouraient le choix des entreprises éligibles et lauréates à ce prix. En réalité, les uns et les autres disaient ne pas percevoir d’objectivité dans le choix des sociétés d’édition qui remportaient ce prix dans les catégories " plume d’Or", "plume d’Argent", "plume de Bronze" et "le Prix spécial". A preuve, le CNP, version Lakpé, dans sa volonté d’assainir et de professionnaliser le secteur de la presse écrite a, au cours de sa session de juin dernier, décidé de la suspension de certaines entreprises et la mise en demeure de bien d’autres. Cela, parce que ces entreprises qui ont déjà empoché ce prix n’ont aucune existence légale. Pis, certaines d’entre elles, en lieu et place d’assiettes fiscales, trainent de véritables casseroles. C’est ahurissant de constater que des maisons de presse distinguées autrefois pour avoir été « les meilleures de l’année », selon le CNP- avant l’avènement de Lakpé et de son conseil- n’aient aujourd’hui aucune régularité fiscale. C’est également d’autant plus étonnant de voir que c’est suite aux récentes sanctions du CNP que les dirigeants de ces entreprises fabriquent des bulletins de salaires, des contrats falsifiés d’embauche et déclarent des salaires de misère de quelques employés.
En tout cas, pour l’émergence de la Côte d’Ivoire, à l’horizon 2020, le pays a besoin d’une presse écrite de qualité, professionnelle et indépendante. Pour y parvenir, le prix CNP, décerné par l’organe de régulation et qui récompense les entreprises pour la qualité de leur production et leur qualité managériale, doit être attribué à des maisons d’édition qui, au cours de l’année écoulée, auront véritablement ajouté une plus-value à l’embellie du secteur. Et dont le choix repose sur des critères clairs.

Jean- Antoine Doudou
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