Il vit à Milan en Italie depuis de longues années. Patron d’une entreprise de nettoyage et d’entretien, Yacouba Ouattara est aussi le créateur d’un jeu à la fois instructif dénommé « Le jeu du clandestin », qui vise à sensibiliser les jeunes africains sur les risques de l’immigration. Présent actuellement à Abidjan, il a bien voulu nous parler de sa création et des objectifs précis qu’il poursuit avec elle.
Le Patriote : Comment a germé l’idée de ce jeu ?
Yacouba Ouattara : Tout est parti d’un constat. La vie en Europe est pénible. D’abord, il faut du temps pour s’intégrer. Ensuite, il faut faire face à un certain nombre de contingences, notamment la différence de traitement au travail. Dans les entreprises, il y a une discrimination au niveau salarial. Tu peux travailler comme tu veux, mais tant que tu es nègre, tu seras toujours considéré comme tel. Un Européen qui fait le même travail que toi sera toujours sera mieux payé que toi. Sans oublier qu’il a de nombreux avantages sociaux. C’est qui m’a amené à créer ce jeu pour faire comprendre aux candidats à l’aventure qu’ils doivent bien réfléchir avant de s’y lancer. C’est aussi une manière d’éclairer la lanterne de ceux qui s’obstinent forcément à croire que l’Eldorado est c’est l’autre côté de l’Océan. C’était peut-être le cas, par le passé. Mais, aujourd’hui, la réalité est tout autre.
LP : Quel est concrètement le principe du jeu ?
YO : Le jeu, qui est une plate-forme rectangulaire, comporte deux circuits. L’un est interne et l’autre, externe. Sur ces deux circuits, des inscriptions indiquent les obstacles que le joueur peut affronter sur son chemin, dans la vie active là-bas. De faon pratique, il se joue un peu comme le Ludo, comme le Monopoly, presque comme tous les jeux de société où on utilise des pions et des dés. Cela dit, il y a quatre camps pour quatre joueurs. Chacun dispose de quatre pions. Avec un dé qu’on lance, on détermine l’ordre de départ du jeu. Et avant qu’il ne débute, quelqu’un fait office de banquier. Son rôle consiste à distribuer le jeu, il est en quelque sorte l’arbitre. D’entrée, il distribue une certaine somme à chaque joueur. Et avec cet argent, il entame le parcours du jeu, qui semé d’embuches. Il voyage sans être vraiment parti, en touchant du doigt la dure réalité des candidats à l’aventure. Et dans le jeu, il peut être arrêté et expulsé, tout comme il peut parvenir à ses fins.
LP : Le jeu est déjà sorti en Italie où vous vivez. Comment a-t-il été accueilli là-bas ?
YO : Il a eu un discret succès. Discret succès dans la mesure où il faut laisser aux autres le soin de t’évaluer. Parce que moi, en tant qu’inventeur du jeu, je ne peux pas dire qu’il a marché. Sinon en Italie, il a été bien accueilli jusqu’à présent. Des communes et des écoles m’ont invité à venir le présenter dans leurs locaux. Et tout s’est bien passé. Ce jeu a permis aux Italiens de comprendre qu’en plus de la souffrance que l’immigré vit, il y a d’autres difficultés d’autres sociales qu’il affronte. Et ceux qui ont pratiqué ce jeu ont désormais une attitude un peu plus respectueuse à l’égard de l’étranger. J’ai reçu beaucoup d’encouragements. Mais, ma cible reste, avant tout, l’Afrique.
LP : Justement, quand la Côte d’Ivoire découvrira t-elle ce jeu?
YO : C’est justement pour ça que je suis là. Après l’Italie, j’ai estimé que le premier pays en Afrique qui devait découvrir le jeu, est la Côte d’Ivoire, parce que c’est chez moi. Je présenterai le jeudi 29 août ce jeu, d’abord à la presse, puis j’irai à la rencontre du grand public. Mais, il ne faudrait pas qu’on confonde les choses. Mon intention n’est pas que les gens n’aillent pas à l’aventure, car personne ne peut interdire l’autre d’aller où il veut. Surtout que ce n’est moi qui donne le visa ou l’argent de poche à celui qui veut partir. Ce que je veux, c’est juste attirer leur attention sur les obstacles qu’ils peuvent rencontrer sur leur chemin.
LP: Pourtant, il semble que vous devriez repartir à Milan, dès la fin du mois…
YO : Effectivement, je dois regagner l’Italie, après le 29 août. Mais, j’ai une équipe qui va faire le suivi sur le terrain, en sillonnant dès la rentrée les écoles pour présenter ce jeu qui est à la fois ludique et éducatif. Avec mon ONG, Wati Aide, j’envisage construire, avec les bénéfices du jeu, la maison de l’immigré en Côte d’Ivoire. Elle servira de centre d’accueil pour tout immigré qui rentre au pays et ne sait pas où dormir. Au moins, il y aura un toit pour l’accueillir.
Par Y. Sangaré
Le Patriote : Comment a germé l’idée de ce jeu ?
Yacouba Ouattara : Tout est parti d’un constat. La vie en Europe est pénible. D’abord, il faut du temps pour s’intégrer. Ensuite, il faut faire face à un certain nombre de contingences, notamment la différence de traitement au travail. Dans les entreprises, il y a une discrimination au niveau salarial. Tu peux travailler comme tu veux, mais tant que tu es nègre, tu seras toujours considéré comme tel. Un Européen qui fait le même travail que toi sera toujours sera mieux payé que toi. Sans oublier qu’il a de nombreux avantages sociaux. C’est qui m’a amené à créer ce jeu pour faire comprendre aux candidats à l’aventure qu’ils doivent bien réfléchir avant de s’y lancer. C’est aussi une manière d’éclairer la lanterne de ceux qui s’obstinent forcément à croire que l’Eldorado est c’est l’autre côté de l’Océan. C’était peut-être le cas, par le passé. Mais, aujourd’hui, la réalité est tout autre.
LP : Quel est concrètement le principe du jeu ?
YO : Le jeu, qui est une plate-forme rectangulaire, comporte deux circuits. L’un est interne et l’autre, externe. Sur ces deux circuits, des inscriptions indiquent les obstacles que le joueur peut affronter sur son chemin, dans la vie active là-bas. De faon pratique, il se joue un peu comme le Ludo, comme le Monopoly, presque comme tous les jeux de société où on utilise des pions et des dés. Cela dit, il y a quatre camps pour quatre joueurs. Chacun dispose de quatre pions. Avec un dé qu’on lance, on détermine l’ordre de départ du jeu. Et avant qu’il ne débute, quelqu’un fait office de banquier. Son rôle consiste à distribuer le jeu, il est en quelque sorte l’arbitre. D’entrée, il distribue une certaine somme à chaque joueur. Et avec cet argent, il entame le parcours du jeu, qui semé d’embuches. Il voyage sans être vraiment parti, en touchant du doigt la dure réalité des candidats à l’aventure. Et dans le jeu, il peut être arrêté et expulsé, tout comme il peut parvenir à ses fins.
LP : Le jeu est déjà sorti en Italie où vous vivez. Comment a-t-il été accueilli là-bas ?
YO : Il a eu un discret succès. Discret succès dans la mesure où il faut laisser aux autres le soin de t’évaluer. Parce que moi, en tant qu’inventeur du jeu, je ne peux pas dire qu’il a marché. Sinon en Italie, il a été bien accueilli jusqu’à présent. Des communes et des écoles m’ont invité à venir le présenter dans leurs locaux. Et tout s’est bien passé. Ce jeu a permis aux Italiens de comprendre qu’en plus de la souffrance que l’immigré vit, il y a d’autres difficultés d’autres sociales qu’il affronte. Et ceux qui ont pratiqué ce jeu ont désormais une attitude un peu plus respectueuse à l’égard de l’étranger. J’ai reçu beaucoup d’encouragements. Mais, ma cible reste, avant tout, l’Afrique.
LP : Justement, quand la Côte d’Ivoire découvrira t-elle ce jeu?
YO : C’est justement pour ça que je suis là. Après l’Italie, j’ai estimé que le premier pays en Afrique qui devait découvrir le jeu, est la Côte d’Ivoire, parce que c’est chez moi. Je présenterai le jeudi 29 août ce jeu, d’abord à la presse, puis j’irai à la rencontre du grand public. Mais, il ne faudrait pas qu’on confonde les choses. Mon intention n’est pas que les gens n’aillent pas à l’aventure, car personne ne peut interdire l’autre d’aller où il veut. Surtout que ce n’est moi qui donne le visa ou l’argent de poche à celui qui veut partir. Ce que je veux, c’est juste attirer leur attention sur les obstacles qu’ils peuvent rencontrer sur leur chemin.
LP: Pourtant, il semble que vous devriez repartir à Milan, dès la fin du mois…
YO : Effectivement, je dois regagner l’Italie, après le 29 août. Mais, j’ai une équipe qui va faire le suivi sur le terrain, en sillonnant dès la rentrée les écoles pour présenter ce jeu qui est à la fois ludique et éducatif. Avec mon ONG, Wati Aide, j’envisage construire, avec les bénéfices du jeu, la maison de l’immigré en Côte d’Ivoire. Elle servira de centre d’accueil pour tout immigré qui rentre au pays et ne sait pas où dormir. Au moins, il y aura un toit pour l’accueillir.
Par Y. Sangaré