Le conflit pour le contrôle de la chefferie traditionnelle de N’zéré (village situé à une vingtaine de kilomètres de Yamoussoukro, dans le département d’Attiégouakro) a resurgi, le 7 août dernier, jour de la célébration de la fête nationale, à Attiégouakro, chef lieu de préfecture situé à environ 24 km de Yamoussoukro. Un incident vite circonscrit ce jour-là mais, qui en dit long sur la situation qui prévaut dans le département et la culpabilité des autorités préfectorales de ladite localité. En effet, à cette occasion, le maître de cérémonie présente de manière exceptionnelle le nommé Djédri Kouadio comme le chef de N’zéré. Quelques secondes plus tard, la réplique arrive. Un homme, arborant des apparats de chef, arrive au pupitre et demande au maître de cérémonie de rectifier l’information car, elle est erronée et dénudée de toute vérité. Le chef légal et légitime, c’est bien lui. Il s’en suit une vive discussion qui empêche le préfet de faire son discours. Provoquant ainsi l’ire du secrétaire général de la chefferie traditionnelle : « Dégagez-moi ce monsieur ! », « dégagez-le ! » ordonne-t-il aux forces de l’ordre présentes pour la cérémonie de prise d’armes. Des cadres s’interposent et le calme revient. Mais, à la phase du défilé civil, la population de N’zéré, prenant part aux festivités, ont brandi une pancarte sur laquelle l’on pouvait lire : « N’zéré a un chef : Gnaba Kouassi jules ».
Cet évènement insolite n’a laissé personne indifférent. M. Kallou Vad Alain Jean-Christophe, secrétaire général de la chefferie traditionnelle de N’zéré, anime alors une conférence de presse pour se prononcer sur l’incident. « Nous étions venus pour constater ce que nous avons appris dans les coulisses. Nous sommes venus et nous avons vu et remarqué la partialité de Mme le préfet, Mme Konan Juliette. Elle a pris fait et cause pour Djédri Kouadio qui n’est qu’un usurpateur, en lui adressant une invitation en tant que chef du village de N’zéré. Ce qui est pour nous un sacrilège et une offense. En effet, Djédri Kouadio n’est pas chef et il ne peut en avoir la qualité parce que n’étant pas de la lignée. De plus, tous les chefs du canton nanafouè, après consultations, ont reconnu que Gnaba Kouassi Jules est le chef légitime de notre village. Outre cela, nous avons saisi la justice et la cour suprême a tranché en faveur de Gnaba Kouassi Jules, en son audience du 18 avril 2012, en annulant dans son arrêt n°64, l’arrêté préfectorale qui fait de Djédri Kouadio, chef de N’zéré, en dehors de toutes les règles requises en la matière », soutient-il, nous présentant des documents juridiques qui mettent fin au débat. « Article 1er : la requête n°2010-099 REP du 24 août 2010 de Gnaba Kouassi Jules est recevable et fondée ; Article 2 : L’article n°01/PATT/SG du 04 janvier 2010 du préfet du département d’Attiégouakro est annulé ; Article 3 : les frais sont mis à la charge du Trésor Public ; Article 4 : L’expédition du présent arrêt sera transmise au ministre de l’intérieur et au Préfet d’Attiégouakro », indique la grosse signée le 28 juin 2012. Avant cette décision, la cour suprême démontre l’incapacité du préfet d’alors, signataire de l’arrêté faisant de Djédri Kouadio, chef, à apporter des preuves suffisantes. « Vu les pièces desquelles il résulte que le Préfet du département d’Attiégouakro, à qui la requête a été notifiée le 28 janvier 2011, n’a pas produit de mémoire en défense, mais a notifié à la Cour Suprême la mise en garde adressée au requérant », rappelle la grosse dans son préambule ; avant d’indiquer dans sa chute, l’ordonnance suivante : « En conséquence, le Président de la République de Côte d’Ivoire demande et ordonne à Monsieur le ministre de l’intérieur et au préfet d’Attiégouakro en ce qui les concerne, et à tous huissiers de justice, à ce requis, en ce qui concerne les voies de droit commun contre les parties privées, de pourvoir à l’exécution de présent arrêt, au Procureur Général et aux Procureurs de la République près les Tribunaux de Première instance d’y tenir la main, à tous commandants et officiers de la Force publique de prêter main-forte lorsqu’ils en seront légalement requis ».
Malgré cette décision de la haute juridiction du pays qui met fin au conflit, les autorités préfectorales d’Attiégouakro tergiversent, quoique bien informées, et détentrices de copies de l’arrêt de la cour suprême. « Lorsque Mme le préfet nous a reçu à son cabinet, en octobre dernier, elle nous a demandé de nous calmer, le temps qu’elle s’imprègne de tous les dossiers parce que nouvellement arrivée dans la région. A notre grande surprise, elle nous a dit qu’elle ne pouvait exécuter l’arrêt de la cour suprême, à cause d’un document anonyme, sans entête et non signé, émis par un certain Yves N’goran, sorti d’on ne sait où. Elle a joint l’acte à la parole en invitant à l’insu de tous le sieur Djédri Kouadio, en qualité de chef du village de N’zéré. Nous ne pouvons l’accepter et elle assumera toutes les conséquences qui pourraient en découler », a indiqué le secrétaire général de la chefferie traditionnelle de N’zéré. Puis d’ajouter que « nous attirons l’attention du président de la république et du ministre de l’intérieur sur les méfaits et le comportement peu catholique du préfet d’Attiégouakro. Lesquelles sont susceptibles d’apporter atteintes à la cohésion sociale de N’zéré ».
Ouattara Abdul-Mohamed
Cet évènement insolite n’a laissé personne indifférent. M. Kallou Vad Alain Jean-Christophe, secrétaire général de la chefferie traditionnelle de N’zéré, anime alors une conférence de presse pour se prononcer sur l’incident. « Nous étions venus pour constater ce que nous avons appris dans les coulisses. Nous sommes venus et nous avons vu et remarqué la partialité de Mme le préfet, Mme Konan Juliette. Elle a pris fait et cause pour Djédri Kouadio qui n’est qu’un usurpateur, en lui adressant une invitation en tant que chef du village de N’zéré. Ce qui est pour nous un sacrilège et une offense. En effet, Djédri Kouadio n’est pas chef et il ne peut en avoir la qualité parce que n’étant pas de la lignée. De plus, tous les chefs du canton nanafouè, après consultations, ont reconnu que Gnaba Kouassi Jules est le chef légitime de notre village. Outre cela, nous avons saisi la justice et la cour suprême a tranché en faveur de Gnaba Kouassi Jules, en son audience du 18 avril 2012, en annulant dans son arrêt n°64, l’arrêté préfectorale qui fait de Djédri Kouadio, chef de N’zéré, en dehors de toutes les règles requises en la matière », soutient-il, nous présentant des documents juridiques qui mettent fin au débat. « Article 1er : la requête n°2010-099 REP du 24 août 2010 de Gnaba Kouassi Jules est recevable et fondée ; Article 2 : L’article n°01/PATT/SG du 04 janvier 2010 du préfet du département d’Attiégouakro est annulé ; Article 3 : les frais sont mis à la charge du Trésor Public ; Article 4 : L’expédition du présent arrêt sera transmise au ministre de l’intérieur et au Préfet d’Attiégouakro », indique la grosse signée le 28 juin 2012. Avant cette décision, la cour suprême démontre l’incapacité du préfet d’alors, signataire de l’arrêté faisant de Djédri Kouadio, chef, à apporter des preuves suffisantes. « Vu les pièces desquelles il résulte que le Préfet du département d’Attiégouakro, à qui la requête a été notifiée le 28 janvier 2011, n’a pas produit de mémoire en défense, mais a notifié à la Cour Suprême la mise en garde adressée au requérant », rappelle la grosse dans son préambule ; avant d’indiquer dans sa chute, l’ordonnance suivante : « En conséquence, le Président de la République de Côte d’Ivoire demande et ordonne à Monsieur le ministre de l’intérieur et au préfet d’Attiégouakro en ce qui les concerne, et à tous huissiers de justice, à ce requis, en ce qui concerne les voies de droit commun contre les parties privées, de pourvoir à l’exécution de présent arrêt, au Procureur Général et aux Procureurs de la République près les Tribunaux de Première instance d’y tenir la main, à tous commandants et officiers de la Force publique de prêter main-forte lorsqu’ils en seront légalement requis ».
Malgré cette décision de la haute juridiction du pays qui met fin au conflit, les autorités préfectorales d’Attiégouakro tergiversent, quoique bien informées, et détentrices de copies de l’arrêt de la cour suprême. « Lorsque Mme le préfet nous a reçu à son cabinet, en octobre dernier, elle nous a demandé de nous calmer, le temps qu’elle s’imprègne de tous les dossiers parce que nouvellement arrivée dans la région. A notre grande surprise, elle nous a dit qu’elle ne pouvait exécuter l’arrêt de la cour suprême, à cause d’un document anonyme, sans entête et non signé, émis par un certain Yves N’goran, sorti d’on ne sait où. Elle a joint l’acte à la parole en invitant à l’insu de tous le sieur Djédri Kouadio, en qualité de chef du village de N’zéré. Nous ne pouvons l’accepter et elle assumera toutes les conséquences qui pourraient en découler », a indiqué le secrétaire général de la chefferie traditionnelle de N’zéré. Puis d’ajouter que « nous attirons l’attention du président de la république et du ministre de l’intérieur sur les méfaits et le comportement peu catholique du préfet d’Attiégouakro. Lesquelles sont susceptibles d’apporter atteintes à la cohésion sociale de N’zéré ».
Ouattara Abdul-Mohamed