L’Intelligent d’Abidjan a dix ans ! Que de hauts et de bas. Un témoignage de notre histoire et une aventure qui se poursuivent. En attendant de donner la parole aux lecteurs et aux partenaires pour porter un regard sur ce parcours rendu possible grâce à leur si précieux soutien, nous allons revisiter ensemble les archives de l’IA, et nous plonger dans le passé. Rétroviseur et viseur !
La Côte d’Ivoire voulait retrouver son unité et sa cohésion perdues après le douloureux épisode du coup d’Etat manqué du 19 septembre 2002 qui avait consacré la partition du pays en deux. Notamment la zone Cno sous contrôle des Forces nouvelles et la zone gouvernementale du sud dirigée par le Président de la République d’alors, Laurent Gbagbo. Les tractations, après le cessez-le-feu conduisent la classe politique ivoirienne y compris les ex-rebelles, à Marcoussis en France en 2003. De là, naissent les accords politiques de Linas-Marcoussis qui mettent sous l’éteignoir certaines dispositions de la constitution ivoirienne du 1er août 2000. Un Premier ministre consensuel est nommé en la personne de Seydou Diarra pour concilier les positions entre le gouvernement d’Abidjan et l’opposition ivoirienne (Pdci, Rdr, Udpci, etc) coalisée avec les Forces nouvelles. Le Président Laurent Gbagbo, bien que signataire desdits accords, défend farouchement l’application stricte de la constitution, pouvant permettre de son avis, la sauvegarde de son fauteuil et de ses prérogatives, au détriment de la convention politique de Marcoussis ; ses adversaires (opposition et Forces nouvelles), quant à eux, prônent la suprématie des accords de Marcoussis sur la constitution ivoirienne. C’est dans ce contexte national qu’intervient le dossier réalisé par L’Intelligent d’Abidjan, N° 001 du jeudi 04 septembre 2003 intitulé, ‘’La constitution dans tous ses états ou comment les adversaires de M. Gbagbo peuvent en tirer profit’’. La portée de cette analyse faite par l’IA était de montrer aux politiques de l’époque que la constitution ivoirienne invoquée ou désavouée à tort ou à raison par les deux camps en fonction de leurs intérêts, était pourtant bénéfique et exploitable tant pour le camp du Président Gbagbo que pour l’opposition. Car, justifiait l’IA, le régime ivoirien, bien que perçu comme présidentiel, est plutôt un régime hybride non entièrement à l’avantage de l’exécutif. « Une économie de la constitution ivoirienne révèle que le régime politique ivoirien est hybride. Que le Président de la République n’a pas la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale d’une part et d’autre part, la lecture des titres IV et titre V de la constitution- de l’article 58 à l’article 83, soit 26 contre 24 articles pour le titre III parlant du Président de la Tépublique- sont suffisants pour convaincre que le régime ivoirien cesse d’être- comme en France- présidentiel lorsqu’une majorité qualifiée et active se constitue contre la politique et le parti du chef de l’Etat à l’Assemblée nationale », avait expliqué l’IA. Au regard de cette nature du régime ivoirien, avait conseillé l’IA, une relecture et une réappropriation de la constitution ivoirienne par tous les acteurs politiques étaient utiles. Car, pour le quotidien, une meilleure compréhension de la loi fondamentale ivoirienne à cette époque aurait freiné la ‘’course meurtrière’’ des uns et des autres vers la présidence au profit de la course pour le contrôle de l’hémicycle. « En dépit de l’apparence de disposer de larges prérogatives constitutionnelles, le Président de la République, élu au suffrage universel est un géant aux pieds d’argile au cas où il ne dispose pas d’une majorité parlementaire qualifiée, forte et active (…). Le Fpi et M. Gbagbo, bien qu’élus au suffrage universel à la Présidence de la République demeurent fragiles devant une opposition parlementaire bien constituée et qui a la majorité », avait averti le dossier de l’IA. Cette analyse réalisée par l’IA revêt toute sa pertinence, 9 ans après, au regard des récentes positions contradictoires des différentes formations politiques sur l’adoption par les parlementaires des lois sur l’apatridie, la nationalité et le foncier. Ces divergences de point de vue, témoignent de cette situation selon laquelle bien que Alassane Ouattara ait été élu au suffrage universel comme président, s’il ne disposait pas d’une majorité parlementaire, ses projets de lois auraient pu être amendés ou rejetés par les députés. D’où tout l’intérêt pour l’opposition ivoirienne, à s’approprier, à l’avenir, les enjeux des élections législatives.
L.Barro
La Côte d’Ivoire voulait retrouver son unité et sa cohésion perdues après le douloureux épisode du coup d’Etat manqué du 19 septembre 2002 qui avait consacré la partition du pays en deux. Notamment la zone Cno sous contrôle des Forces nouvelles et la zone gouvernementale du sud dirigée par le Président de la République d’alors, Laurent Gbagbo. Les tractations, après le cessez-le-feu conduisent la classe politique ivoirienne y compris les ex-rebelles, à Marcoussis en France en 2003. De là, naissent les accords politiques de Linas-Marcoussis qui mettent sous l’éteignoir certaines dispositions de la constitution ivoirienne du 1er août 2000. Un Premier ministre consensuel est nommé en la personne de Seydou Diarra pour concilier les positions entre le gouvernement d’Abidjan et l’opposition ivoirienne (Pdci, Rdr, Udpci, etc) coalisée avec les Forces nouvelles. Le Président Laurent Gbagbo, bien que signataire desdits accords, défend farouchement l’application stricte de la constitution, pouvant permettre de son avis, la sauvegarde de son fauteuil et de ses prérogatives, au détriment de la convention politique de Marcoussis ; ses adversaires (opposition et Forces nouvelles), quant à eux, prônent la suprématie des accords de Marcoussis sur la constitution ivoirienne. C’est dans ce contexte national qu’intervient le dossier réalisé par L’Intelligent d’Abidjan, N° 001 du jeudi 04 septembre 2003 intitulé, ‘’La constitution dans tous ses états ou comment les adversaires de M. Gbagbo peuvent en tirer profit’’. La portée de cette analyse faite par l’IA était de montrer aux politiques de l’époque que la constitution ivoirienne invoquée ou désavouée à tort ou à raison par les deux camps en fonction de leurs intérêts, était pourtant bénéfique et exploitable tant pour le camp du Président Gbagbo que pour l’opposition. Car, justifiait l’IA, le régime ivoirien, bien que perçu comme présidentiel, est plutôt un régime hybride non entièrement à l’avantage de l’exécutif. « Une économie de la constitution ivoirienne révèle que le régime politique ivoirien est hybride. Que le Président de la République n’a pas la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale d’une part et d’autre part, la lecture des titres IV et titre V de la constitution- de l’article 58 à l’article 83, soit 26 contre 24 articles pour le titre III parlant du Président de la Tépublique- sont suffisants pour convaincre que le régime ivoirien cesse d’être- comme en France- présidentiel lorsqu’une majorité qualifiée et active se constitue contre la politique et le parti du chef de l’Etat à l’Assemblée nationale », avait expliqué l’IA. Au regard de cette nature du régime ivoirien, avait conseillé l’IA, une relecture et une réappropriation de la constitution ivoirienne par tous les acteurs politiques étaient utiles. Car, pour le quotidien, une meilleure compréhension de la loi fondamentale ivoirienne à cette époque aurait freiné la ‘’course meurtrière’’ des uns et des autres vers la présidence au profit de la course pour le contrôle de l’hémicycle. « En dépit de l’apparence de disposer de larges prérogatives constitutionnelles, le Président de la République, élu au suffrage universel est un géant aux pieds d’argile au cas où il ne dispose pas d’une majorité parlementaire qualifiée, forte et active (…). Le Fpi et M. Gbagbo, bien qu’élus au suffrage universel à la Présidence de la République demeurent fragiles devant une opposition parlementaire bien constituée et qui a la majorité », avait averti le dossier de l’IA. Cette analyse réalisée par l’IA revêt toute sa pertinence, 9 ans après, au regard des récentes positions contradictoires des différentes formations politiques sur l’adoption par les parlementaires des lois sur l’apatridie, la nationalité et le foncier. Ces divergences de point de vue, témoignent de cette situation selon laquelle bien que Alassane Ouattara ait été élu au suffrage universel comme président, s’il ne disposait pas d’une majorité parlementaire, ses projets de lois auraient pu être amendés ou rejetés par les députés. D’où tout l’intérêt pour l’opposition ivoirienne, à s’approprier, à l’avenir, les enjeux des élections législatives.
L.Barro