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Société Publié le mercredi 18 septembre 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / SEM Prinz KARL Franz, ambassadeur d’Allemagne en Côte d’Ivoire : ‘‘Ma bagarre avec Dadis Camara a été le début de sa fin ’’

L’Afrique et l’Europe savent que l’Allemagne a une certaine réputation d’économie forte. Le dimanche 22 septembre 2013, jour des élections législatives en Allemagne, sera le seul moment pour les Allemands de confirmer leur pays, dans son statut de puissance économique de l’Europe. SEM Karl Franz, ambassadeur d’Allemagne en Côte d’Ivoire est fier de son pays. Il livre ce beau message aux Ivoiriens : « Même la crise militaro-politique en Côte d’Ivoire, n’a pas empêché la coopération et le développement entre Abidjan et Berlin.
Excellence, à l’approche des élections législatives en Allemagne, quels sont les partis politiques les plus significatifs ?
Disons tout de suite que le système électoral est extrêmement complexe. Mais en même temps, l’Allemagne est un Etat de droit démocratique. Aucun parti politique ne peut former à lui seul un gouvernement. Et, chez nous, une alliance entre plusieurs partis politiques est la règle générale. Cependant, il faut compter avec le CDU, très puissant de Konrad Adenauer, jusqu’à Angela Merkel et avec le SPD de Willy Brandt, jusqu’à Gerhard Schroeder. Au nom des droits fondamentaux et constitutionnels, tous les huit partis sur la liste électorale, sont capables de grandes coalitions… et gagner.

Que gagne l’Allemagne en Europe, si Angela Merkel est réélue ?
Cela fait huit ans que Angela Merlek et son parti politique, le CDU sont au pouvoir. Et si Angela Merkel est réélue, elle ne peut que respecter le statut économique et son pays : la plus grande puissance économique de l’Europe. Mais seulement, il faut compter avec Peer-Steinbrugh, un social-démocrate, adversaire de Angela Merkel. L’homme est un ancien ministre des Finances, membre du SPD.

A l’époque, pour vous la RDA et la RFA étaient-elles un paradoxe pour une seule république allemande ?
Je vais vous dire que l’Allemagne a perdu la deuxième guerre mondiale, à cause de notre division, voulue et pensée par les Anglais, les Français, les Américains, et les soviétiques… aujourd’hui la Russie. Pour moi, très jeune à l’époque, la construction du mur entre la RFA et la RDA était un simple moyen de ‘’casser’’ l’espoir des Allemands. En 1989 le mur tombe et en 1990, c’était la réunification. L’Allemagne est rétablie et Helmut Kohl est le premier chancelier (CDU) de l’Allemagne unifiée.

Pour vous, la survie de l’Europe est-elle entre les mains de l’Allemagne ou de la France ?
Tous les quinze Etats membres de l’euro ont l’avenir de leur monnaie en main. Chacun a un poids économique et tout le monde doit contribuer à ‘’réparer’’ la zone euro, même si l’Allemagne participe pour 30% à la consolidation de l’Euro. La France avec 25% a aussi son mot à dire.

Selon vous, quelles sont les solutions aux problèmes de la mauvaise santé de l’Euro ?
Pour que l’Euro retrouve une véritable santé monétaire il faut réduire les déficits budgétaires, donner des objectifs de croissance, restructurer les économies, pour rendre l’Euro compétitif et stable.

Excellence, sur le plan de la rigueur économique, peut-on dire que Angela Merkel est une héritière au chancelier Schroeder ?
Bien sûr. Angela Merkel, elle-même reconnaît cela à Schroeder. Il faut être honnête Gerhard Schroeder est le père de la réforme économique en Allemagne.

Mais pourquoi Angela Merkel paraît solitaire dans sa bataille de rigueur économique dans la Zone euro ?
C’est bien normal que certains pays européens voient l’action de Angela Merkel comme une provocation. Je ne veux pas citer de noms, et mais ceux qui ont vu la démarche de la chancelière allemande comme une subordination à leur souveraineté, ont vu leur déclin budgétaire et économique. De toute façon, l’Allemagne continuera à convaincre les autres Etats de l’Euro.

Excellence vous étiez ambassadeur d’Allemagne en Guinée-Conakry. Vous avez eu des échanges peu diplomatiques avec le capitaine Moussa Dadis Camara. Peut-on savoir exactement les raisons ?
De 2006 à 2011, j’étais ambassadeur de l’Allemagne en Guinée-Conakry. En 2008, le capitaine Moussa Dadis Camara fait un coup d’Etat militaire. Il promet aux Guinéens, qu’il ne prendra pas part aux élections présidentielles. Mais le capitaine Moussa Dadis Camara gagnait du terrain et commençait à s’exprimer sans retenue politique et inquiétait le corps diplomatique accrédité à Conakry. C’est pourquoi, au cours d’une rencontre avec les ambassadeurs, j’ai demandé au capitaine Moussa Dadis Camara, s’il respecterait sa promesse de ne pas se présenter à l’élection présidentielle guinéenne. Sa réponse a été le début de sa fin de ‘’règne’’ à Conakry.

Maintenant, vous êtes en Côte d’Ivoire. Quelles sont les réalités dont vous avez pu vous imprégner ?
La Côte d’Ivoire et la Guinée sont les deux pays, heureusement voisins qui ont une similitude politique ; la réconciliation, qu’il faut absolument réussir. Autrement, j’aime les deux pays.

Excellence, quel est le volume d’échanges entre la Côte d’Ivoire et l’Allemagne ?
L’Allemagne s’intéresse de façon passionnante à la cacao-culture ivoirienne. Aujourd’hui, nous faisons beaucoup d’effort pour attirer les investisseurs allemands en Côte d’Ivoire. C’est vrai que le volume d’échanges entre Abidjan et Berlin est trop faible, mais nous n’avons jamais ‘’stoppé’’ notre coopération bilatérale avec la Côte d’Ivoire.

A propos d’intérêts économiques, y a-t-il une politique africaine de l’Allemagne sur le continent ?
L’Allemagne est pour une coopération bilatérale, la coopération au développement et la culture. Mais en ce qui concerne les autres aspects de la politique africaine de l’Allemagne, nous restons dans les stricts appuis de toutes les institutions internationales, comme l’Union Européenne, la Banque Mondiale, la Banque Africaine de développement, l’Union Africaine et la Cedeao.

Excellence, à votre avis, quelles sont les erreurs que les Africains ont commises dans leur processus de démocratisation ?
Difficile pour moi, de parler des autres, ou de les raisonner. Mais ce que je peux dire, après quelques années de présence en Afrique, le continent a besoin d’institutions démocratiques très fortes et stables. Pour réussir tout cela, il faut une justice crédible. Et puis, rester dans un élan de concertation et de dialogue réguliers, pour aboutir et se concentrer sur une réconciliation véritable, avec toutes les couches sociales de la nation. Ces énergies constituent toujours la bonne marche de la démocratie. Cet esprit reste très important pour faire avancer la création d’emploi et la formation. Si l’Afrique protège ce climat, elle aura l’existence d’un large consensus de développement économique.

Réalisée par Ben Ismaël
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