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Art et Culture Publié le mercredi 18 septembre 2013 | Le Patriote

Reportage / Un an et demi après le retour au bercail de Rose-Marie Guiraud : L’EDEC, entre chantier et formation

© Le Patriote Par FN
Célébration: Henriette Diabaté, Harris Mémel-Fotê, Rose-Marie Guiraud, Paul Akoto Yao... honorés par l`Ecole normale supérieure
Mardi 22 janvier 2013. Abidjan. Ecole normale supérieure (ENS). devant un parterre de personnalités, le Directeur général, Prof Valy Sidibé donne à ses amphis les noms des célébrités qui ont marqué la vie culturelle de la nation: Henriette Diabaté, Harris Mémel-Fotê, Rose-Marie Guiraud, Paul Akoto Yao, Prof Vacaba Touré...
“En septembre nous procédons aux recrutements des futurs pensionnaires de l’Ecole de Danse et d’Echanges Culturels (EDEC). Nous avons atteint la barre de 70 pensionnaires pour la plupart des étudiants, et des jeunes déscolarisés qui sentent en eux la chose artistique ». C’est avec ces mots que la présidente-fondatrice de l’EDEC, Mme Rose-Marie Guiraud, accueille lors de notre visite dans ce temple de formation artistique qui est visiblement en chantier. Des maçons à la tâche confectionnent des briques qui serviront à la restauration des pans des bâtiments en ruine, mais surtout à achever la maison verte ; une salle de 1500 places avec des studios d’enregistrement au sous-sol. Plus loin, dans une salle, des apprenants sont en piste. La répétition commence. En face, des jeunes filles trottinent. Un peu d’échauffement pour réveiller les uns et les autres et c’est parti. Des décibels distillés par des tam-tams se mêlent à la voix contre-alto d’un lead-vocal dans un rythme tradi-moderne. « Depuis mon retour c’est ainsi du mardi au vendredi», nous explique la prêtresse des lieux, Marie-Rose Guiraud. Puis de poursuive : « Nous sommes en train d’achever grâce au soutien de ma belle s?ur la construction d’un centre de secours de premiers soins et d’un cabinet médical ». En effet, à en croire Marie-Rose Guiraud, en continuant de frapper aux portes de bonnes volontés, ces clôtures délavées et incomplètes, ces champs de maïs et d’arachide seront bientôt de vieux souvenirs. « Nous avons sollicité une aide de trente millions pour redonner vie aux bâtiments en ruine ou non achevés afin de continuer la formation artistique des jeunes ivoiriens qui ne cessent d’affluer vers l’EDEC. Mais, nous n’avons pu obtenir que 15 millions. Nous avons donc décidé de faire avec ce peu. Vous voyez les maçons, l’EDEC est chantier. Il ne faut pas attendre tout pour commencer. La Côte d’Ivoire ne dispose pas suffisamment de salles de spectacles, nous voulons achever la salle de 1500 places et le studio d’enregistrement», a fait savoir, Marie-Rose Guiraud. Seulement trois bâtiments et quelques cases sont disponibles alors que le nombre de demandeurs pour la formation croit, selon le directeur adjoint de l’EDEC, Tié Lazare, depuis le retour au bercail il y a un peu plus d’un an et demi de la présidente-fondatrice de l’EDEC. « Il n’y a que deux dortoirs pour les 70 étudiants que compte le centre à ce jour. Nous invitons tous ceux qui sentent la chose artistique, et qui veulent aider les jeunes qui veulent se former à aider la présidente de l’EDEC à achever les travaux d’extension de l’école» plaide avec beaucoup de sollicitude, M.Tié, tout en rappelant les beaux jours des « Guirivoires », la troupe-maison spécialisée dans la danse traditionnelle africaine et ivoirienne. « Nous avons participé au Masa (Ndlr ; Marché des arts et du spectacle africain), aux festivals d’Avignon et de Vaucluse en France avec la création ‘’Le cri des oubliés’’, écrite par Rose-Marie Guiraud pour être la voix des sans voix. Une confrontation de la tradition avec le modernisme », se souvient-il, avec un brin de nostalgie, avant d’enchaîner : « Depuis, l’EDEC peine à signer des contrats pour des spectacles aussi bien au niveau national qu’international. Quand cela arrive, c’est une ou deux fois dans l’année. Tous ceux, qui sont aujourd’hui à la tête des troupes de renom en Côte d’Ivoire pour la plupart, sont partis d’ici. Marie-Rose Guiraud est la première chorégraphe de Côte d’Ivoire » rappelle, l’homme qui a gardé les portes de l’EDEC en l’absence de la présidente-fondatrice. Marie-Rose Guiraud, pour sa part, réaffirme sa volonté de laisser en héritage au monde des arts ivoiriens une école prestigieuse. « Nous sommes avec de maigre moyens en train de réhabiliter grâce à nos étudiants les bâtiments qui, pour certains, étaient en lambeaux. Les autres qui servent actuellement de classes de cours ont été rénovés avec l’appui financier d’une société de téléphonie mobile qui en avait fait la promesse après la victoire de Lyne Guiraud, ma fille au concours « Passionaria » organisé en 2006 par Yves Zogbo Junior ». L’auditorium, qui devrait abriter les vestiaires, et la grande salle de spectacles pouvant accueillir plus de 1500 personnes sont aujourd’hui les priorités de la Rose-Marie Guiraud qui continue d’espérer de l’aide de la part d’âmes généreuses.

Moussa Keita
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