Le peintre français Vincent Michéa était à Abidjan où il a pris part au vernissage à la galerie Cécile Fakhoury de sa première exposition en Côte d’Ivoire. Souvenirs, air nostalgique et musical, regard vers le futur, il raconte ses œuvres de peintures et de photomontages.
A Abidjan, vous exposez pour la première fois vos œuvres photo-montées, une technique que vous avez apprise il y a plusieurs années. Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour dévoiler cette technique ?
C’est une longue histoire. Cette technique de photomontage est quelque chose que j’ai depuis plusieurs années. Pour la bonne et simple raison que j’ai été l’assistant, dans ma jeunesse, d’un des plus grands photo-monteurs européens du 20è siècle [Ndlr ; Roman Cieslewicz]. Il a été mon maître de diplôme et mon professeur. Pendant de nombreuses années j’ai travaillé avec lui. J’ai eu cette barrière et j’ai mis du temps à me lancer là-dedans. Je l’ai muri et j’ai attendu que les années passent. C’est une façon de procéder dans l’art qui est très importante.
Ce n’est pas que j’ai été lassé de faire des peintures mais j’avais besoin de produire quelque chose avec une technique différente. Il était le moment pour moi d’aborder cette technique.
Sur deux tableaux différents, vous représentez un même geste, Kwame N’krumah dansant avec une dame. Une image qui vous marque particulièrement ?
Kwame N’krumah est une icône en Afrique. C’est un hommage que je lui rends. Son pays (Ghana) a été la première République indépendante d’Afrique en 57. La dame avec qui il danse, c’est Mme Sékou Touré (NDLR : il rit). Je suis quelqu’un qui archive beaucoup de choses, des documents, des images, etc. Celle-ci était à l’occasion d’une visite officielle de Sékou Touré à Accra. C’était sans doute lors du dîner officiel ou du bal où Kwame N’krumah a invité Mme Sékou Touré à danser – pour l’ouverture du bal. J’ai trouvé cette image très émotionnelle, pleine de sens.
Dans vos œuvres, vous faites appel au souvenir et laissez souffler sur l’exposition cet air nostalgique emprunt de musicalité. Pourquoi cette rétrospective ?
La vie, le nombre, c’est une continuité de la naissance jusqu’à la mort. Donc à un moment de sa vie – je ne suis plus tout à fait jeune comme vous – on regarde en arrière mais, on regarde toujours vers le futur. On se remémore son passé, sa jeunesse. Cette peinture (Ndlr ; Before the bigger splash), c’est la piscine quand j’étais jeune. C’est un lieu pour beaucoup d’habitants de la petite ville de province d’où je viens, de rencontre entre copains et copines – comme les Abidjanais, les dimanches, vont sur la côte, se retrouve sur la plage entre copains.
Expliquez-nous votre technique faite de pointillée [dans la série L’amour c’est le cinéma] dont le résultat donne des formes proches de la photographie…
J’ai toujours fait la peinture mais j’ai une formation de graphiste et de photographe. En imprimerie et en photogravure, ces points sont de la trame-presse. Si vous regardez les journaux à la loupe, toutes les photos noires et blanches sont faites de petits points. Je me suis servi de cette technique en les agrandissant pour en faire des tableaux.
Il y a ce Discodrome que vous installez. Le marché du disque vinyl bat de l’aile et il y a comme un appel que vous lancez …
Absolument ! Je suis à la fois un grand collecteur de musique – de disques à la belle époque. J’ai une passion pour la musique cubaine et congolaise. J’aime à peu près toutes les musiques africaines. Sans vexer tout le monde, ma préférence est pour la musique congolaise.
Dans les grands magasins ou dans les grands centres culturels européens – je peux me tromper – ce que je vois, tous les grands artiste-musiciens enregistrent sur disques vinyles. Toutes les sociétés qui fabriquaient à l’époque les tourne-disques se sont remis à en fabriquer. C’est aussi quelque chose qui correspond à ma personnalité. Le fait que j’ai mis des pastilles de couleurs au milieu des vinyles représentent ma palette colorée. On retrouve dans mes tableaux l’orange, le bleu, etc. En fait, j’ai montré ma palette avec laquelle je travaille mes peintures.
Réalisé par K. Saydoo
A Abidjan, vous exposez pour la première fois vos œuvres photo-montées, une technique que vous avez apprise il y a plusieurs années. Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour dévoiler cette technique ?
C’est une longue histoire. Cette technique de photomontage est quelque chose que j’ai depuis plusieurs années. Pour la bonne et simple raison que j’ai été l’assistant, dans ma jeunesse, d’un des plus grands photo-monteurs européens du 20è siècle [Ndlr ; Roman Cieslewicz]. Il a été mon maître de diplôme et mon professeur. Pendant de nombreuses années j’ai travaillé avec lui. J’ai eu cette barrière et j’ai mis du temps à me lancer là-dedans. Je l’ai muri et j’ai attendu que les années passent. C’est une façon de procéder dans l’art qui est très importante.
Ce n’est pas que j’ai été lassé de faire des peintures mais j’avais besoin de produire quelque chose avec une technique différente. Il était le moment pour moi d’aborder cette technique.
Sur deux tableaux différents, vous représentez un même geste, Kwame N’krumah dansant avec une dame. Une image qui vous marque particulièrement ?
Kwame N’krumah est une icône en Afrique. C’est un hommage que je lui rends. Son pays (Ghana) a été la première République indépendante d’Afrique en 57. La dame avec qui il danse, c’est Mme Sékou Touré (NDLR : il rit). Je suis quelqu’un qui archive beaucoup de choses, des documents, des images, etc. Celle-ci était à l’occasion d’une visite officielle de Sékou Touré à Accra. C’était sans doute lors du dîner officiel ou du bal où Kwame N’krumah a invité Mme Sékou Touré à danser – pour l’ouverture du bal. J’ai trouvé cette image très émotionnelle, pleine de sens.
Dans vos œuvres, vous faites appel au souvenir et laissez souffler sur l’exposition cet air nostalgique emprunt de musicalité. Pourquoi cette rétrospective ?
La vie, le nombre, c’est une continuité de la naissance jusqu’à la mort. Donc à un moment de sa vie – je ne suis plus tout à fait jeune comme vous – on regarde en arrière mais, on regarde toujours vers le futur. On se remémore son passé, sa jeunesse. Cette peinture (Ndlr ; Before the bigger splash), c’est la piscine quand j’étais jeune. C’est un lieu pour beaucoup d’habitants de la petite ville de province d’où je viens, de rencontre entre copains et copines – comme les Abidjanais, les dimanches, vont sur la côte, se retrouve sur la plage entre copains.
Expliquez-nous votre technique faite de pointillée [dans la série L’amour c’est le cinéma] dont le résultat donne des formes proches de la photographie…
J’ai toujours fait la peinture mais j’ai une formation de graphiste et de photographe. En imprimerie et en photogravure, ces points sont de la trame-presse. Si vous regardez les journaux à la loupe, toutes les photos noires et blanches sont faites de petits points. Je me suis servi de cette technique en les agrandissant pour en faire des tableaux.
Il y a ce Discodrome que vous installez. Le marché du disque vinyl bat de l’aile et il y a comme un appel que vous lancez …
Absolument ! Je suis à la fois un grand collecteur de musique – de disques à la belle époque. J’ai une passion pour la musique cubaine et congolaise. J’aime à peu près toutes les musiques africaines. Sans vexer tout le monde, ma préférence est pour la musique congolaise.
Dans les grands magasins ou dans les grands centres culturels européens – je peux me tromper – ce que je vois, tous les grands artiste-musiciens enregistrent sur disques vinyles. Toutes les sociétés qui fabriquaient à l’époque les tourne-disques se sont remis à en fabriquer. C’est aussi quelque chose qui correspond à ma personnalité. Le fait que j’ai mis des pastilles de couleurs au milieu des vinyles représentent ma palette colorée. On retrouve dans mes tableaux l’orange, le bleu, etc. En fait, j’ai montré ma palette avec laquelle je travaille mes peintures.
Réalisé par K. Saydoo