L’abyssa, fête annuel des N’Zima Kôtôkô de Grand Bassam avance à grands pas. Pour mémoire, c’est le 03 Août dernier, dans son palais royal du quartier France de la cité balnéaire que devant près de 27 chefs de villages, Nanan Tanoe Désiré a annoncé la tenue de ce grand évènement culturel pour la semaine du 27 Octobre au 03 Novembre prochain. Quand on connaît la mobilisation que réussit cet évènement et la ferveur qu’il dégage, il faut ne pas être un habitué de l’Abyssa pour prévoir autre chose qu’un succès. Toutefois, à mesure que cette autre édition approche, l’on ne peut faire l’économie d’une interrogation. Celle en rapport avec l’appui de l’Etat ivoirien. On se souvient en effet que l’an dernier, le ministère du Tourisme avait offert l’enveloppe de 12 millions de fcfa pour son organisation. C’était en tout cas, dans l’histoire de l’organisation de ce festival, une grande première. C’est donc à juste titre que l’an dernier, le comité d’organisation piloté par Amichia Jean Baptiste avait salué cette initiative du gouvernement ivoirien. D’autant qu’elle venait non seulement apporter la caution morale mais apportait également une bouffée d’oxygène à l’organisation d’un festival budgétairement lourd. Si à cette époque, Aké Atchimon Charles Darius, alors ministre du Tourisme avait affirmé que l’Abyssa serait désormais pris en compte au titre des programmes d’activités de son ministère, il faut se demander si cette promesse tient encore la route aujourd’hui, en 2014. Surtout que le ministre sus-cité ainsi que Francis Guy Kodjo, le directeur de Côte d’Ivoire Tourisme d’alors ne sont tous les deux plus aux affaires. Il y a donc de quoi s’interroger et même s’inquiéter. Certes, l’administration est une continuité, mais quand on sait qu’en Afrique en général et plus particulièrement en Côte d’Ivoire, la proclamation de cette maxime reste souvent au stade de profession de bonne intention sans véritable concrétisation, il faut se demander si la très prochaine édition d’Abyssa bénéficiera du soutien qu’elle a eu l’an dernier de la part de l’Etat. Soulignons que l’Abissa est une danse qui marque chez les Nzima, le nouvel an. C’est au cours de cette manifestation que les populations font le bilan de l’année écoulée à travers la critique sociale. Moyen d’expression d’une démocratie à l’africaine, l’Abyssa attire chaque année de nombreux touristes en terre ivoirienne.
F.K
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